Crise des Prisons: tout revoir

Crise des Prisons: tout revoir

 

Avec des propositions très dessous des attentes des syndicats de surveillants, il est clair que le gouvernement sous-estime l’ampleur de la crise des prisons.  Le rejet de l’accord de la proposition du gouvernement était attendu puisqu’on prévoit le recrutement d’environ 1000 emplois sur quatre ans avec première tranche de 100 emplois des 2018. S’ajoutent à cela des revendications relatives au statut et aux rémunérations (1400 euros le salaire d’un surveillant débutant). Tout est à revoir dans les établissements pénitentiaires d’abord le rôle de la prison limitée le plus souvent à un rôle répressif sans offre significative de réinsertion sociale et professionnelle. Il faut d’ailleurs noter que depuis le début de la crise le gouvernement fait l’impasse cette dimension. Autre aspect le fait que la prison regroupe en son sein des détenus très différents qui ne peuvent être gérés de la même manière. A l’heure actuelle, on compte 28.000 surveillants pour près de 70.000 détenus dans 188 établissements en France. La chancellerie estime à environ 500 les détenus incarcérés pour des faits de terrorisme et à 1.500 les détenus considérés comme potentiellement radicalisés. Mélanger des petits délinquants, avec des aliénés, de grands criminels, des radicalisés et des terroristes aboutit à un cocktail explosif ingérable et la prison est le plus souvent un lieu de formation à la criminalité. Tout est à revoir dans la de détention : le tri des détenus, les modalités de détention, les effectifs de surveillants, le contenu du rôle social, les outils de réinsertion sociale et professionnelle. De toute évidence le projet du gouvernement n’est pas à la hauteur des enjeux et les syndicats l’ont rejeté samedi. L’Ufap-Unsa, le syndicat majoritaire (40%), a annoncé dans la soirée qu’après avoir consulté ses militants, il ne signerait pas ce texte, pourtant négocié avec le gouvernement durant la semaine sur base d’une plateforme commune de revendications avec la CGT-Pénitentiaire. Celle-ci (environ 15%) avait déjà annoncé dans l’après-midi qu’elle ne signerait pas, évoquant des propositions «bien en deçà des attentes des collègues mobilisés, notamment en terme de reconnaissance et d’attractivité de (ses) missions de service public (indemnité et statut) et de l’insuffisance de création de postes proposés». Ce projet d’accord prévoit notamment la création de 1.100 emplois de surveillants sur quatre ans, « dont une première tranche de 100 emplois dès 2018 ». Le texte prévoit aussi des mesures pour améliorer la sécurité des gardiens et un régime de détention défini pour les « détenus terroristes et radicalisés », permettant une « étanchéité totale de la gestion des détenus les plus dangereux ». De son côté, FO-Pénitentiaire (environ 30 %), qui fait cavalier seul depuis le début des actions lancées après l’agression de surveillants par un détenu djihadiste à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) le 11 janvier, a appelé à durcir le ton. Le syndicat appelle non seulement à des débrayages mais aussi à des « dépôts de clés », geste qui consiste pour les surveillants à ne pas prendre leur travail et à laisser, le cas échéant, les forces de l’ordre prendre le relais.

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