L’odieux marchandage nucléaire : fermeture de -Fessenheim contre la prolongation des autres
Paris vaut bien une messe ! Ce qu’avait pensé Mitterrand (et Henri IV avant lui) en annulant le projet de centrale nucléaire de Plogoff. Grâce à ce renoncement, on avait pu continuer le programme nucléaire sans trop d’opposition des écolos. La fermeture de Fessenheim pourrait être le prix à payer pour faire passer la prolongation de la durée de vie des centrales au-delà de 40 ans. En fait, Fessenheim pourrait parfaitement aussi être prolongé mais c’est un symbole les écolos, pour Hulot surtout. Hulot a en effet besoin de symboles pour justifier sa position au sein de gouvernement auquel il apporte par ailleurs sa caution sur à peu près tous les sujets. Du coup, on envoie, le jeune secrétaire d’État Sébastien Le Cornu négocier les perspectives de fermeture de la centrale. Un jeune secrétaire d’État rompu à l’exercice des compromis bâtards. Pour preuve, il propose aux salariés privés d’emploi du fait de la fermeture de Fessenheim d’aller travailler en Allemagne. « Ils manquent de salariés qualifiés là-bas » ! Le Cornu commencé sa carrière politique à 20 ans et n’a jamais fait autre chose. Il connaît les arcanes du pouvoir, le champ des possibles et des trahisons négociables. Il est clair que Nicolas Hulot a avalé une grosse couleuvre en reportant la réduction de l’électricité nucléaire vers 2030, 2035 ou 2040. Comme avec Notre dame des Landes, il a besoin d’un affichage. Macron, lui, a imposé le renoncement au mix énergétique sauf en ce qui concerne les gaspillages d’éoliennes improductives (il en faudrait 2000 pour remplacer Fessenheim et on voit mal où on pourrait les installer en Alsace). Le secrétaire d‘Etat auprès du ministre de la Transition écologique, Sébastien Lecornu, a donc rencontré jeudi à Colmar (Haut-Rhin) les représentants du personnel de la centrale nucléaire de Fessenheim, tous opposés à sa fermeture, un échange inédit qualifié de “constructif” de part et d‘autre. Le dialogue a porté sur l‘avenir des 750 agents EDF et des 330 salariés sous-traitants employés sur la centrale, sur les emplois induits, dont un millier directement, mais aussi sur la réindustrialisation du bassin d‘emploi. Les deux réacteurs de 900 MW qui sont en service depuis 1977 sur les bords du Rhin devraient être mis à l‘arrêt en 2018 ou 2019 au moment de l‘entrée en service de l‘EPR de Flamanville dans la Manche, une centrale de nouvelle génération, fin 2018.
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