Macron : encore un plan prison
Après l’agression de surveillants dans la prison de Vendin-le-Vieil, près de Lens, Macron a cru bon de répondre au mécontentement. Il a annoncé un énième plan pour les prisons. En effet, ce n’est pas le premier plan du genre. Pratiquement chaque gouvernement a élaboré ce type de document. La situation est connue il y a en France environ 70 000 détenus pour 50 000 places dont beaucoup désuètes. Il faudrait donc construire de nouveaux établissements. Faute de moyens budgétaires, les gouvernements précédents ont autorisé la construction de prisons privées. Une orientation très critiquée par la Cour des Comptes car elle rapporte aux constructeurs mais coûte très cher à l’État. Au-delà du nombre de places à construire et des mesures de sécurité à renforcer se pose l’éternelle question de l’insertion. Une question qui a été complètement oubliée par Macron qui sans doute a répondu à chaud. D’une manière générale, les processus de réinsertion sont une fiction totale pour la grande majorité des établissements et la prison ne fait que renforcer le potentiel de criminalité des détenus Sans occupation, sans espérance de réintégration sociale les détenus sont bien entendus fragilisés et sensible aussi au radicalisme, à la violence et au trafic en tous genres. La réaction de Macron est de circonstance. Pour preuve le délai qu’il donne que soit élaboré fin février son plan. « Indigne ce taux d’occupation de 139%, indigne les matelas au sol, indigne les conditions de travail des personnels pénitentiaires. Pour autant, cette surpopulation est un symptôme et je ne veux pas une réforme qui ne cherche qu’à faire tomber la fièvre plutôt que de s’attaquer à la maladie », a-t-il déclaré. Profitant de son discours lors de l’audience de rentrée de la Cour de cassation, lundi, Emmanuel Macron a également fait une promesse : « J’ai demandé à ce qu’un plan pénitentiaire global me soit soumis avant la fin de février 2018 qui concerne non seulement les questions immobilières, mais les personnels pénitentiaires, qu’il s’agisse des personnels de surveillance ou des personnels de probation ou d’insertion. » Un plan global remis au chef de l’Etat avant fin février. Un moyen peut-être aussi, à la veille de la visite de la garde des Sceaux Nicole Belloubet dans la prison de Vendin-le-Vieil, de calmer les esprits au sein du personnel pénitentiaire.
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