Alain Juppé lâche aussi les républicains
Pas vraiment de chance pour Wauquiez qui voulait faire de son interview de dimanche dans le JDD le support de sa grande rentrée politique. Une rentrée qu’il avait annoncée fracassante qui effectivement conteste à peu près tout de la politique de Macron. En réalité, les médias auront surtout retenu la décision d’Alain Juppé de se mettre en congé du parti. Pas vraiment un acte qui caractérise un parti qui se veut rassembleur. Wauquiez droitise sa posture pour régler leur compte aux derniers centristes et libéraux qui subsistent chez les Républicains. De son côté, Alain Juppé n’a pas la mémoire courte. Il sait que la partie droitière autour de Sarkozy a fusillé sa candidature à la présidentielle et que même lorsque Fillon était dans les pires difficultés, Sarkozy s’est toujours opposé à l’éventualité d’une candidature Juppé. Bref les règlements de compte sont loin d’être terminés à la fois sur le plan personnel mais peut-être tout autant sur le plan idéologique et programmatique avec d’un côté un clan très réactionnaire autour de Wauquiez et de l’autre des libéraux et des européens qui se demandent bien ce qu’il faut encore dans ce parti. Inévitablement il y aura d’autres, d’autres retraits ou mises en congé.. Lors de ses vœux à la presse, relayés sur son compte Twitter, le maire de Bordeaux, candidat malheureux à la primaire de 2016, a annoncé ne pas avoir « payé [sa] cotisation en 2017 et ne pas avoir envie de payer celle de 2018″. « Je prends du recul », a-t-il affirmé, en ajoutant qu’il « observera » ce qu’il se passera dans les prochains mois en vue des élections européennes de 2019. « J’ai fait savoir que je quittais la présidence LR de Gironde », a également indiqué Alain Juppé dans les salons de l’hôtel de ville de Bordeaux. Interrogé pour savoir s’il se mettait en congé du parti, l’ex-Premier ministre a refusé de répondre. « Je suis vigilant », s’est-il contenté de dire, constatant que « la composante centriste [...] s’est détachée de ce parti ». Quid d’une possible adhésion à En Marche, le maire de Bordeaux a répondu : « Je n’en ai pas l’intention. Je veux être libre. J’ai envie de liberté et d’analyse. […] Je ne cherche pas à créer un parti ou une chapelle ». Dans le JDD, Dominique Bussereau, président du conseil départemental de Charente-Maritime et ancien ministre, justifiait sa prise de distance par la ligne politique portée par Laurent Wauquiez. « Je ne peux que constater que les propos tenus par certains porte-parole des Républicains pourraient être ceux du FN. Il y a des cousinages qui me déplaisent « , affirmait-il, rappelant les « lignes rouges » fixées avec Alain Juppé : « aucune porosité avec le Front national, une distanciation avec Sens commun et les idéologies ultraconservatrices, et l’attachement profond, militant, à la construction européenne ». Des marqueurs qui, pour eux, ne sont aujourd’hui plus respectés par leur famille politique. Chez les juppéistes, la sénatrice Fabienne Keller a salué une « décision sage et courageuse ».
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