Canal Plus : toujours plus bas
Le taux de désabonnement (Canal Plus et CanalSat inclus, CanalPlay, professionnels et outremer exclus):
2008: 13%
2009: 12,3%
2010: 11%
2011: nc
2012: 13,8%
2013: 14,9%
2014: 14,5%
2015: 14,9%
2016: 16,7%
1er semestre 2017: 17,6%
Depuis mi-2015, date de la mainmise de Bolloré sur Canal, La chaine s’enfonce encore. Un résultat qui découle de l’évolution éditoriale à coups de trique et de coups de pied au cul. En cause aussi la quasi suppression du foot de haut niveau alors que la moitié des abonnés de Canal étaient motivé par ce sport. Ce qui pose évidemment plus généralement la question de l’indépendance de l’information vis-à-vis des milieux économiques mais aussi politiques. Or dans la période, on constate la montée en puissance des groupes économiques et financiers dans la plupart des grands médias. D’où cette impression d’un affadissement général des lignes éditoriales sans originalité qui évite les sujets qui fâchent. D’où aussi effort logiquement la baisse d’audience de ces médias. Le buzz négatif généré par la reprise en main de Canal Plus par Vincent Bolloré semble avoir eu un effet sur le portefeuille d’abonnés. Pour masquer la baisse de revenus, l’équipe actuelle a décidé de modifier la définition du revenu moyen par abonné (ARPU), un indicateur très suivi par la bourse. Elle a décidé d’exclure du calcul de cet indicateur les abonnements à CanalSat souscrits via les fournisseurs d’accès internet. En effet, ces abonnements sont peu chers (2 euros chez Free, 12 euros chez Orange, et 10 euros chez Bouygues Telecom). Prendre en compte ces abonnements aurait donc inéluctablement fait baisser l’ARPU. « Ces offres ne sont pas intégrées car leur revenu est différent, mais elles sont clairement identifiées dans le nombre d’abonnés », souligne le porte-parole. Par ailleurs, des offres à prix cassés (Canal Plus à 20 euros par mois sur ordinateur) ont été lancées en 2016. Mais le calcul de l’ARPU n’en tient pas non plus compte, au prétexte que ce sont des offres sans engagement. Là encore, les prendre en compte aurait fait baisser l’ARPU… Avec une définition de l’ARPU aussi réduite, le groupe, tout en cassant les prix tous azimuts, parvient à afficher quand même un ARPU en hausse, et le met en avant dans sa communication financière. Depuis l’arrivée aux commandes de Vincent Bolloré, les indicateurs de Canal Plus sont dans le rouge: chiffre d’affaires, rentabilité… Mais, contre toute évidence, Vincent Bolloré et les autres dirigeants martèlent que la chaîne va mieux. Pour cela, soit ils se projettent dans l’avenir, soit ils sortent de leur chapeau de tout nouveaux indicateurs, parcellaires et différents de ceux publiés régulièrement par Vivendi, ce qui rend impossible toute comparaison historique.
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