Le taux de chômage bloqué autour de 10%

Le taux de chômage bloqué autour de 10%

 

Tant que la démographie n’évoluera pas et si la croissance est d’environ 1,5 %  on restera autour de 10 % de taux de chômage. Pour faire diminuer de manière significative le chômage, il faudrait donc que la croissance assez nettement les 2 % ou bien attendre la baisse démographique qui interviendra à partir des années 2020 2025.  D’autres facteurs seront à prendre en considération comme l’évolution de la productivité mais aussi l’allongement de l’âge de départ en retraite.  En moyenne, en 2016, on compte 3,0 millions de chômeurs au sens du BIT (figure 5), soit 10,1 % de la population active en France (9,8 % en France métropolitaine). Par rapport à 2015, le nombre de chômeurs recule de 79 000 et le taux de chômage de 0,3 point. En 2008, le taux de chômage avait atteint, pour la France métropolitaine, son plus bas niveau des années 2000, soit 7,1 %. Après une forte hausse en 2009, puis une relative stabilité les deux années suivantes, il a progressé de nouveau entre 2011 et 2013 pour se stabiliser autour de 10,0 % à partir de 2014. Les hommes ont été les plus affectés par cette hausse. Depuis 2013, leur taux de chômage est supérieur à celui des femmes.

Le chômage touche particulièrement les jeunes actifs (24,6 % des actifs de 15 à 24 ans, contre 9,3 % pour les 25–49 ans et 6,9 % pour les 50–64 ans). Cependant, peu de jeunes sont actifs à ces âges (36,9 % des 15–24 ans, contre 87,9 % pour les 25–49 ans). De plus, les jeunes qui sont actifs sont globalement peu diplômés et ont donc un risque de chômage accru. La part des chômeurs au sein de l’ensemble de la population, actifs et inactifs confondus, reste plus élevée chez les jeunes, mais l’écart avec leurs aînés est moindre que pour le taux de chômage : la part de chômeurs est de 9,1 % chez les moins de 25 ans contre 8,2 % pour les 25–49 ans et 4,6 % pour les 50–64 ans (figure 1). Néanmoins, le risque de chômage reste particulièrement élevé en phase d’insertion professionnelle : en 2016, 19,8 % des actifs ayant terminé leurs études depuis 1 à 4 ans sont au chômage, contre 8,0 % pour ceux sortis du système éducatif depuis au moins 11 ans.

Le risque de chômage est plus élevé pour les ouvriers (14,9 %) et les non-diplômés ou les titulaires du seul brevet des collèges (17,9 %). À l’inverse, il est plus faible pour les titulaires d’un diplôme supérieur à Bac+2 (5,7 %).

Figure 5 – Nombre de chômeurs et taux de chômage

Nombre de chômeurs et taux de chômage

Nombre de chômeurs

Taux de chômage (en %)

en milliers

Ensemble

Femmes

Hommes

Ensemble

2 972

10,1

9,9

10,2

Âge
15-24 ans

681

24,6

24,1

25,1

25-49 ans

1 700

9,3

9,4

9,2

50 ans ou plus

592

6,9

6,5

7,3

Catégorie socioprofessionnelle*
Agriculteurs exploitants, artisans, commerçants et chefs d’entreprise

91

3,9

3,9

3,9

Cadres

172

3,5

3,8

3,3

Professions intermédiaires

388

5,4

4,8

6,0

Employés

861

10,6

10,5

11,0

Ouvriers

946

14,9

17,2

14,3

Chômeurs n’ayant jamais travaillé

490

///

///

///

Diplôme
Sans diplôme, CEP, brevet des collèges

909

17,9

17,2

18,5

CAP, BEP

783

10,8

10,9

10,8

Baccalauréat

627

10,5

11,0

9,9

Bac+2

260

5,7

5,6

5,8

Diplôme supérieur au Bac+2

376

5,7

6,0

5,4

Chômeurs depuis un an ou plus

1 346

4,6

4,3

4,8

15-24 ans

191

6,9

6,1

7,6

25-49 ans

775

4,3

4,2

4,3

50 ans ou plus

379

4,4

3,9

4,9

  • /// : sans objet.
  • * Pour les chômeurs, il s’agit de la catégorie socioprofessionnelle du dernier emploi occupé.
  • Champ : France hors Mayotte, population des ménages, personnes actives de 15 ans ou plus.
  • Source : Insee, enquête Emploi 2016.

Six chômeurs de 50 ans ou plus sur dix sont au chômage depuis au moins un an

En 2016, 44,0 % des chômeurs sont au chômage depuis au moins un an ( « longue durée » ), la moitié d’entre eux depuis au moins deux ans. Après avoir continûment augmenté depuis 2008, le taux de chômage de longue durée se stabilise en 2016 (4,6 % des actifs ; figure 5). Le chômage est plus souvent de longue durée chez les seniors : sur dix chômeurs, six le sont depuis au moins un an parmi les 50 ans ou plus, contre quatre parmi les 25–49 ans et moins de trois pour les moins de 25 ans. Par ailleurs, les moins diplômés et les moins qualifiés sont les plus concernés par le chômage de longue durée : un peu moins de la moitié des chômeurs non diplômés ou titulaires du seul brevet des collèges est au chômage depuis un an ou plus, contre à peine un tiers parmi les diplômés du supérieur.

1,6 million de personnes appartiennent au halo autour du chômage

Parmi les inactifs, 1,6 million souhaitent travailler mais ne satisfont pas tous les critères pour être considérés comme chômeurs au sens du BIT. Ils forment le halo autour du chômage. Par rapport à 2015, leur nombre augmente de 44 000. Ils représentent 3,8 % des 15 à 64 ans (0,1 point de plus qu’en 2015). Les femmes appartiennent plus souvent au halo (4,2 % contre 3,5 % des hommes de 15–64 ans en 2016). Les jeunes appartiennent aussi davantage que leurs aînés au halo (4,6 % des moins de 25 ans, contre 4,2 % pour les 25–49 ans et 2,7 % pour les plus âgés).

Encadré

En 2016, 20,3 % des chômeurs un trimestre donné ont trouvé un emploi le trimestre suivant

En 2016, en moyenne, 95,9 % des actifs âgés de 15 à 64 ans qui sont occupés un trimestre donné le sont encore le trimestre suivant ; 2,0 % se retrouvent au chômage et 2,2 % deviennent inactifs (figure). Les chômeurs, quelle que soit leur ancienneté au chômage, changent davantage de situation : 20,3 % occupent un emploi le trimestre suivant et 20,1 % deviennent inactifs. Les deux tiers de ces nouveaux inactifs se retrouvent dans le halo autour du chômage, illustrant la porosité de la frontière entre chômage et inactivité. Dans 90,2 % des cas, les personnes inactives âgées de 15 à 64 ans restent inactives le trimestre suivant. Cependant, de fortes disparités existent entre les inactifs relevant du halo, qui connaissent de nombreuses transitions, et les autres, qui sont dans une situation très stable. Parmi les personnes appartenant au halo autour du chômage un trimestre donné, 33,7 % y sont encore le trimestre suivant, 28,1 % deviennent chômeurs et 11,5 % trouvent un emploi, contre seulement 3,0 % pour les autres inactifs.

Les transitions sur un trimestre entre emploi et chômage sont très différentes selon l’âge. Les jeunes de 15 à 24 ans perdent plus souvent leur emploi d’un trimestre à l’autre, mais quand ils sont chômeurs, ils accèdent plus fréquemment à l’emploi : 26,0 % des jeunes chômeurs ont un emploi le trimestre qui suit, contre 13,2 % pour les 50-64 ans. Le retour à l’emploi des chômeurs est également plus fréquent pour les cadres (25,0 %) que pour les autres catégories socioprofessionnelles, notamment les ouvriers non qualifiés (20,1 %).

Figure – Transitions trimestrielles entre l’emploi, le chômage et l’inactivité en 20161

en %

Transitions trimestrielles entre l’emploi, le chômage et l’inactivité en 20161

Situation au trimestre t

Situation au trimestre t+1

Emploi

Chômage

Inactivité

dont

Ensemble

halo autour du chômage

inactivité hors halo

Emploi

95,9

2,0

2,2

0,8

1,3

100,0

Chômage

20,3

59,6

20,1

13,0

7,1

100,0

Inactivité

4,1

5,7

90,2

7,3

82,9

100,0

dont : halo autour du chômage

11,5

28,1

60,4

33,7

26,7

100,0

dont : inactivité hors halo

3,0

2,4

94,5

3,6

90,9

100,0

  • 1. Les transitions entre états sont étudiées ici entre deux trimestres ; elles ne décrivent pas certaines entrées-sorties courtes, entre deux trimestres d’interrogation.
  • Lecture : 20,3 % des personnes au chômage un trimestre donné (du T4 2015 au T3 2016) sont en emploi le trimestre suivant.
  • Champ : France hors Mayotte, population des ménages, personnes de 15 à 64 ans.
  • Source : Insee, enquêtes Emploi 2015 et 2016.

 

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