Combattre le chômage ou les chômeurs,
À défaut de pouvoir combattre le chômage, le gouvernement pourrait bien être décidé à combattre les chômeurs en durcissant les contrôles. S’il est clair que pour une minorité le chômage indemnisé constitue un effet d’aubaine il n’en est pas de même pour une grande majorité. Le chômage reste un drame économique social et sociétal. Plusieurs facteurs explicatifs, d’abord l’insuffisance de croissance absorbée 5 à 7 millions de chômeurs. La croissance actuelle permet de créer de leurs 150 000 à 200 000 emplois pas plus par an. Sur le total de chômeurs, à peine la moitié bénéficie d’une indemnisation. Effectivement si certains chômeurs bénéficient un peu abusivement des allocations de l’Unedic il n’en reste pas moins que la très grande majorité souhaiterait travailler non seulement pour des raisons financières mais aussi de dignité. L’autre facteur explicatif lié au chômage et l’inadaptation de la formation professionnelle aux besoins des entreprises aussi. À noter aussi l’effritement de la valeur travail et la difficulté de certains chômeurs à se réinsérer. Le gouvernement veut renforcer les contrôles mais ils sont déjà multiples et souvent contradictoires. Pour un oui pour un non des chômeurs indemnisés ou non son sont rayés. La réactualisation des chômeurs est souvent kafkaïenne. Le gouvernement veut aussi sanctionner des chômeurs qui n’accepteraient pas deux emplois raisonnables une formation. Faut-il que cette formation ait encore un sens et qu’elle puisse déboucher sur le marché du travail. Le concept de deux emplois raisonnables sera souvent discutable. Par exemple dans des régions économiquement défavorisées on propose effectivement parfois des emplois à 30 ou 40 km du domicile de sorte qu’une grande partie du salaire est engloutie dans les frais de transport. Le contrôle des chômeurs doit être exercé de manière beaucoup plus fine que cela avec des enquêtes approfondies et non à partir de critères quantitatifs trop généraux. La priorité du moment n’est sans doute pas la chasse aux chômeurs mais la réinsertion d’une partie d’entre eux une formation adaptée au marché du travail ;
Dans une note, le ministère du Travail précise que si Pôle emploi estime que le chômeur ne recherche pas assez activement du travail, s‘il refuse une formation ou encore décline deux offres d‘emploi jugées raisonnables, ses allocations seraient directement réduites de moitié pour une durée de deux mois. S‘il récidive, elles pourraient être supprimées pour la même durée. Actuellement, Pôle emploi peut réduire de 20% les allocations des chômeurs qui ne recherchent pas suffisamment un emploi ou bien qui refusent une formation ou une aide pour trouver un travail. Cette sanction peut s‘appliquer sur une durée de deux à six mois. En cas de récidive, la réduction passe à 50% pour la même durée. Mais
Le gouvernement, qui mène la réforme de l‘assurance chômage en parallèle de celle de la formation professionnelle et de l‘apprentissage, a prévenu en décembre les partenaires sociaux qu‘il proposerait une modification du “barème et des modalités de sanctions dans les semaines qui viennent”. À défaut de combattre le chômage au risque de combattre les chômeurs
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