Catalogne : retour à la case départ
On serait tenté de dire tout : ça pour ça ! car la situation politique de la Catalogne revient à la case départ avec à peu près la même majorité séparatiste au Parlement régional. Pire le score du parti pouvoir central est ridicule. Cette situation ne clarifie pas la problématique de l’indépendance de la Catalogne. En effet si les indépendantistes obtiennent effectivement la majorité au gouvernement régional par contre la population est toujours aussi divisée sur la question de l’indépendance. Pour sortir de l’impasse, il faudra évidemment que les uns et les autres mettent beaucoup d’eau dans leur vin. Peut-être même au point de ne plus percevoir le goût du vin. Côté séparatiste, il est clair que la revendication d’indépendance n’a aucun avenir dans un cadre européen. Côté pouvoir central, on doit renoncer à éliminer les parties indépendantistes par la force. De ce point de vue, l’emprisonnement ou l’éloignement des anciens dirigeants du gouvernement régional a constitué une erreur stratégique fondamentale de la part de Mariano Rajoy – La seule issue possible pour le cours et le moyen terme est d’accorder une plus large autonomie à la Catalogne sur le modèle de ce qui a été consenti aux Basques. Les résultats des élections sont sans appel, les candidats de Junts per Catalunya, de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) et de la CUP (Candidature d‘unité populaire) disposeront de 70 sièges sur 135 au parlement régional, soit deux de plus que la majorité absolue, tout en étant minoritaires en voix. Le bloc séparatiste comptait 72 élus dans la précédente assemblée, élue en 2015. Signe de l‘enjeu du scrutin, la participation a connu un niveau record, de 82%, contre 75% lors des précédentes élections en 2015. Les indépendantistes disposent à nouveau d‘une majorité, mais réduite, et ils pourraient avoir du mal à former un gouvernement. Prié de dire s‘il allait rencontrer Carles Puigdemont, le premier ministre s‘est contenté de répondre qu‘il devait s‘entretenir avec les responsables de Ciudadanos. Son Parti populaire (PP), conservateur, n‘a obtenu que trois sièges jeudi, contre onze dans l‘assemblée sortante, et la percée de Ciudadanos le fragilise au niveau national. L‘ancien vice-président du gouvernement de Catalogne Oriol Junqueras, et plusieurs autres dirigeants catalans sont encore en détention provisoire, ainsi que les chefs des deux principales associations séparatistes.
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