La 5G avant le câble ?
La 5G pourrait bien ringardiser le câble (et bien sûr les autres liaisons fixes) dont développement ne cesse de prendre du retard et qui de toute façon n’atteindra que les zones denses en raison de son coût. Cela d’autant plus que le président d’Orange vient d’annoncer le développement de la 5G à partir de 2020 ; Lancée en 2014, la 4G est encore loin de s’être démocratisée. Pourtant, les opérateurs télécoms voient déjà plus loin, avec la 5G, la cinquième génération de réseaux mobiles. Le Metis 2020 (en anglais), un consortium d’acteurs du secteur des télécoms, soutenu par l’UE, a déjà défini les grands principes de ce futur réseau. Le service sera « incroyablement rapide » (PDF en anglais), promet-on, avec des débits espérés jusqu’à 10 Gb/s, soit 100 fois plus que la 4G. Avec une telle vitesse, vous pourrez par exemple télécharger une heure de vidéo haute définition en six petites secondes, calculent Les Echos. Sauf que ce n’est pas le plus important, assure à francetv info Nicolas Demassieux, directeur d’Orange Labs Recherche : »Dans la 4G, on a déjà ce qu’il faut pour améliorer les débits, il y en a sous le capot. » La technologie n’est pas pour tout de suite, mais pour l’horizon 2020. A cette date, on n’aura pas seulement »quelques milliards de smartphones », estime Nicolas Demassieux, mais « 50 à 200 milliards d’objets connectés » auxquels il faudra fournir une connexion sans fil rapide et fiable. Les opérateurs se préparent à un monde où la voiture sera autonome, où l’électroménager sera intelligent et où la maison sera entièrement contrôlable à distance, comme le montre cette vidéo d’anticipation, réalisée pour France Télévisions par l’entreprise Siradel, spécialisée dans les modèles de conception des réseaux numériques mobiles. Tout cela « change la nature du réseau », explique Nicolas Demassieux : la 5G devra absorber la demande de ces objets qui, contrairement aux smartphones, seront peu gourmands en débit et en consommation, détaille-t-il. Le réseau devra « être intelligent et capable de gérer des demandes aussi différentes que celles de terminaux comme les smartphones et les frigidaires connectés, par exemple », précise au Monde Jean-Luc Beylat, président des laboratoires de recherche d’Alcatel-Lucent. Les spécialistes travaillent aussi sur la réduction du »temps de latence », le délai qui s’écoule entre l’envoi des données et leur réception. »Si vous voulez par exemple allumer un feu rouge et le piloter à travers le réseau, il faut une fiabilité et une garantie de temps réel », commente Nicolas Demassieux. Ce qui, précise-t-il, n’est pas prévu dans la technologie 4G. Effectivement, le réseau 4G est encore loin d’être déployé sur tout le territoire français : premier sur ce créneau, Bouygues Telecom ne couvre à l’heure actuelle que 69% de la population dans l’Hexagone. Mais justement, les géants des télécoms promettent de pallier ces inégalités géographiques avec la 5G. « L’internet sera comme l’air qu’on respire, prédit Nicolas Demassieux. On aura un usage tellement quotidien du haut débit qu’on ne pourra plus se permettre des moments où on est moins bien connecté. » Autrement dit, plus que la vitesse, le progrès de la 5G serait à chercher du côté de l’homogénéité du réseau, décrypte Le Monde.
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