Brexit : un accord pour sauver Theresa May?
Officiellement un accord aurait donc été trouvé concernant la première phase de négociation du Brexit. Un accord qui précise notamment l’évaluation de la facture britannique, les relations entre la république d’Irlande et l’Irlande du Nord et la question des expatriés. Reste qu’il s’agit d’un accord un peu à l’arrache et qu’on peut se demander s’il n’est pas destiné à sauver Teresa May très menacée dans son propre camp. Chez les conservateurs, certains parient même sur son départ d’ici quelques semaines ou quelques mois. Du coup, il se pourrait que l’union européenne ait fait également quelques concessions pour éviter de se retrouver avec un éventuel autre ministre britannique beaucoup plus intransigeant que Teresa May. De toute façon, la seconde phase des négociations s’annonce encore beaucoup plus difficile que la première care il s’agira en particulier de définir les conditions des relations commerciales entre l’union européenne et le Royaume-Uni. L’enjeu est considérable aussi bien d’ailleurs pour la partie britannique que pour l’union européenne. En effet le rétablissement de droits de douane viendra forcément affecter la compétitivité des biens exportés de part et d’autre. Vendredi, la Commission européenne, qui mène les négociations du Brexit au nom de l’UE à 27, a estimé que des « progrès suffisants » ont été atteints dans ces trois domaines, ouvrant la porte à l’ouverture de la deuxième phase de négociations sur la future relation commerciale entre l’UE et le Royaume-Uni. Le négociateur en chef de l’UE, Michel Barnier, veut voir un accord ficelé en octobre 2018, pour donner le temps au Parlement européen, et aux Parlements nationaux concernés, de ratifier le texte. Le départ des Britanniques de l’Union européenne a donc été fixé au 29 mars 2019. Mais, lors d’un discours à Florence le 22 septembre, Theresa May a affirmé son intention de maintenir les liens actuels avec l’Europe pendant une période de transition d’ »environ deux ans » après le Brexit. Cette période d’ajustement offrirait au Royaume-Uni la possibilité de continuer à commercer librement avec le bloc européen, ce que réclament les milieux d’affaires, inquiets d’une sortie sans filet. Ce n’est qu’après cette période de transition que la libre circulation des biens et des membres de l’Union européenne serait définitivement terminée. Mais »le défi le plus difficile » des négociations est à venir, a prévenu vendredi le président du Conseil de l’UE. « Nous savons tous que se séparer est dur mais se séparer et construire une nouvelle relation est encore plus dur. » Et ce sera particulièrement difficile pour Theresa May. Si la BBC estimait vendredi que le compromis atteint est « un premier grand pas préservant la position de Theresa May », pas plus tard qu’en début de semaine, le tabloïd The Sun affirmait qu’une conspiration était en cours pour la remplacer avant Noël. Jeudi, l’ancien ministre des Finances conservateur George Osborne, aux manettes désormais du quotidien du soir Evening Standard, a affirmé lors d’un déjeuner de presse qu’il y avait « une majorité au sein des parlementaires conservateurs » à vouloir un changement de leader.
0 Réponses à “Brexit : un accord pour sauver Theresa May?”