Européennes : Marine Le Pen s’esquive
Marine Le Pen aurait décidé de se mettre à l’abri des balles qui pourraient survenir après le scrutin des européennes. Elle ne sera donc pas candidate. En cause, le fait qu’il sera difficile pour le front national de retrouver le score obtenu lors des élections présidentielles et surtout le score plus de 25 % obtenus lors des dernières européennes. Du coup on pourrait reprocher ce recul à Marine Le Pen. De quoi remettre en cause un peu plus son leadership sur le parti. Par ailleurs le Front National est en pleine remise en cause de sa politique européenne. Avec Philippot, le front national était clairement anti européen, il proposait même d’abandonner la monnaie unique. Depuis le départ de Philippot, le Front National ne fait plus du souverainisme économique et monétaire la pierre angulaire de son programme et remet en priorité les questions sociétales sur lesquels il est beaucoup plus à l’aise. Au-delà des orientations économiques qui doivent être redéfinies par le front national se pose aussi la question de la capacité de Marine Le Pen a rassemblé pour triompher un jour aux présidentielles. Elle-même a d’ailleurs indiqué qu’elle pourrait ne pas être candidate en 2022. La raison est simple c’est que Marine Le Pen a sans doute atteint le seuil de ses compétences. Un éventuel recul au européenne pourrait poser à nouveau la question de sa légitimité à la tête du Front National. Nicolas Bay a tenté d’expliquer le renoncement de Marine Le Pen : «Elle a dit elle-même qu’elle ne le souhaitait pas, parce que maintenant elle est élue à l’Assemblée nationale où elle mène en première ligne le combat pour la défense des Français.» Face à un Président qui fait de son engagement pro-européen l’une des pierres angulaires de son quinquennat, Marine Le Pen ne descendra donc pas directement dans l’arène, comme elle l’avait fait en 2014. La partition du Front national s’annonce particulièrement compliquée pour rééditer son succès lors des dernières européennes. Il y a quatre ans, la formation était largement arrivée en tête avec 25,4% des suffrages, s’attribuant le statut de «premier parti de France.» Lasse de ses dernières défaites électorales tant à la présidentielle, qu’aux législatives, la formation d’extrême droite a fait évoluer sa doctrine sur l’Europe. Au point de provoquer le départ de l’ancien bras droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, en septembre dernier. S’il n’est plus question de «Frexit», d’un démantèlement de l’Union européenne ou d’une sortie imminente de l’Euro, le nouveau concept d’ «euroréformisme» défendue par le FN reste à définir. «Le but c’est de retrouver une monnaie qui serve l’économie et de retrouver une souveraineté monétaire. Il y a différents moyens d’y parvenir. À la fois en gardant l’euro et peut-être aussi en en sortant», a précisé Nicolas Bay, en charge des Affaires européennes au sein parti frontiste. Au lendemain du congrès du parti en mars, la question de la clarté de ses propositions sur l’Europe sera capitale, tant les élections européennes peuvent s’apparenter dans les urnes à un référendum pour ou contre l’union européenne. Marine Le Pen est par ailleurs handicapée car elle est mise en examen depuis le 30 juin pour «abus de confiance» et «complicité d’abus de confiance» dans une enquête sur les assistants parlementaires de députés européens de son parti. Dix-sept élus FN sont visés par l’enquête en France, ouverte en 2015, qui porte sur au moins une quarantaine d’assistants.
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