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Archive mensuelle de novembre 2017

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Les insoumis ne sont pas crédibles (François Ruffin)

Les insoumis ne sont pas crédibles   (François Ruffin)

Enfin un peu de lucidité de la part d’un insoumis qui considère à juste titre que le parti de Mélenchon  n’est pas crédible  comme parti de gouvernement. De quoi faire bondir évidemment Mélenchon qui se préoccupe peu de la pertinence de ses propositions. François Ruffin, lui-même député  Insoumis constate que les membres du parti de Mélenchon n’ont pas les compétences requises face aux enjeux actuels. En fait, le mouvement des insoumis ressemble davantage à un syndicat gauchiste qu’à une véritable organisation politique. D’ailleurs ce mouvement privilégie l’action dans la rue et du coup se met en concurrence avec les syndicats. C’est la grande ambiguïté de la France insoumise qui ne sait toujours pas si son organisation relève de l’action syndicale ou de l’action politique. Pour l’instant les insoumis ressemblent surtout à un syndicat Sud bis. D’ailleurs nombre de leurs responsables sont issus de cette organisation ou de formation politique d’extrême gauche qui revendique la maîtrise des mouvements sociaux afin de promouvoir la grande révolution de type bolivarienne ou même soviétique (Besancenot vient même de sortir un livre très complaisant sur la révolution russe). Dans une vidéo publiée ce jeudi 23 novembre sur son compte Youtube, l’élu-journaliste-cinéaste a fait part aux internautes de ses réflexions sur la structuration de La France insoumise. Ainsi, il a constaté que le mouvement a su s’imposer comme une force d’opposition incontournable au gouvernement d’Emmanuel Macron…mais pas comme un parti de gouvernement totalement crédible. “Aujourd’hui, la France insoumise peut être reconnue comme la force d’opposition, et en même temps, je ne suis pas sûr que les gens nous donnent les clés du pays volontiers, pour le gouverner”, a-t-il estimé. Et d’ajouter : “J’éprouve un certain vertige à l’idée qu’on puisse détenir le pouvoir. Je ne nous sens pas prêts”. Pourquoi ? Tout d’abord parce que, selon l’élu, “le défi qu’on aurait en face de nous, il est colossal”. “Qui sont les techniciens sur lesquels on va pouvoir s’appuyer ? Ce n’est pas les technos de Bercy, les inspecteurs des finances, qui vont être volontiers pour un pouvoir de transformation. (…) Il va falloir affronter le Sénat en même temps, le Medef, les médias, la commission européenne, la banque centrale, le Conseil constitutionnel… On va être dans une situation conflictuelle vachement forte avec des gens qui seront pas préparés à ce niveau de pouvoir”, a expliqué François Ruffin. En dressant ce sombre tableau, le réalisateur du film “Merci Patron” a insisté sur la nécessité pour La France insoumise de former et de recruter des cadres de haut niveau, notamment au sein des grandes écoles.

Glyphosate (Roundup) : des résultats truqués par l’Europe

Glyphosate (Roundup) : des résultats truqués par  l’Europe

 

 

Copier coller des avis des firmes chimiques dans les documents d’expertise des autorités européennes. En effet, des documents indiquent que Monsanto aurait fait appel à des « auteurs fantômes », des scientifiques qui ont prêté leur nom pour la publication d’articles en réalité écrits par des membres de l’entreprise. Celle-ci aurait également fait pression pour que des journaux scientifiques retirent des articles réellement indépendants et contraires à ses intérêts. Trois enquêtes qui auraient fait l’objet de cette pratique du « ghost-writing » ont été utilisées dans l’évaluation du glyphosate par les agences européennes. L’EFSA et l’ECHA, agences européennes ont cependant minimisé l’impact de ces révélations, assurant que les documents en question n’ont eu que peu d’influence sur le résultat et qu’elles étaient « parvenues à leur conclusion indépendante sur la base des données originelles, et non de l’interprétation de quelqu’un d’autre ». En juin, les agences ont donc indiqué que « même si les allégations de ‘ghost-writing’ était avérées, cela n’aurait pas d’impact sur l’évaluation globale de l’UE et ses conclusions sur le glyphosate ». Le 4 octobre, deux des plaignants de l’affaire Monsanto en cours outre-Atlantique et leurs avocats se sont rendus à Bruxelles pour encourager le non-renouvèlement de l’autorisation de vente du glyphosate en Europe. L’herbicide, considéré comme « probablement cancérigène » par le CIRC, le centre onusien de recherche sur le cancer, a en effet été évalué et jugé sûr par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA). Dans une étude commanditée en 1999 par l’entreprise, le Dr James Parry informait Monsanto du caractère génotoxique du glyphosate et recommandait des études plus poussées sur les effets des « formules » au glyphosate, c’est-à-dire le RoundUp. Une substance est dite génotoxique quand elle est capable de perturber l’ADN des cellules et de causer des mutations, qui sont notamment à l’origine de cancers. L’étude de James Parry n’a jamais été rendue publique et ses recommandations ont été ignorées : « Nous ne ferons simplement pas les études proposées par Parry », écrivait William Heydens, toxicologue chez Monsanto, après réception de l’étude. Dans le RoundUp, des substances chimiques (les surfactants) sont ajoutées pour accroître la capacité de pénétration dans la plante du glyphosate. Ces produits ont un profil génotoxique encore plus élevé. La réglementation européenne sur les pesticides prévoit que l’EFSA et l’ECHA n’analysent que la substance active présente dans le pesticide, pas la formule complète de celui-ci, dont l’évaluation revient aux États membres. La France et les Pays-Bas ont ainsi interdit partiellement le RoundUp en 2015, mais le glyphosate est présent dans de nombreux autres produits encore sur le marché. La licence du glyphosate expire cette année et les États membres de l’UE voteront probablement lors d’une réunion en novembre suite au débat des 5 et 6 octobre qui n’a débouché sur aucune conclusion. Le commissaire à la sécurité alimentaire et à la santé, Vytenis Andriukaitis a annoncé qu’il n’y aurait pas de réautorisation sans majorité qualifiée des États membres. Paris a déjà déclaré qu’elle voterait contre le renouvellement de la licence, et le 3 octobre, le ministre italien de l’Agriculture Maurizio Martina a annoncé dans un tweet que l’Italie s’y opposerait également.

Internet ras-le-bol de l’information payante des grands médias

 Internet ras-le-bol de l’information payante des grands médias

 

Pour faire face à la baisse tendancielle irréversible du nombre de lecteurs des versions papier, les grands médias ont investi Internet avec des politiques éditoriales relativement proches qui pour l’essentiel se contentent  de reprendre les dépêches des agences, du gouvernement, des grandes entreprises et institutions. Le vrai travail journalistique d’investigation ou de réflexion est relativement marginal. Il faut d’ailleurs laisser la place à une montagne publicitaire à caractère de plus en plus intrusif qui normalement devrait permettre d’assurer l’équilibre économique. Malheureusement,  ce n’est pas le cas car les sites d’information connaissent une expansion quasi exponentielle ;  des sites  à vocation commerciale ou des sites gratuits de citoyens ou d’experts. Pour appâter le client,  les versions numériques des grands médias offrent généreusement un ou deux articles gratuits, ensuite il faut évidemment cracher au bassinet. Pas nécessairement d’ailleurs car la même information est offerte à peu près en même temps et sans paiement sur d’autres sites.  il conviendra que les grands médias un jour choisissent  ou bien le financement par la pub ou bien le financement par les articles payants. On objectera que les sites d’infos sont bien contraints de rechercher l’équilibre financier et qu’il convient donc de multiplier les sources de financement. Cependant cet équilibre financier demeurera précaire voire impossible si les grands médias n’améliorent pas la qualité de leur ligne éditoriale. Pourquoi payer quand en fait les Unes de ces médias sont  constituées des mêmes 20 ou 30 informations qu’on retrouve partout. Des informations souvent livrées brut de brut sans analyse, sans approfondissement et même sans vérification. Dernier exemple en date le plan de simplification administrative annoncée par le ministre du budget. En fait, une grande illusion car il ne s’agit nullement de réduire le nombre de normes ou de procédures mais de substituer le numérique au papier et d’autoriser l’administré à dialoguer avec  l’administration. Bref un changement de climat et une informatisation des procédures mais pas une remise en cause de la cathédrale administrative qui s’appuie sur plus de 10 000 lois et plus de 100 000 décrets contenant eux-mêmes en moyenne une vingtaine de dispositions réglementaires. La plupart des médias ont repris les communiqués du gouvernement ou des agences oubliant même de signaler que dans ce champ de réforme environ 500 mesurettes avaient  déjà été prises par le gouvernement précédent là où il en faudrait 10 000 ou 100 000 vraies mesures. Évidemment ce serait remettre en cause la cathédrale administrative dont se nourrissent les fonctionnaires inutiles. Bref pour mériter d’être payées,  les versions numériques des grands médias devront montrer davantage de pertinence et de travail.

Comptes FN fermés par la Société Générale : pas de discrimination (BDF)

Comptes FN fermés par la Société Générale : pas de discrimination (BDF)

Les raisons de fermer les comptes du FN  compte peuvent être multiples.« Cela va de l’incivilité à une infraction à la réglementation (comme la non-conformité à la loi), en passant par un défaut de paiement et des opérations douteuses », explique Libération. Pour Régis Dos Santos, du Syndicat national des banques (SNB), il y a surtout deux motifs principaux, comme il l’explique au Parisien : « Le premier, c’est que le client est considéré comme trop risqué. Le second, c’est parce qu’il y a des soupçons de blanchiment d’argent. » Dans ce cas, la banque doit même alerter Tracfin, la cellule de Bercy chargée de la lutte contre le blanchiment d’argent et contre le financement du terrorisme. En tout cas, la Société Générale n’a pas obéi à des considérations politiques en fermant plusieurs comptes du Front national (FN) et n’a donc pas enfreint la réglementation en vigueur, a jugé mardi la Banque de France (BdF), saisie par ce parti politique et par le ministère des Finances. « Les clôtures de comptes du Front national ne paraissent pas traduire un dysfonctionnement des banques au regard de leurs obligations réglementaires, et ne laissent pas supposer de discrimination », écrit la BdF dans un document.  La Société générale a confirmé la semaine dernière avoir demandé au FN de clôturer ses comptes, poussant le parti et sa présidente, Marine Le Pen, à dénoncer une « fatwa bancaire » et à annoncer leur intention de porter plainte. De son côté, la banque française a assuré que cette décision ne répondait qu’à des considérations bancaires et n’avait rien de politique. Dans ce contexte, la Banque de France a été saisie à la fois par le trésorier du FN, Wallerand de Saint-Just, et par le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, celui-ci souhaitant « vérifier que la loi a été respectée ». L’institution, qui souligne n’avoir pas mené d’enquête formelle mais une simple analyse sur la base de « contacts oraux » avec M. Saint-Just et la Société Générale, conclut que la banque a bien respecté le cadre réglementaire. Elle ne se prononce par ailleurs pas sur le cas de HSBC, qui a demandé la clôture du compte personnel de Mme Le Pen, puisqu’elle n’a pas été saisie sur le sujet, mais précise avoir aussi été en lien avec cette banque. Faute d’avoir trouvé une autre banque, le FN avait déjà saisi la Banque de France, qui avait enjoint le Crédit du Nord, lui-même filiale de Société Générale, d’ouvrir un compte. Dans son document publié mardi, la BdF estime que cette procédure a fonctionné selon les règles. M. Saint-Just avait dénoncé le fait que la banque nordiste refuse au parti de disposer de chéquier, les sorties ne pouvant se faire que par virement, et empêche que les dons puissent se faire par carte bancaire via le site internet du parti. Mais « le compte ouvert selon la procédure de droit au compte fonctionne conformément à la loi, même si le dispositif ne suffit pas à couvrir les besoins exprimés par le Front national », juge la BdF, rapportant que le Crédit du Nord propose bien les services bancaires prévus par le droit au compte.

 

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Sondage : les Français moins à gauche

Sondage : les Français moins à gauche

D’après sondage Ifop pour Atlantico depuis l’élection de Macron, les Français se sentent de moins en moins à gauche. 15 % seulement affirment une sensibilité de gauche, 38 % pour le centre, 36 % pour la droite et 11 % ne se prononcent pas. En cause évidemment la véritable implosion des partis politiques provoqués par l’élection du nouveau président de la république. Une implosion qui concerne tous les partis. Au parti socialiste d’abord, il ne reste que des ruines,  la défaite a été encore plus cinglant que prévu. Tout est à repenser le projet, la stratégie, les hommes. Benoît Hamon, avec son score ridicule aux présidentielles, a donner le dernier coup de massue  faire écrouler le bâtiment socialiste. À gauche, c’est Mélenchon qui tente de prendre le leadership de l’opposition mais son discours caricatural, outrancier et démagogique ne mord  pas dans l’opinion. En plus,  il s’est discrédité dans sa tentative d’instrumentaliser à des fins politiques le mouvement social. Du coup, il s’écroule dans les sondages.  À droite, c’est aussi la grande recomposition avec d’un côté des réactionnaires de plus en plus proches du Front National, de l’autre des républicains qui se réjouissent  de voir que Macron met en œuvre leurs programmes et qui rejoignent en marche. Enfin au milieu ceux  qui se proclament  toujours républicain qui peine à trouver un espace politique entre Macron et Wauquiez. Ceci étant  les Français se sentent encore moins à l’aise à gauche qu’à droite et  38 % s’estiment plutôt centristes. Chez Macron la le sentiment de droite est aussi majoritaire. Tendance centriste et tendance à droite recueillent  74 % des faveurs des Français. Ceci étant,  le vrai clivage n’est peut-être pas entre droite et gauche mais davantage entre Européens et nationalistes. Un clivage qui traverse nombre de partis politiques de l’extrême gauche à l’extrême droite. Cependant ce discours anti européen ne prend guère dans l’opinion publique notamment lorsqu’il s’agit d’envisager un renoncement à l’euro. C’est les Français sont souvent critiques comme beaucoup d’autres pays européens vis-à-vis du fonctionnement de Bruxelles mais ils ne sont pas prêts cependant à souscrire à une forme de nationalisme teinté de populisme.

 

Prospective Météo : L’hiver, il fait froid ! (Etienne Kapikian, ingénieur prévisionniste)

Prospective Météo : L’hiver, il fait froid ! (Etienne Kapikian, ingénieur prévisionniste)

Ce que dit en substance, Etienne Kapikian, ingénieur prévisionniste à Météo France interrogé sur France indo. En résumé l’hiver, il fait froid et il pourrait tomber de la neige même prochainement. Comme disait l’humoriste Pierre Dac, la difficulté en prospective, c’est de prévoir l’avenir ! Extrait de l’interview qui n’apprend pas grand-chose

 

 

Franceinfo : A quoi devons-nous nous attendre la semaine prochaine ?

Etienne Kapikian : On va avoir un léger redoux lundi et mardi, mais un froid polaire maritime, qui vient du nord et qui est chargé en humidité, arrive dans les prochains jours, notamment à partir de jeudi et jusqu’au week-end du 4-5 décembre. Le vent sensible va renforcer la sensation de froid. Les températures seront plutôt des températures proches des moyennes de janvier. Les maximales seront de 2°C sur le plateau de Lens, de 4 à 6°C à Paris, de 6°C à Toulouse, de 7 à 8°C à Bordeaux. Sur le pourtour méditerranéen, on dépassera à peine les 10°C. Par ailleurs, on va avoir des gelées matinales mais pas extrêmes. Les précipitations attendues vont apporter de la neige, même en plaine, dans l’est de la France, mais aussi à Paris ou en Normandie. En revanche, plus on s’approche de la côte Atlantique, notamment à Nantes ou Bordeaux, moins il y a de risques de neige car les températures seront plus douces.

La neige va-t-elle tenir ?

Dans les massifs, la neige devrait tenir de manière durable. En plaine, c’est plus délicat à prévoir. Néanmoins, plus on va vers l’Est, plus la neige risque de tenir au sol, notamment dans des villes comme Nancy et Besançon.

Cette situation est-elle normale pour la saison ?

Ce n’est pas anormal d’avoir un épisode de froid à cette saison. Le 1er décembre, c’est le début de l’hiver météorologique. Par le passé, nous avons d’ailleurs connu des épisodes bien plus froids. C’était le cas en 2010 avec des neiges à la fin du mois de novembre et des gelées sévères. L’épisode avait d’ailleurs duré jusqu’à Noël. L’hiver 1963 fut le plus long, car il s’était installé précocement. Et si on remonte encore plus loin, on a eu un record à Paris le 28 novembre 1890 avec une température de -14°C.

Cette arrivée brutale du froid est-elle l’une des manifestations du changement climatique ?

Non, nous sommes dans un climat où l’on peut avoir des retournements de situations importantes d’une semaine à l’autre sous les influences des différentes masses d’air. Depuis toujours on a eu un climat changeant dans le temps et l’espace.

Le froid est-il parti pour s’installer dans les prochaines semaines ?

Dans nos projections sur les dix prochains jours, on ne devrait pas avoir de redoux significatif. La première décade de décembre devrait donc être froide, mais on peut très bien avoir une fin décembre plus douce. D’ailleurs, les prévisions saisonnières, même si elles sont à prendre avec des pincettes, prévoyaient un trimestre novembre-décembre-janvier dans l’ensemble doux

« Il faut stopper l’étalement urbain » (Manuelle Gautrand)…pour faire des tours encore plus hautes?

« Il faut stopper l’étalement urbain » (Manuelle Gautrand)…pour faire des tours encore plus hautes?

La vision caractéristique d’une  architecte qui prône la surconcentration urbaine en élevant encore la hauteur des bâtiments et en construisant des tours …. Avec un peu de lien social. Comme si la supercontration urbaine constituait le seul projet urbanistique et la seule vision de l’aménagement du territoire. Certes on peut comprendre que l’étalement urbain pose des problèmes mais villes moyennes et petites, territoires ruraux sont loin d’être saturées et peuvent accueillir des populations tassées dans des villes de plus en plus inhumaines. Extrait de l’interview dans la Tribune :

 

MANUELLE GAUTRAND - Les villes doivent tout d’abord appréhender leur pouvoir : se rendre compte qu’elles attirent, de plus en plus, et qu’elles ne vont cesser de grandir. Certaines métropoles sont souvent, déjà aujourd’hui, plus fortes et plus puissantes que des États.

En France, les projections statistiques expriment que le territoire de la France métropolitaine doit se préparer à accueillir 11,5 millions d’habitants nouveaux d’ici à 2050, dans ses grandes villes et ses métropoles, dont environ 3 millions supplémentaires en région parisienne. Les villes doivent en premier lieu apprendre à accueillir, et à le faire bien, en apportant la dignité et le confort nécessaires aux personnes qui arrivent.

Ce flux vers les grandes villes est-il à l’origine de nouvelles contraintes pour la ville ?

Cette « nouvelle donne » est génératrice de nouvelles contraintes, certes, mais également de grandes opportunités, pour penser et construire un cadre de vie plus humain, adapté à nos nouveaux besoins.

Pour cela, les villes doivent apprendre à être réactives et agiles. Elles doivent être plus inclusives, plus généreuses. Elles doivent mettre l’humain, l’usager, son confort et son bien-être, au coeur de leur développement, et les architectes peuvent, à travers leurs projets, favoriser cette évolution.

Une « ville plus humaine » signifie une ville aménagée et construite de manière à ce que ses habitants soient proches des services essentiels, le plus proche possible des lieux de travail, dans un cadre de vie agréable et accueillant. Cela signifie également une ville qui intègre les initiatives individuelles et collectives, qui rende le dialogue entre gouvernance territoriale, opérateurs privés et suggestions citoyennes plus facile et constructif, car je sais qu’il peut être très constructif.

Comment imaginez-vous les villes de demain ? Horizontales et tentaculaires ou comme les représente le film Blade Runner, verticales et massives ?

Une métropole doit forcément être « polycentrique » : un seul coeur ne peut satisfaire, avec le même degré de qualité, tous les habitants. Mettre en valeur et développer plusieurs polarités est une nécessité presque vitale. Ces polarités doivent s’articuler et se répondre entre elles. Chacune doit cultiver sa spécificité et sa différence, ses symboles et ses monuments, et en même temps son lien unique avec les autres. Une ville est un fantastique espace de flux qu’il faut ordonnancer. Il est essentiel de stopper l’étalement urbain et de revenir en quelque sorte sur l’existant, le magnifier, le retravailler, le déconstruire si besoin ou le faire évoluer. Une ville plus compacte est ainsi une ville qui rationalise son utilisation de l’espace et qui organise différemment les programmes qu’elle abrite : non seulement à l’horizontale, mais également à la verticale. Il s’agit d’un grand avantage pour les habitants, car elle favorise la proximité et la mixité, programmatiques comme humaines. Elle permet ainsi de penser davantage par « polarités » qui cumulent plusieurs espaces et fonctions.

Avez-vous quelques exemples qui proposent des schémas à suivre ?

Le projet que nous menons actuellement à Stockholm illustre parfaitement cette idée de renouvellement et presque de « construction de la ville sur la ville ». Nous travaillons pour les investisseurs Areim/SEB sur la restructuration d’un très beau bâtiment historique et classé situé en plein centre de la ville, projet dont la livraison est prévue en 2021. Nous le faisons « la main dans la main » avec la ville de Stockholm et les élus, qui participent à nos travaux et nous encouragent à redonner vie à ce « navire urbain » magnifique mais devenu partiellement obsolète. Redonner vie à cet ensemble monofonctionnel de bureaux implique de travailler sur le fond : modifier les usages, intégrer de nouveaux programmes, rendre son rapport à la ville plus ouvert et moins monumental, fluidifier les relations de ce patrimoine avec le quartier. C’est un travail urbain, programmatique et très sensible.

Outre cette restructuration, le projet prévoit une surélévation de plusieurs niveaux qui vient se poser délicatement sur les toitures, et qui s’articule pour se glisser, comme une pièce de puzzle manquante, dans la magnifique silhouette de la vieille ville. Car, à l’inverse de la plupart des bâtiments du centre-ville, le bâtiment existant des années 1970, un fleuron de l’architecture brutaliste suédoise, ne possède qu’une toiture plate : en réalité, cette longue volumétrie plissée que nous créons vient finalement compléter le bâtiment existant et lui ajoute la toiture qui lui manquait.

Comment votre démarche créative a-t-elle fait germer ce projet ?

J’ai été impressionnée par la silhouette de Stockholm, faite d’une sculpture de toitures souvent ornementées dans une magnifique palette de couleurs. Ce grand paysage m’a inspirée et j’ai souhaité créer une surélévation qui réinterprète en quelque sorte cette silhouette suédoise si exceptionnelle. Le pliage de toiture est aussi l’opportunité de glisser entre existant et surélévation un magnifique espace de respiration, constitué d’un jardin en belvédère donnant sur le paysage alentour. En partie dédié aux bureaux, il est également destiné à un restaurant et à des programmes publics : ce jardin donne un accès aux Suédois qui peuvent désormais admirer leur ville. Il devient un lieu destination et un point de repère dans la ville.

Ainsi de la même manière que le projet s’accapare le haut du bâtiment pour le réveiller et lui adjoindre cette extension remarquable, le projet s’attèle à restaurer des liaisons généreuses en partie basse avec les espaces publics et le quartier : le jardin est ouvert, le pavillon investi d’un restaurant, le sous-sol transformé en espace commercial relié par un patio vers le jardin en surplomb.

La folie des grandes villes condamnée par les Français

La folie des grandes villes condamnée par les Français

Environ 60 % des Français souhaiteraient vivre ailleurs que dans les grandes villes, ce que révèle un récente enquête de Obsoco. Coût de la vie, la pollution, le bruit, ou encore l’absence de contact avec la nature, autant de raisons pour avoir envie de quitter les zones trop denses.  Pourtant,  la mode de la métropolisation risque d’aboutir à un aménagement du territoire composé d’un côté d’une dizaine de villes de plus d’un million d’habitants concentrant une majorité d’emplois et de l’autre des zones en voie de régression voire  de désertification. Un non-sens non seulement économique et social mais aussi environnementale et sociétal. En effet l’hyper concentration qui génère effectivement une croissance endogène provoque aussi des dégâts humains et environnementaux catastrophiques. Cet aménagement du territoire qui privilégie l’hyper concentration autour de quelques centres conduits le reste à la désertification.  . La mode aujourd’hui est à la métropolisation, c’est à dire à la sururbanisation (qui constitue pourtant une  aberration environnementale) tandis que certaines  petites villes, des villages s’appauvrissent, des villes moyennes stagnent ou régressent. L’élément le plus significatif de cette désertification c’est la raréfaction de l’emploi. Pourtant, plus la ville est densément peuplée, plus l’aspiration à en partir est forte. Sur 4000 personnes interrogées*, près de la moitié (48%) voudrait «aller vivre ailleurs». Ils sont 62% en Ile-de-France et 59% dans les agglomérations de plus de 200.000 habitants. Idéalement, 30% des personnes interrogées souhaiteraient aller vivre dans «une petite ville ou un village à la périphérie d’une grande ville». Et 19% dans une ville de taille moyenne. «Il y a une attirance à l’égard des zones faiblement urbanisées, majoritairement chez les citadins», constate Philippe Moati. Les grands centres-villes attirent moins. Ils ne sont que 11% à déclarer souhaiter y vivre et 10% à vouloir vivre dans la périphérie d’une grande ville. En outre, 14% déclarent vouloir vivre dans une petite ville ou un village loin des grands pôles urbains. Et 15% isolés, à la campagne. Cette envie d’ailleurs, très forte chez les citadins des grandes métropoles, est portée par une vision relativement négative de leur lieu de vie. «Si la ville est propice aux études, pour se cultiver, faire des achats ou encore travailler, ce n’est pas l’endroit idéal pour grandir, habiter, élever des enfants ou vieillir», note Philippe Moati, professeur d’économie à l’Université Paris-Diderot et coprésident de l’Obsoco. Pour les habitants des grandes villes, et plus encore pour ceux de Paris intra-muros, les personnes interrogées relèvent de nombreuses nuisances, telles que le coût de la vie, la pollution, le bruit, la mauvaise qualité de l’air ou encore l’absence de contact avec la nature. Autre tendance, depuis quelques années, cette envie d’ailleurs se matérialise par une migration du Nord et de l’Est vers l’ouest et le Sud-ouest de l’Hexagone, note l’Obsoco. Ainsi, depuis quelques années le solde migratoire de ville comme Paris, Lille, Dijon, Nancy, Strasbourg, Grenoble ou Nice est négatif alors que celui de villes comme Nantes, Toulouse, Bordeaux, Montpellier affichent des soldes migratoires positifs, selon l’Insee. «On va chercher ailleurs un cadre de vie meilleur, et non un emploi. C’est une révolution» souligne Philippe Moati.

 

*Cette enquête a été réalisée en ligne auprès d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 à 70 ans de plus de 4000 personnes, interrogées du 3 au 31 juillet 2017. Elle a parallèlement été conduite en Allemagne, en Italie et au Royaume-Uni, avec à chaque fois un échantillon de 1000 personnes représentatif de la population nationale.

 

Brexit: c’est pas si grave  » (OMC)

Brexit: c’est pas si grave  » (OMC)

 

 

C’est en substance ce que dit le patron de l’organisation mondiale du commerce (OMC), Roberto Azevedo,  c’est-à-dire à peu près le contraire de ce qu’il avait affirmé avant le Brexit. Avant le référendum britannique du 23 juin 2016 en faveur du Brexit, le patron de l’OMC avait averti qu’une sortie de l’UE risquait d’entraîner pour les exportateurs britanniques 5,6 milliards de livres par an de droits de douane supplémentaires. Il avait également prévu que Londres devrait négocier de nouveaux accords commerciaux avec les 58 pays liés au bloc européen par un accord de libre-échange. Pourquoi ce changement de position ? Tout simplement parce qu’on est très loin d’un accord entre l’union européenne et le Royaume Uni. Cela en raison de divergences de fond sur la facture à régler par les Britanniques, sur le futur accord commercial mais aussi en raison de l’impréparation totale du gouvernement britannique L’absence d’accord commercial avec l’Union européenne au moment du Brexit ne serait « pas la fin du monde » pour le Royaume-Uni, même si cela pourrait entraîner « des rigidités et des coûts » pour ce pays, a donc estimé dimanche le patron de l’OMC, Roberto Azevedo. Sans accord commercial au moment de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, celui-ci se verrait appliquer les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), c’est-à-dire des barrières douanières et tarifaires. « Environ la moitié du commerce du Royaume-Uni est déjà soumise aux règles de l’OMC – avec les Etats-Unis, la Chine et plusieurs grands pays émergents où l’UE ne dispose pas d’accords commerciaux », a déclaré Roberto Azevedo dans un entretien avec le journal britannique The Sunday Telegraph. « Ainsi, si le commerce du Royaume-Uni avec l’UE est régi par les règles de l’OMC, ce n’est pas la fin du monde », a-t-il ajouté, tout en estimant préférable la conclusion d’un accord de libre-échange (ALE) entre les deux parties. Le Royaume-Uni a prévu de quitter le marché unique européen et l’Union douanière en se retirant de l’UE le 29 mars 2019, tout en espérant pouvoir conclure d’ici là un accord de libre-échange avec Bruxelles. Mais l’UE refuse d’entamer des négociations sur la future relation commerciale sans accord préalable sur trois dossiers qu’elle juge prioritaires, dont la facture du divorce et la frontière entre les deux Irlande, alimentant l’hypothèse de la possibilité d’une absence d’accord.

Glyphosate : la France votera contre, mais ça ne changera rien

Glyphosate : la France votera contre, mais ça ne changera rien

Nicolas Hulot sans doute pour faire oublier les couleuvres qu’il est contraint d’avaler a obtenu du gouvernement que la France vote contre la proposition de la commission européenne La France votera contre le renouvellement du glyphosate pour une durée de cinq ans. Nicolas Hulot lui proposait le délai de trois ans. Cela ne changera sans doute pas la position de la commission européenne d’autant que le glysophate est un  produit de Monsanto, la firme rachetée par l’allemand Bayer. On peut compter sur l’Allemagne pour approuver  la position de Bruxelles Les inquiétudes sur le glyphosate, l‘un des composants essentiels de l‘herbicide Roundup de Monsanto, ont donné lieu à l‘ouverture d‘enquêtes aux Etats-Unis et déclenché un débat d‘experts en Europe après des conclusions contradictoires. “La Commission européenne mettra lundi une seule proposition sur la table : celle d‘un renouvellement du glyphosate pour une durée de cinq ans”, écrit Brune Poirson, la secrétaire d’État à l’écologie, dans une tribune intitulée “Pour en finir vraiment avec le glyphosate”. Compte tenu de l’ambiguïté de la position du gouvernement, Nicolas Hulot a laissé à la secrétaire d’État le soin de justifier la posture française “Considérant les risques, la France s‘opposera à cette proposition et votera contre. La France veut construire une sortie progressive du glyphosate et, avec plusieurs partenaires, pense qu‘une durée plus courte serait possible”, ajoute la secrétaire d‘Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot. Selon ce dernier, la France milite pour une reconduction de trois ans. “Un arrêt immédiat de l‘autorisation n‘est pas possible. Il risquerait, dans une folle course en avant, de conduire à renoncer simplement à une substance pour aussitôt dépendre d‘une autre”, explique Brune Poirson. “Désormais, il s‘agit bel et bien, dans un cadre harmonisé, de changer de modèle agricole, d‘organiser les alternatives techniques.”La licence actuelle d‘utilisation du glyphosate expire le 15 décembre. Faute d‘accord entre les gouvernements de l‘Union, la Commission européenne sera amenée à se prononcer. La perspective d‘une interdiction à court terme, réclamée par les défenseurs de l‘environnement, suscite la crainte chez une grande partie des agriculteurs “conventionnels”, qui estiment ne pas pouvoir s‘en passer pour le moment. A Paris, une cinquantaine de personnes, selon les organisateurs, se sont réunis dimanche pour dire non au glyphosate et aux pesticides dangereux pour l‘homme, les animaux et la nature en général.

Wauquiez l’opportuniste

Wauquiez l’opportuniste

 

C’est pour le moins croquignolet d’entendre Wauquiez condamné les opportunistes qui se rapprochent de Macron. En effet l’intéressé qui n’a pratiquement jamais travaillé comme fonctionnaire a commencé par se faire élire sans grand risque  dans le fauteuil de Barrot (un vrai centriste celui-là). Il passe ensuite de la social-démocratie pro européenne à une posture réactionnaire anti Europe Vauquiez est repéré par Jacques Barrotministre des Affaires sociales de 1995 à 1997, il effectue un stage en juin 1997 durant lequel il se voit confier l’organisation du jeu télévisé Intervilles à Yssingeaux. Jacques Barrot le prend ensuite comme suppléant lors des élections législatives de 20022. Au début des années 2000, il séjourne plusieurs mois en Égypte et travaille à l’ambassade de France au Caire. Il affirme avoir parallèlement donné des cours de français au sein de l’association de sœur Emmanuelle. Le journal Le Monde émet des doutes quant à la véracité de cet épisode, tout comme l’Association Sœur Emmanuelle qui lui reprochera en outre d’exploiter « l’image d’une des personnalités préférées des Français pour donner du crédit à ses propos ».En juillet 2004, après la nomination de Jacques Barrot au poste de commissaire européen et la démission de son mandat, il brigue sa succession à l’élection partielle qui suit. Il est élu, à 29 ans et avec 62,38 % des voix, député UMP dans la 1re circonscription de la Haute-Loire, près de là où sa mère possède une résidence secondaire. Il devient le benjamin de l’Assemblée nationale française. Le ministre de l’Éducation nationale d’alors, François Fillon, lui commande un rapport visant à proposer une réforme du système d’attribution des bourses d’études scolaires « afin de relancer l’ascenseur social ». Il propose la création d’aides et la généralisation des bourses. En 2005, il soutient le traité de Rome soumis au référendum. Dix ans plus tard, il devient anti européen. Et de critiquer ses anciens compagnons républicains être restés partisans de l’Europe et de s’appuyer sur une citation ridicule de Mitterrand (un maître  aussi en matière de navigation politique) “‘Sur le chemin de la trahison, il n‘y a que le fleuve de la honte à traverser’. Eh bien, ils ont fini par traverser ce fleuve.” Heureusement le ridicule ne tue pas et Vauquiez  pourra continuer de vivre politiquement mais sans doute petitement avec des outrances verbales proches de celle de Marine Le Pen. “Ils partent à En Marche parce qu‘ils ont échoué, parce que plus personne ne veut d‘eux et qu‘ils n‘ont pas réussi à torpiller la droite. Moi j‘avance, je laisse les esprits chagrins dans le rétroviseur”, a-t-il lancé. “Soit on va dans le marigot central, le petit marais autour d‘Emmanuel Macron. Soit on construit autre chose (…) avec des gens qui sont unis par des convictions et des valeurs. Qui ne sont pas là parce qu‘on a mis un bol de soupe sur la table”, a poursuivi Laurent Wauquiez. Considéré à juste titre comme le représentant d‘une droite dure, Laurent Wauquiez veut maintenir une “alternative républicaine” en France en dehors des partis “extrêmes” que sont le Front national de Marine Le Pen et La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. “Si jamais il n‘y a plus qu‘un marais central et qu‘Emmanuel Macron échoue, les Français n‘auraient plus le choix qu‘entre Marine Le Pen d‘un côté et Jean-Luc Mélenchon de l‘autre ? Moi je ne veux pas de ça. Le problème c’est que Wauquiez n’a guère le profil pour incarner l’alternative républicaine qu’il envisage.

Bureaucratie : le faux plan de Darmanin

Bureaucratie : le faux  plan de Darmanin

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Dans une interview JDD, Gérald d’Arman s’explique sur son plan de simplification administrative.  il confirme d’une certaine manière les grandes ambiguïtés du gouvernement dans ce domaine. Il ne s’agit pas en effet de supprimer la cathédrale administrative qui caractérise la France mais de changer l’état d’esprit Pour Gérald Darmanin, il s’agit de « l’un des textes les plus importants du quinquennat ». Son projet de loi pour un Etat au service d’une société de confiance est présenté ce lundi en Conseil des ministres. « Il crée le droit à l’erreur, qui est un principe philosophique mais aussi très pratique, et porte une série de mesures emblématiques d’une nouvelle conception de l’action publique pour remettre de la confiance dans les relations entre les Français et leurs administrations : la bonne foi doit profiter à l’usager et à l’entreprise », résume le ministre de l’Action et des Comptes publics dans cette interview au JDD.

 

Votre projet de loi pour un Etat au service d’une société de confiance est présenté ce lundi en Conseil des ministres. Quel est son objectif ?
Notre pays se transforme. Le gouvernement a engagé une transition à la fois écologique, économique, fiscale… Après le budget et le Code du travail, le Plan climat, à la demande du président de la République, la troisième transformation que nous portons est celle de l’action publique. Dans notre histoire, la puissance publique a été un formidable moteur de progrès pour tous nos concitoyens : il nous faut aujourd’hui transformer notre ­administration pour qu’elle le soit toujours plus. La première pierre de cet édifice est le projet de loi que nous présentons lundi en Conseil des ministres. Il crée le droit à l’erreur, qui est un principe philosophique mais aussi très pratique, et porte une série de mesures emblématiques d’une nouvelle conception de l’action publique pour remettre de la confiance dans les relations entre les Français et leurs administrations : la bonne foi doit profiter à l’usager et à l’entreprise.

 

Le principe de la « bienveillance » ; Pour l’Administration, c’est une petite révolution…

Je sais que beaucoup d’agents publics ont déjà à cœur d’accompagner les usagers, de renseigner les contribuables, de conseiller les entreprises. Ce qui leur manquait, c’est un soutien qui vienne d’en haut et un cadre pour leur permettre de conduire cette logique jusqu’au bout. C’est l’objet de ce projet de loi qui traduit les engagements de la majorité parlementaire, en premier lieu le droit à l’erreur, qui est un véritable changement de paradigme. Le premier principe qui doit désormais guider l’Administration, c’est la bienveillance : si vous vous êtes trompé, ce sera désormais à l’Administration de démontrer que vous n’êtes pas de bonne foi. Evidemment, le droit à l’erreur n’est pas une licence à l’erreur. Il ne vaut pas dans les cas de fraude ou d’atteinte à la sécurité ou à la santé publiques! Dans toutes les autres situations, il aura des traductions très concrètes.

Par exemple?
Prenons le cas d’un salarié qui donne en parallèle des cours à l’université et se rend compte qu’il a oublié de déclarer une partie de ses revenus. S’il le signale lui-même à l’administration fiscale, elle répondra « faute avouée à moitié pardonnée » : les intérêts de retard dus seront divisés par deux et il n’aura plus de pénalités. C’est du bon sens! Les entreprises pourront, quant à elles, demander à n’importe quelle administration de bénéficier d’un contrôle, pour s’assurer qu’elles respectent les procédures, sans risque de sanction aggravée. Quand j’étais maire, j’ai connu des patrons de PME qui avaient offert des chèques-cadeaux à Noël à leurs salariés sans remplir toutes les obligations nécessaires. Désormais, ils pourront demander conseil à l’Urssaf pour éviter des pénalités. Et dans ce cas, il y aura bienveillance de l’Administration. C’est cela, la société de confiance. Autre exemple : l’inspection du travail pourra désormais donner un avertissement au lieu de sanctionner tout de suite. Le projet de loi crée ce carton jaune avant le carton rouge. Avec un objectif : lever la peur de la sanction, qui décourage les bonnes volontés.

La simplification, est-ce aussi moins de paperasses et de normes?
Nous allons lutter contre la surtransposition des directives européennes. En France, nous avons une grande spécialité, que n’ont pas les Allemands, par exemple : nous ajoutons aux textes européens des normes nationales! Il faut revenir à un principe simple : appliquer exactement ce que font aussi nos partenaires européens, ni plus ni moins. Par exemple, aujourd’hui, les petites entreprises doivent rédiger tous les ans un rapport de gestion envoyé à l’Administration. Cela concerne 1,3 million d’entreprises et pèse pour 270 millions d’euros sur notre économie! On a prétendu que c’était l’Europe qui nous l’avait imposé. C’est faux. Nous allons donc l’abroger. A chaque nouveau texte, on fera ce travail d’introspection : ce qui est en trop sera supprimé. Et dès qu’on prend un décret, en dehors des textes imposés pour la mise en œuvre d’une loi, deux autres doivent disparaître conformément à la circulaire du Premier ministre.

Le texte aurait dû être présenté avant l’été. Pourquoi a-t-il pris du retard?
La première version a été élaborée en trois semaines. Le président de la République a souhaité que le texte soit le plus fort possible. Nous avons pris trois mois de plus pour être dans l’hyperconcret et consulter largement, ce qui est particulièrement novateur : nous avons sollicité une personnalité qualifiée, Thierry Tuot, et associé une quinzaine de parlementaires à l’élaboration du projet de loi, notamment la charte principielle. Le nouveau texte comporte une quarantaine d’articles qui seront présentés d’ici au printemps au Parlement. Je serai vigilant concernant le « service après-vote » : j’installerai un comité de suivi qui se réunira une fois par mois pour contrôler sa mise en œuvre. C’est sur l’application qu’il faudra mettre toute notre énergie! Tout cela est un art d’exécution.

Vous n’êtes pas le premier à promettre un choc de simplification. Thierry Mandon et Alain Lambert s’y sont aussi employés…

 

 Certes, ils se sont beaucoup investis, mais ils n’avaient sans doute pas le soutien au plus haut niveau de l’Etat pour y parvenir réellement. Vous savez, simplifier, ça n’est pas si simple. J’ai la chance d’être à la fois le ministre des agents publics, qui seront les premiers acteurs de cette transformation, et celui des Comptes publics, qui permettront que l’on se donne les moyens de notre ambition. Nous allons mobiliser 1,5 milliard d’euros sur cinq ans pour former les agents publics à cette nouvelle posture de conseil et d’accompagnement, car le changement doit entrer dans les textes mais surtout dans les têtes.

 

Les Français ne peuvent-ils pas être sceptiques?
Il y a un grand paradoxe : les Français aiment leur service public mais ils n’aiment pas toujours leur Administration. Je serai fier de ce que j’aurai fait si j’ai diminué le niveau de la fiscalité et des dépenses ­publiques et si j’ai mis en place une Administration de la confiance et de l’accompagnement. Sortir de la défiance et du contrôle pour choisir la bienveillance, c’est une hygiène de vie : comme le sport, il faut s’y mettre, et après on ne peut plus s’en passer! J’ai conscience de porter l’un des textes les plus importants du quinquennat.

Simplifier, est-ce un gain pour l’Etat?
Savez-vous que, chaque année, 150 millions de feuilles A4 de pièces administratives sont échangées entre l’administration fiscale et les collectivités locales? Eh bien, l’objectif du gouvernement, c’est zéro papier dans toute l’Administration d’ici à la fin du quinquennat. La numérisation, la dématérialisation, la simplification… Ces pratiques doivent faire gagner du temps et de l’argent à tout le monde, y compris à la puissance publique. Je souhaite que cet objectif rassemble largement, notamment lors du débat parlementaire.

Simplification administrative : la grande illusion

Simplification administrative : la grande illusion

 

Comme les gouvernements précédents, Darmanin  le ministre du budget joue les illusionnistes  pour donner l’impression d’une grande réforme des procédures administratives. En réalité, il s’attaque surtout à la forme et non pas au fond. En clair, r il maintient la cathédrale réglementaire et se propose seulement de substituer le numérique au papier et d’autoriser les administrés à contester les décisions des fonctionnaires. Pourtant la simplification des procédures constitue certainement un enjeu au moins aussi important que la fiscalité. Le précédent gouvernement avait déjà pris  quelques centaines de mesures mais la ou il en faudrait des dizaines de milliers. Première observation dans beaucoup de cas il ne s’agit pas de simplification mais de changement de support, l’informatisation s’introduit dans les procédures sans rien changer sur le fond. En fait,  il ne s’agit pas d’une véritable révolution car il faut prendre en compte que les dispositions réglementaires découlent en France de 10 500 lois et d’environ 130 000 décrets sans parler des circulaires et autres arrêtés. Dans chaque décret on impose en moyenne autour d’une vingtaine de contraintes, du coup entreprises et particuliers sont soumis à des millions d’obligations surtout si on ajoute les dispositions prises de la responsabilité des collectivités territoriales. Bref, la France est le royaume des procédures. Pas étonnant, il y a de l’ordre d’un million de fonctionnaires inutiles qui pour des motifs existentiels ne cessent d’alimenter l’ingénierie administrative. Et les politiques (qui viennent souvent du milieu administratif) sont incapables de contrôler cette boulimie procédurière. Avec Hollande,   450 mesures de simplification ont donc été prises, qui ont permis aux particuliers et aux entreprises d’économiser quelque 2,2 milliards d’euros, avait dit Manuel Valls, en s’appuyant sans doute sur l’étude scientifique du patron de bistrot où il prend son café le matin. Darmanin, lui, veut surtout changer l’état d’esprit, rétablir la confiance entre l’administration et les administrés. Il offre  même la possibilité aux entreprises de réclamer un contrôle pour leur délivrer un label de conformité aux règles. Pas sûr que les chefs d’entreprise se précipitent  sur cette offre d’autant que les contrôleurs habilités à vérifier dans les entreprises sont innombrables et qu’ils interviennent dans des champs différents, pour des motifs parfois contradictoires. La vraie réforme aurait été celle qui aurait visé à supprimer au moins la moitié des dispositions administratives actuelles et en même temps de supprimer ces fonctionnaires qui s’autoalimentent  et se reproduisent grâce à la boulimie des textes administratifs.

Mondial Qatar 2022 : le vote du président brésilien acheté 22 millions ?

Mondial Qatar 2022 : le vote du président brésilien acheté 22 millions ?

 

Le site Mediapart rapporte que la justice brésilienne et le FBI enquêtent sur un virement de 22 millions de dollars, effectué par le Qatar. Les procureurs brésilien et américain ont décortiqué les relevés bancaires de l’ancien patron de la Fédération brésilienne de football (CBF), Ricardo Teixeira, qui avait ouvert un compte chez Pasche Monaco – un établissement basé en Suisse et contrôlé par le Crédit mutuel jusqu’en 2013.  Ils ont alors remarqué qu’un versement de 22 millions de dollars, en provenance du groupe qatari Ghanim Bin Saad Al-Saad & Sons Group (CSSG), a été effectué sur ce compte bancaire en janvier 2011, peu de temps après l’attribution par vote du Mondial 2022 au Qatar. Mediapart rappelle alors que le CSSG, « dirigé par l’homme d’affaires Ghanim Bin Saad Al-Saad, est au cœur des soupçons de corruption sur [cette] attribution ». Visé par une enquête pour blanchiment d’argent et fraude entre 2009 et 2012, Ricardo Teixeira, patron de la puissante Fédération brésilienne depuis 1989, avait démissionné de ses fonctions en 2012. Il était l’un des membres du comité exécutif de la Fédération internationale de football (FIFA) qui ont participé, en décembre 2010, au vote attribuant les Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar. Ricardo Teixeira est alors « suspecté d’avoir pris part au système présumé visant à acheter des votes pour le Qatar parmi les 22 électeurs de la FIFA ». Mais pas seulement pour son vote : « début 2013, plusieurs virements sont, en effet, émis le même jour depuis son compte, à destination de personnes physiques désignées ainsi : Warner Bros [Jack Warner était alors président de la Confédération de football d’Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes]Mohammed” [Mohamed Bin Hammam, président de la Confédération de football asiatique] et Leoz [Nicolas Leoz, président de la Confédération d’Amérique du Sud] », nous apprend le site d’information. L’ancien patron du foot brésilien fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour corruption émis par le département de la justice.

 

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