Ouagadougou : Macron parle cash
Il est clair que le discours de Macon devant les étudiants burkinabés marque un tournant dans les relations de la France avec l’Afrique. Jusqu’alors les chefs d’État français avaient surtout pour habitude d’utiliser la calinothérapie à l’égard de leurs « chers amis » chefs d’État africains. Cette fois, Macon a parlé cash notamment pour répondre au catéchisme habituel des anti- impérialistes, anticapitalistes et autres anti coloniaux. Macron a reconnu encore une fois que la colonisation avait constituée un crime mais il a invité la jeunesse africaine à sortir des vieux discours, des vieux clichés qui ne servent qu’à légitimer le maintien de vieux crocodiles au pouvoir. Il n’a même pas hésité à s’interroger sur les raisons qui font que l’essentiel des fonds de coopération ne parvienne jamais sur le terrain. En clair il a évoqué la corruption. Pas étonnant, l’Afrique reste très endettée environ 40 % du PIB (mais c’est moins que les pays de l’OCDE°) soit 150 milliards alors les avoirs personnels des responsables africains à l’étranger sont après à peu près équivalent à ce chiffre: Emmanuel Macron a défendu mardi sa vision du partenariat entre Paris et l‘Afrique, ouvert sur l‘Europe et axé sur la jeunesse, loin des “représentations d‘hier” liées à la période coloniale. “Il y a eu des combats, il y a eu des fautes et des crimes, il y a eu des grandes choses et des histoires heureuses”, a-t-il déclaré. “Mais j‘ai une conviction profonde, notre responsabilité n‘est pas de nous y enferrer, notre responsabilité n‘est pas de rester dans ce passé”. “Il n’y a plus de politique africaine de la France”, a-t-il assuré, déclenchant des applaudissements nourris. “Il y a une politique que nous pouvons conduire, il y a des amis, il y a des gens avec qui on est d‘accord, d‘autres non. Mais il y a surtout un continent que nous devons regarder en face”. Un continent auquel la France continuera d‘apporter son soutien via l‘aide au développement – l‘objectif de la porter à 0,55% du RNB d‘ici 2022 sera tenu – et via des investissements avec l‘objectif de faire de l‘Afrique la “priorité de la diplomatie économique française”. Un fonds d‘un milliard d‘euros pour contribuer au développement des petites et moyennes entreprises africaines, notamment dans les secteurs du numérique et de l‘agriculture, devrait voir le jour. Paris espère multiplier le montant de ce fonds par dix en associant des fonds privés, des partenaires européens et des fonds privés européens. Les entreprises françaises devront quant à elles être porteuses “d‘un partenariat exemplaire, qui refuse la corruption et qui se plie aux appels d’offres”, a dit Emmanuel Macron, prévenant que le soutien de l‘Etat français ne serait pas sans contrepartie. Pour en bénéficier, “elles devront s‘engager dans la durée et privilégier l‘emploi local”, a-t-il dit. “La France n‘investira plus uniquement pour faire des opérations de gouvernement à gouvernement où il n‘y a aucune retombée sur la population locale et n‘investira plus pour que les grandes groupes participent parfois à des organisations de corruption organisées.”
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