Macron : encore un plan banlieue !
Après Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron annonce lui aussi son plan banlieue. Ce sera le 11e plan banlieue ! Difficile d’être en désaccord avec les considérations générales qui justifient ce plan mais on a déjà entendu des discours assez proches. Reste à savoir si ses intentions seront suivies de mesures effectives et significatives. De toute manière, la problématique n’est pas simple car il faut prendre en considération des dimensions sociales, économiques, culturelle s et sécuritaires. L’annonce de ce plan banlieue est aussi l’occasion pour Macron de rééquilibrer un peu sa politique à gauche car jusqu’alors il a surtout donné l’impression d’après les sondages de marcher surtout sur la jambe droite. Une question de pédagogie car la dialectique de Macron apparaît souvent trop techno, comme celle du gouvernement ou des représentants de LREM. Un problème de fond aussi lié aux disparités entre les mesures de nature économique et les mesures sociales. Macon annonce donc Un “plan de mobilisation générale”, fruit d‘une concertation entre l‘Etat, les collectivités locales et les acteurs du terrain, sera présenté d‘ici février et se concentrera sur une dizaine de quartiers “particulièrement en difficulté”. “Ceux qui habitent les villes les plus pauvres sont des enfants de la République, ils ont droit à la même réussite que les autres”, a dit le chef de l‘Etat lors d‘un discours dans le quartier de la Bourgogne à Tourcoing. “Ils ne demandent pas de l‘aide, des subventions, des contrats de seconde zone, des dispositifs spécifiques”. “Ils veulent qu‘on leur apporte la possibilité d‘accéder à la même chose que les autres”, a-t-il ajouté. Il s‘agit donc de “ramener le droit commun dans les quartiers afin que chacun ait accès aux mêmes services” et de “rétablir ce socle minimal qui a parfois été oublié”. Quarante ans après le premier “plan banlieue” – qui a été suivi de dix autres aux succès mitigés -, les quelque 1.500 quartiers politique de la ville (QPV) continuent d‘afficher un taux de chômage près de trois fois supérieur au taux national et un taux de pauvreté de 40%. Ces quartiers comptent par ailleurs toujours deux fois moins de médecins généralistes, près de cinq fois moins de crèches et de nombreux services publics ont au fil des ans disparu. Pour y remédier, Emmanuel Macron propose notamment le dédoublement des classes de CP dans les zones REP+ – effectif depuis la rentrée -, la mise en place de la police de sécurité du quotidien – qui sera expérimentée sur certains territoires début 2018 – et le doublement des maisons de santé. Pour favoriser l‘accès de tous à l‘emploi, le chef de l‘Etat mise sur les “contrats francs” – un dispositif qui accorde une prime aux entreprises embauchant un habitant d‘un quartier populaire – dès 2018 via une phase d‘expérimentation avant une généralisation en 2020. Ce plan banlieue constitue un enjeu pour Emmanuel Macron, accusé depuis le début du quinquennat de favoriser les plus aisés, notamment par des élus locaux échaudés par la baisse des aides au logement et la diminution du nombre de contrats aidés.
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