Catalogne : élections en janvier
Des élections régionales pourraient être imposées en Catalogne en vertu de l’application de l’article 155 de la constitution. Une solution finalement raisonnable mais qui va s’imposer par la force alors qu’elle aurait pu être négociée entre d’une part Madrid et Barcelone. Madrid a en effet choisi le rapport de force et veut en profiter pour suspendre en même temps l’autonomie de la Catalogne jusqu’à ces élections et éliminer de fait le président régional. Ce passage en force n’est pas forcément très habile politiquement car il risque de susciter davantage de vocations d’indépendantistes alors qu’ils sont aujourd’hui minoritaires (autour de 40 %). De ce point de vue la responsabilité du conflit est largement partagée. Elle revient cependant en premier au gouvernement régional de Catalogne qui certes avait gagné les élections en Catalogne mais qui était loin d’être majoritaire pour se permettre de d’envisager l’indépendance. En outre le référendum n’a pas été organisé dans des conditions démocratiques satisfaisantes (autour de 43 % de votants). Mais la responsabilité incombe aussi un gouvernement de Madrid un peu englué dans des affaires de corruption qu’il espère masquer avec des appels à l’unité nationale. Le président du gouvernement espagnol doit réunir samedi un conseil des ministres extraordinaire pour entamer le processus de suspension de l’autonomie. Une décision prise après l’expiration jeudi de l’ultimatum au président indépendantiste catalan Carles Puigdemont, Madrid estimant qu’il n’a pas répondu à ses exigences de retour à la légalité. Les mesures de suspension de l’autonomie seront donc définies samedi. Une commission spéciale, qui doit être formée pour en débattre, se réunira probablement lundi. Puis Carles Puigdemont sera autorisé à faire valoir ses arguments et le Sénat, où les conservateurs du Parti populaire de Rajoy sont majoritaires, pourrait se prononcer vendredi sur la suspension de l’autonomie lors d’une séance plénière, a annoncé une porte-parole de la chambre haute. L’idée d’élections anticipées est discutée depuis plusieurs semaines entre les dirigeants des partis politiques nationaux. Le gouvernement espagnol semblait prêt, selon plusieurs sources, à abandonner l’article 155 si Puigdemont convoquait lui-même ces élections anticipées. Car certes le «oui» à l’indépendance a recueilli 90% des voix lors du référendum du 1er octobre, mais la majeure partie des opposants à l’indépendance a boycotté ce scrutin, pour lequel la participation a été de 43%.
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