Macron « arrogant » ?
La question est tellement récurrente que le président de la république lui-même a dû se défendre de cette accusation dans une interview au Spiegel. D’une certaine façon, macro, est cependant victime de la posture qu’il a adoptée depuis son élection. En opposition à Hollande et à Sarkozy, le nouveau président de la république s’inscrit dans une attitude jupitérienne. Témoin par exemple la cérémonie au Louvre pour célébrer sa victoire ou sa longue marche à pas très mesurés vers le podium touchait un peu au ridicule. Il y a aussi l’hyper centralisation pouvoir autour de sa personne de sorte que la parole présidentielle domine totalement son entourage au point de l’étouffer. Macron se justifie en affirmant qu’il veut modifier le rapport entre la politique et les médias. Il affirme qu’il veut ménager son expression en prenant de la hauteur. Reste cependant que chaque jour il crée le buzz en se positionnant à peu près sur tout. Paradoxalement le président jupitérien se laisse aller à quelques écarts de langage de nature un peu plus lisse populiste(les feignants, le bordel etc.). En outre il revient sur sa relation avec les médias en acceptant de se faire interviewer par précisément ceux qu’il voulait éviter. En cause évidemment sa chute de popularité. Une chute liée à la complexité et aux difficultés des réformes qu’il met en œuvre mais aussi à son attitude pas forcément arrogante mais un peu hautaine. Une attitude qui a alimenté son procès en mépris de classe. Il ne s’agit pas seulement d’une question de comportement mais aussi d’équilibre entre des mesures libérales et des mesures sociales. Même s’il faut reconnaître au président de la république que des orientations significatives ont été prises dans le domaine social par exemple concernant la suppression de la taxe d’habitation ( l’impôt de loin le plus lourd pour nombre de ménages peu favorisés), il faut bien admettre que son propos est souvent déséquilibré sans doute pour donner des gages d’une part aux investisseurs, d’autre part à l’Europe et en particulier à l’Allemagne “Je ne suis pas arrogant”, dit le chef de l‘Etat, qui fait avec cette phrase la une de l‘hebdomadaire allemand. Pour un président, être constamment en train de parler avec des journalistes, être constamment entouré de journalistes, n‘a rien à voir avec le fait d’être proche du peuple”, ajoute-t-il. “Un président doit garder les médias à distance”. Depuis son élection le 7 mai dernier, Emmanuel Macron a opté pour une communication verrouillée : parole raréfiée par rapport aux ères Nicolas Sarkozy et François Hollande, déclarations la plupart du temps sans questions, distance avec les journalistes et priorité à l‘image. Le chef de l‘Etat, qui a vécu de l‘intérieur sous le quinquennat précédent l‘effet ravageur des prises de parole intempestives, a toutefois accordé une série d‘interviews, à la presse internationale comme à la presse française. Il sera l‘invité d‘une émission spéciale sur TF1 dimanche soir et d’une certaine façon se contredit sur son rapport aux médias. “Certains voudraient juste me coller une étiquette comme des entomologistes le feraient avec un papillon séché et puis dire : ‘regardez, c‘est le banquier qui n‘aime pas les gens’”, note-t-il dans les colonnes du Spiegel. “Si c’était le cas, je ne serais pas là. Je ne suis pas arrogant à l’égard des Français, je suis déterminé”, poursuit-il. “Pendant la campagne présidentielle, j‘ai voyagé dans tout le pays. J‘aime mon pays et les Français. J‘adore leur parler et les convaincre (…) mais je ne dois pas succomber à la démagogie et aux mensonges.” ” Dans le sillage de la présentation du projet de budget pour 2018, le couple exécutif a également dû endiguer les critiques grandissantes sur une présumée “présidence des riches”. Concernant la suppression de l‘ISF, “contrairement à ce que certains prétendent, je ne fais pas cela pour aider les riches”, indique Emmanuel Macron. “Mon prédécesseur a taxé les riches à un taux jamais égalé. Et qu‘est ce qu‘il s‘est passé? Ils sont partis. Est-ce que le chômage a baissé? Non”. Sur le fond, Macon a sans doute raison car la grande priorité doit être accordée à la compétitivité de l’économie pour faire diminuer le chômage. Pour autant Macon devra mettre un peu de simplicité et d’équilibre dans sa posture. Le fait qu’il incarne trop seul pouvoir le conduit parfois à s’enivrer de son propre parfum d’autant que son entourage (gouvernemenet, parlement et le mouvement En marche paraissent un peu inodore et incolore.
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