« La voiture autonome est déjà là »( Valéo) !!!

« La voiture autonome est déjà là »( Valéo) !!!

 

Fortement bousculé par l’affaire des émissions polluantes,  le secteur automobile tente de réagir en soulignant le caractère de modernité de l’automobile future. L’objectif est évidemment de peser pour que l’automobile ne soit pas exclue un jour de la ville. On affirme ainsi que l’automobile sera autonome, électrique et connectée. Le patron de Valeo dans une interview au JDD affirme que cette voiture autonome et même déjà la. Il est évident que la voiture électrique va se substituer au moteur à combustion et que d’ici une dizaine d’années 80 % des véhicules neufs seront électriques. La connexion, qui existe déjà, va continuer de s’amplifier. Reste la question de l’autonomie et du partage. Contrairement à ce qu’affirme le patron de Valeo l’autonomie totale n’est pas pour demain. Pour des raisons de sécurité elle nécessite notamment des les infrastructures spécifiques finalement un peu comme le métro ou le train. Pour l’instant les navettes mobiles qui existent fonctionnent sur le mode ferroviaire. Reste aussi la question fondamentale de l’automobile partagée qui constitue aussi un enjeu central pour l’industrie automobile. Sachant qu’un véhicule classique passe plus de 95 % de son temps à l’arrêt, il est évident que des formules de mutualisation sous différentes formes seront mises en place. Mais cette mutualisation aura un impact considérable sur le nombre de véhicules fabriqués. Ceci étant  l’interview de Jacques Aschenbroich, président de Valeo  au JDD  mérite d’être lue.

L’industrie automobile traverse une mutation technologique de grande ampleur. Comment la décrire?
On est en train de vivre trois révolutions simultanées. La première, c’est la voiture électrique ; la deuxième, c’est la voiture connectée, autonome ; la troisième, c’est la mobilité digitale. Ces trois révolutions sont simultanées et vont à un rythme effréné. Ma conviction est que ces révolutions vont réconcilier la voiture avec la ville. Et c’est bien parce que le développement économique et la mobilité vont de pair, on l’a bien vu dans l’histoire du monde.

 

À quand la première voiture autonome commercialisée?
La première voiture autonome est déjà là. Nous avons pris une participation de 5% dans une start-up qui s’appelle Navya, dont les véhicules électriques et autonomes, des navettes, circulent à Sion en Suisse, à Confluence à Lyon, à La Défense, dans le Michigan ou à Singapour. En revanche, il faudra attendre encore un peu de temps pour que vous et moi puissions acheter une voiture totalement autonome.

Ce sera dans cinq, dix ou vingt ans?
Des voitures partiellement autonomes, ce sera dans quelques années. Vous pourrez déléguer leur conduite à certains moments et dans certaines conditions. Une voiture dans laquelle vous n’aurez ni volant ni pédales, cela va prendre plus de temps. Entre cinq et dix ans sans doute.

Laisser un véhicule se garer tout seul dans un parking, est-ce déjà possible?
Il y a déjà un modèle de la classe E de Daimler que vous pouvez envoyer se garer tout seul avec votre smartphone. Nous avons développé ce système avec le constructeur allemand. Valeo et Cisco ont développé une technologie qui permet aux voitures de se garer seules dans un parking. Beaucoup de parkings dans le monde sont intéressés par cette nouvelle technologie, mais cela prendra encore quelque temps avant que l’on passe à la phase commerciale.

L’automobile autonome sera-t-elle aussi partagée?
Le sujet de la propriété de la voiture versus la voiture considérée comme un service est un changement sociologique profond. Quand vous ou moi possédons un véhicule, il est utilisé 4 à 5% de son temps. Sinon, il dort dans un garage. Partager l’usage de la voiture, c’est ce que l’on fait avec un taxi ou avec les nouveaux services qui sont apparus comme Uber ou Blablacar. La plus grande innovation d’Uber est que le prix dépend du nombre de personnes ou de la demande. Une innovation absolument fabuleuse qui est rendue possible par des systèmes digitaux. Est-ce qu’un jour, dans les grandes villes, vous cesserez d’avoir votre automobile comme vous avez cessé d’avoir votre vélo pour utiliser un Vélib’? Personne ne connaît la réponse à cette question. Le frein est que l’on part tous au travail ou en vacances en même temps.

 

La technologie de l’automobile autonome doit-elle encore progresser?
Les bases sont là mais les logiciels qu’il faut embarquer dans la voiture sont d’une très grande complexité. Il faut encore beaucoup travailler. Nous sommes numéro un mondial pour les caméras, les capteurs ultrason, les radars ou les lidars avec tous les logiciels qui permettent d’interpréter les données. Mais il faut encore redoubler d’efforts pour qu’une voiture soit autonome en toutes circonstances. Un exemple de problème à régler : ces capteurs doivent être utilisables tout le temps. Pour que l’automobile ne soit jamais aveugle, il faut les nettoyer, et cela coûte cher. Nous proposons au Salon de Francfort des technologies uniques pour résoudre ces problèmes.

La voiture autonome a fait entrer les Gafa sur le marché de l’automobile. Vont-ils le changer comme Amazon bouscule la distribution?
L’histoire n’est pas écrite. Pour l’instant, les constructeurs et les géants du digital travaillent souvent ensemble. Mais l’important sera de savoir où se trouvera la valeur. Concevoir et construire une voiture, ce n’est pas si facile que ça. Ces deux mondes se développent en essayant d’entrer dans la mobilité digitale avec leurs armes respectives : le combat est ouvert.

Qu’est-ce que cela veut dire pour un équipementier comme Valeo?
On est au cœur de ces trois révolutions. Le potentiel d’équipements d’une voiture électrique est sept fois supérieur à celui d’un véhicule d’aujourd’hui. Pour une voiture autonome, il est dix fois plus élevé. On a des concurrents, mais on a un poids et une capacité d’innovation qui font que notre croissance est très forte. Nos prises de commande ont augmenté de 16% au premier semestre.

Comment faire progresser l’autonomie des voitures électriques?
Il y a une façon assez simple d’augmenter l’autonomie d’un véhicule électrique : augmenter la taille de la batterie. Mais la batterie est ce qui coûte le plus cher. Il faut donc aussi augmenter sa densité énergétique. Et diminuer son coût. Année après année, l’autonomie annoncée par les constructeurs augmente. Le véhicule électrique est le seul dont l’autonomie dépend des conditions climatiques et donc de l’utilisation du chauffage ou de la climatisation. On présentera à Francfort des concepts de gestion thermique, de pompes à chaleur, qui permettront d’économiser jusqu’à 30% d’énergie. Enfin, nous nous attaquons au poids des composants. Nous avons développé des équipements plus légers de 30%. Nous travaillons pour que les freins au développement de l’automobile électrique soient débloqués les uns après les autres.

Le diesel, c’est fini?
Le diesel baisse. Il n’est plus stratégique pour nous. C’est le meilleur moteur qui existe pour réduire les émissions de CO2, mais il faut énormément d’équipements pour limiter ses émissions de NOx [oxyde d'azote] ou les particules. Il a fait d’énormes progrès, mais on a vu que les normes n’étaient pas toujours respectées en conditions d’usage normales.

A ce propos, que pensez-vous des accusations portées contre PSA et de la crise de confiance que traversent les constructeurs automobiles allemands?
Je pense que le juge de paix est le client. Quand vous regardez le groupe Volkswagen, c’est assez impressionnant. Les clients continuent de lui faire confiance. Il a retrouvé sa place au top de l’industrie automobile malgré la très grave crise qu’il a connue. Idem pour tous les autres acteurs qui ont traversé des problèmes de ce type. Donc je ne suis pas trop inquiet. Mais tous devront faire un énorme effort pour que les normes soient respectées en toutes circonstances et que la confiance revienne.

Valeo gagne dans tous les cas : vous leur fournirez les équipements qui leur permettront d’y parvenir…
Il ne faut pas être arrogant. Mais, oui, nous avons une gamme de produits qui sont très appréciés par nos clients. L’important, c’est le long terme. Il faut que nous soyons capables de développer les nouvelles générations de produits dont nos clients ont besoin.

Comment trouver les ressources en ingénieurs pour relever ces défis?
Notre croissance peut être limitée par les difficultés à trouver les ingénieurs pour construire et démarrer nos usines partout dans le monde. A la fin de 2009, nous étions 45.000. A la fin du mois de juin 2017, nous étions 102.000. Dans quatre à cinq ans, nous serons 130.000 ou 140.000! Nous aurons multiplié par plus de trois notre chiffre d’affaires et nos effectifs.

Vous êtes bien placés pour faire face à d’éventuelles restrictions de l’usage de la voiture dans les villes.
La seule chose qui nous pénaliserait serait un bannissement complet de la voiture dans les villes. Mais ce scénario ne me paraît pas crédible.

Si les véhicules deviennent propres, tout ira bien?
Oui, la voiture électrique sera un des éléments essentiels de la mobilité urbaine en complément des transports en commun.

Comment jugez-vous les politiques lorsqu’ils rendent la circulation plus difficile à Paris?
Joker! Ce n’est pas en fossilisant l’espace urbain que vous assurez son développement économique.

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