Réforme du code du travail : la cogestion ignorée
Le gouvernement a raté l’occasion d’impliquer les salariés dans la gestion des entreprises. Ce que regrette amèrement la CFDT qui considère que Macron a pris dans le modèle allemand ce qui l’intéressait mais qu’il a oublié l’essentiel : à savoir impliquer les salariés et les syndicats dans la gestion des entreprises. Cet aspect différencie nettement l’Allemagne et la France. Si les syndicats aussi constructifs en Allemagne c’est qu’ils comprennent la problématique économique des entreprises alors que dans les entreprises françaises les représentants des salariés sont renvoyés à la seule question sociale. En l’absence de compréhension des enjeux économiques, les syndicats se barricadent dans une posture uniquement revendicative. La CFDT regrette que le gouvernement ait fait l’impasse totale sur cette question, Elle souhaitait une présence accrue des salariés aux conseils d’administration. Depuis la loi Rebsamen d’août 2015, les entreprises françaises de plus de 1.000 salariés en France, ou 5.000 salariés en France et à l’étranger, doivent avoir un ou deux représentants salariés dans leur conseil. « Le gouvernement nous répète que cette réforme fait le pari de l’intelligence collective, de la responsabilité des acteurs de terrain, mais comment être responsable si les salariés, via leurs représentants, n’ont pas accès aux informations stratégiques ? » déplore un membre de la CFDT. Le patronat s’est opposé cette orientation de cogestion craignant l’attitude gauchiste des syndicats mais précisément cette attitude gauchiste s’alimente de la marginalisation des représentants du personnel.
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