Les chinois rachètent aussi des banques
Profitant notamment du déversement massif de liquidités de leur banque centrale, nombre de sociétés chinoises investissent l’économie européenne y compris les banques dernières exemple en date La société chinoise Legend Holdings a annoncé vendredi avoir conclu un accord portant sur l‘acquisition de 90% du capital de Banque internationale à Luxembourg (BIL) pour 1,48 milliard d‘euros, dans le cadre du plus important rachat à ce jour d‘une banque de dépôts européenne par un groupe chinois. Legend, surtout connu pour être le propriétaire du fabricant d‘ordinateurs personnels Lenovo, rachète cette participation dans BIL, établissement vieux de 161 ans, à Precision Capital, un véhicule d‘investissement de certains membres de la famille royale qatarie, dont l‘ancien Premier ministre, le cheikh Hamad ben Djassim al Thani. Reuters avait rapporté début juillet que Legend, qui procèdera à son acquisition via une filiale hongkongaise Beyond Leap, négociait le rachat de 90% de BIL. Le solde des 10% de l’établissement est détenu par l‘Etat luxembourgeois. Les sociétés chinoises montrent un intérêt croissant pour des banques européennes dont la rentabilité est pourtant faible du fait du bas niveau des taux. Début mai, le conglomérat chinois HNA Group est devenu le premier actionnaire direct de Deutsche Bank en portant sa participation dans la banque allemande à près de 10%. Les investissements chinois ont quasiment doublé en Europe (+ 90 %) en 2016 pour atteindre le montant record de 45,8 milliards de dollars, par rapport aux 24,1 milliards de dollars de 2015. L’Allemagne et le Royaume-Uni ont représenté, à eux deux, près de la moitié (46 %) des investissements chinois en Europe en 2016. En Allemagne, les investissements chinois ont été multipliés par dix passant de 1,3 milliard de dollars en 2015 à 12,1 milliards en 2016 : cette hausse s’explique en particulier par les investissements chinois réalisés dans le pays en matière d’équipements industriels à hauteur de 5,9 milliards de dollars. De son côté, le Royaume-Uni a connu une importante hausse (130 %) pour atteindre 9,2 milliards de dollars : la plupart des opérations ayant été annoncées avant le vote du Brexit, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur l’impact de ce dernier sur les investissements chinois dans le pays. La Finlande (7,6 milliards de dollars) vient compléter ce trio de tête, suivie par la Suisse (4,8 milliards de dollars) et l’Irlande (2,9 milliards de dollars). La Suisse aurait même pu se classer en première position en Europe si l’opération entre ChemChina et Syngenta s’était conclue en 2016. Le secteur technologique a été le plus ciblé par les investisseurs chinois en Europe en 2016 avec 13,7 milliards de dollars : c’est un montant record pour le secteur en Europe. Les transports et les infrastructures se situent en seconde position avec 12,2 milliards de dollars suivis, loin derrière, par les équipements industriels (6,2 milliards de dollars).
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