Radicalisation et psychiatrie : les experts contestent

Radicalisation et psychiatrie : les experts contestent

Il fallait s’y attendre, les experts contestent le lien qui été fait par le ministre de l’intérieur entre l’état psychologique des terroristes et le passage à l’acte.  La contestation vient d’une part des psys mais aussi des spécialistes du terrorisme. Comme d’habitude chacun défend un peu sa boutique. Les spécialistes du terrorisme veulent limiter la problématique aux questions de sûreté. De leur côté, les psys sous prétexte de déontologie se refusent à admettre les dérèglements mentaux des criminels. Pourtant force est de constater que la plupart des criminels ont un passé de délinquant, ils ont à peu près tout raté et qu’ils manifestent une violence légitimée par une vision radicale de la religion. Bien entendu on ne peut expliquer le terrorisme uniquement par la psychiatrie d’autres facteurs doivent  être pris en compte, des facteurs économiques sociaux et culturels.  Par exemple,  le fait  que la plupart de ces criminels ont arrêté très tôt  leurs études et sont sans grande qualification professionnelle. Gérard Collomb, invité de RTL le 18 août, souhaitait   »mobiliser les hôpitaux psychiatriques » pour identifier les individus radicalisés en expliquant qu’il allait travailler en collaboration avec la ministre de la Santé. « Nous sommes en train de travailler avec ma collègue (Agnès Buzynndlr) pour essayer de repérer l’ensemble de ces profils qui demain peuvent passer à l’acte », a précisé l’ancien maire de Lyon.   »Chercher à expliquer la radicalisation par la psychiatrie, c’est être à côté de la plaque, c’est ridicule d’en être encore là », critique le spécialiste de la question terroriste Romain Caillet à RTL.fr. « Un certain nombre d’esprits faibles qui voient ce qui se passe, vont passer à l’acte par mimétisme et c’est ce contre quoi il faut se prémunir et il faut travailler », explique encore Gérard Collomb. Si le ministre précise toutefois que les terroristes ne « sont pas tous » fous, « sur les fichiers des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), nous considérons qu’à peu près un tiers présente des troubles d’ordre psychologique ».« Il faut rappeler que la grande majorité des terroristes n’ont aucun rapport avec la psychiatrie », affirme ainsi le professeur en psychiatrie à Sainte-Anne et expert à la cour d’appel de Paris, Raphaël Gaillard, un expert qui n’a sans doute fait aucune étude sur le sujet.    Mais au-delà du caractère jugé « absurde » de cette proposition par nos interlocuteurs, sa réalisation-même semble poser des problèmes. Ainsi, le professeur en psychiatrie rappelle que les médecins sont tenus par « un secret professionnel »,  »un élément essentiel dans l’exercice médical ». Cette mesure pourrait les entraîner dans « une situation où nous ne pourrions divulguer des informations sans violer le secret médical ».  « On a dit qu’ils étaient drogués, qu’ils étaient chômeurs, qu’ils étaient malades » parce que « ça fait peur de penser que des gens pas fous puissent faire ça », analyse encore Jacques Raillane, qui ironise en imaginant une suite : « On va bientôt demander à Pôle Emploi de discerner des signes de radicalisation ! ».

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