STX : deux mois pour tenter de concilier les points de vue italien et français
D’après Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, la rencontre avec son homologue italien s’est bien passée. En réalité l’entrevue a été très courte, 20 minutes seulement et le ministre italien est resté sur sa position. Il oppose un refus total à la proposition française visant à un partage 50–50 du capital entre la France et l’Italie. La proposition française sortie récemment du chapeau de créer une sorte d’Airbus de la construction navale n’a guère séduit les autorités italiennes. La proposition paraît certes intéressante mais à long terme d’autant qu’elle intégrerait la dimension militaire. Les Italiens ne comprennent pas que la France se soit accommodée pendant longtemps d’un contrôle de l’entreprise par les Coréens et qu’on refuse ce contrôle à un membre de l’union européenne. En outre Italie ne manque pas d’arguments puisque la France au cours des cinq dernières années a pris des participations financières d’un montant de 36 milliards en Italie à comparer aux 3 milliards italiens dans des participations d’entreprises françaises. La position française peut se comprendre ; elle vise à protéger une industrie techniquement performante mais c’est une posture qui ne pourra durer d’autant que les Italiens sont des clients importants dans le domaine de la croisière. Au final d’ici quelques mois on aboutira sans doute un compromis qui ne sera pas la nationalisation définitive mais partage du capital permettant à la France de garder une minorité de blocage, cela afin d’éviter d’éventuelles tentations de délocalisation. Pour éviter une situation trop conflictuelle entre les deux pays on a donc choisi de temporiser. Bruno Le Maire a essayé de donner des gages: dans un entretien au Corriere della Sera publié ce mardi matin, il soulignait que Paris proposait un accord de propriété de STX à 50-50, mais avec une voix prépondérante de Fincantieri, l’Italien ayant donc «clairement la direction des chantiers navals». «Paris et Rome se donnent jusqu’au 27 septembre pour aboutir à une solution sur STX et pour lancer les bases d’une coopération navale entre la France et l’Italie» a néanmoins déclaré Bruno Le Maire après l’entrevue. À cette date doit en effet avoir lieu un sommet franco-italien à Lyon. D’ici là, le ministre a souligné que les deux pays se donnent le temps «de négocier un bon accord, solide et durable» sur STX, qui doit également permettre de créer un véritable «airbus naval» dans les domaines civils et militaires.
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