L’euro : encore plus haut
L’euro encore plus haut à 1,1846 dollar,, record depuis 2015. La bataille sur le bon niveau de l’euro va sans doute recommencer entre d’une part les partisans d’une monnaie plus faible actuellement et au contraire ceux qui considèrent une monnaie forte comme surtout un atout. Globalement, le FMI estime que l’euro est encore sous-évalué de 10 %. Cette appréciation se fonde sur la moyenne des fondamentaux des composantes de la zone euro. En cause, le redressement économique européen et une balance commerciale équilibrée. Évidemment pays par pays l’appréciation est différente. Le Fonds monétaire a ainsi calculé que l’euro est en réalité sous-évalué d’environ 18% pour l’Allemagne et qu’il est au contraire surévalué de 6,8% pour la France. Ces chiffres figurent dans l’étude annuelle du FMI intitulée «External Sector Report». Pour estimer qu’une monnaie d’un pays est «surévaluée» ou au contraire «sous-évaluée» par rapport à ses propres performances économiques et à ses besoins, le FMI se réfère principalement aux excédents ou aux déficits extérieurs de chaque économie nationales, ce qui englobe les échanges commerciaux de marchandises et de services. Mais ce n’est pas le seul critère. Le niveau des coûts salariaux notamment, ainsi que la démographie sont également pris en compte. Pour la France la question est de savoir si un euro fort est un handicape. La réponse n’est pas simple. Si effectivement en l’état actuel de la compétitivité française un euro fort constitue un handicap en particulier pour les exportations, à l’inverse au niveau de la monnaie européenne réduit la facture des importations et donne du pouvoir d’achat au français. En outre si un haut niveau de l’euro peut paraître pénaliser les exportations il convient aussi de tenir compte que les intrants des produits exportés de l’étranger bénéficient du différentiel de taux. Mécaniquement il faut retenir qu’un a niveau de l’euro procure de faire augmentation du pouvoir d’achat pour les ménages et les épargnants, cela permet aussi un contrôle de l’inflation. L’Allemagne, elle, se réjouit de la hausse de l’Euro, pourtant c’est un pays exportateur avec environ 300 milliards d’excédents par an pour un déficit de 50 milliards pour la France. Une France qui en général déplore un euro fort et pense que sa compétitivité est handicapée. Cette insuffisance de compétitivité est sans doute ailleurs, dans le manque de productivité,, dans les niveaux des coûts sociaux (de la fiscalité en général) aussi dans l’excès de la réglementation. Et certains de regretter le bon vieux temps avec une inflation galopante et des dévaluations du franc, politique pourtant particulièrement anti redistributive.
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