Areva : un sauvetage à 5 milliards pour l’Etat
Le sauvetage d’Areva (qui a cumulé presque 10 milliards de déficit en quelques années) est lancé avec l’augmentation de capital de 5 milliards d’euros qui permettra au groupe nucléaire d’éviter la faillite. Après des conseils d’administration d’EDF et d’Areva qui se sont tenus mercredi, et qui ont permis de lever les dernières conditions suspensives, l’Etat a lancé le processus qui doit lui permettre d’injecter au total 4,5 milliards d’euros dans l’entreprise. L’opération sera effectuée en deux temps. Dès mercredi soir, l’Etat a déjà souscrit à une première augmentation de capital de 2 milliards d’euros d’Areva SA, la structure dans laquelle ont été logés les actifs risqués du groupe (le contrat de l’EPR en Finlande et ses contentieux, ainsi que les risques liés aux anomalies sur les dossiers de l’usine du Creusot). Une opération qui sera partiellement réalisée via la transformation, en fonds propres, des 1,1 milliard d’euros prêtés par l’Etat à la société depuis le début de l’année pour assurer ses fins de mois. Dans un second temps, et au plus tard le 31 juillet, l’Etat souscrira à l’augmentation de capital du nouvel Areva (NewCo) recentré sur le cycle du combustible, qui porte sur 2,5 milliards d’euros. L’opération s’accompagnera du versement de 500 millions d’euros par les deux investisseurs japonais MHI et JNFL, qui se sont engagés à prendre chacun 5 % du capital de la nouvelle structure. Mais cette dernière transaction ne peut contractuellement être réalisée qu’après la cession de la division réacteurs (Areva NP, rebaptisée « NewNP ») à EDF : les 500 millions seront versés dans une fiducie et intégrés au capital de la société une fois cette vente finalisée, fin 2017. Mercredi matin, devant la commission des finances de l’Assemblée Nationale, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait qualifié la gestion d’Areva de « scandaleuse », dénonçant « la manière dont cette entreprise publique a été gérée et le coût que cela représente pour les finances publiques ». Areva était dirigée pendant une dizaine d’années par la socialiste. Anne Lauvergeon, ancienne conseillère de Mitterrand.
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