Discours Macron : surtout la réforme des institutions
Pour l’essentiel Macron a surtout précisé ses orientations pour la réforme des institutions. Une réforme sans doute utile mais qui ne correspond peut-être pas aux enjeux économiques et sociaux prioritaires qu’attendent les Français. Avec interrogations autour de la l’introduction d’une dose de proportionnelle et accélération du travail parlementaire : Emmanuel Macron s’est donné lundi un an pour réformer les institutions françaises. A la veille du discours de politique générale du Premier ministre, le chef de l’Etat s’est gardé d’annoncer des mesures économiques et sociales ou des orientations claires en matière de politique étrangère, dans une intervention d’environ 90 minutes devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles. L’opposition a d’ailleurs dénoncé, selon les intervenants, un discours creux, flou et général. Sur l’Europe, il a seulement confirmé le lancement d’ici la fin de l’année dans tous les Etats membres de « conventions démocratiques » pour travailler à la réforme de l’Union, une proposition de campagne dont il n’a pas dit si elle avait recueilli l’assentiment de ses homologues et qui manque sérieusement de contenu. Pour le reste les propos étaient assez convenus et leur caractère trop général ne pouvait susciter ni une franche adhésion Emmanuel Macron s’est par exemple prononcé pour un Etat qui protège « les plus faibles », tout en rejetant l’assistanat et en souhaitant « désintoxiquer » l’Etat de l’interventionnisme public. « Il faut évidemment protéger les plus faibles, dans le droit du travail en particulier », a-t-il dit, avant le début de l’examen dans les prochains jours du projet de loi permettant à l’exécutif de réformer le droit du travail par ordonnances. « Mais protéger les plus faibles, ce n’est pas les transformer en mineurs incapables, en assistés permanents de l’Etat », a-t-il ajouté. « C’est de leur redonner, et à eux seuls, les moyens de peser efficacement sur leur destin. » Les réformes des institutions, qui ont constitué le coeur de son discours sans constituer une nouveauté par rapport à son programme, seront soumises au vote du Parlement. Mais le président s’est dit prêt à recourir au référendum si nécessaire. « Un Parlement moins nombreux mais renforcé dans ses moyens, c’est un Parlement où le travail devient plus fluide », a-t-il dit. « C’est pourquoi je proposerai une réduction d’un tiers du nombre de membres des trois assemblées constitutionnelles. » Il a également proposé que le Parlement soit élu avec une dose de proportionnelle non précisée, « pour que toutes les sensibilités y soient justement représentées » et de limiter le cumul dans le temps des mandats des parlementaires. Pour accélérer les travaux du Parlement, il a proposé de simplifier les navettes entre l’Assemblée et le Sénat, voire de faire voter les lois les plus simples en commission parlementaire. « Tout cela doit être sérieusement étudié. » Il a confirmé sa volonté de supprimer la Cour de justice de la République chargée de juger les ministres pour les délits commis dans le cadre de leurs fonctions et d’assurer l’indépendance des magistrats. Il a souhaité réviser le droit de pétition pour mieux prendre en compte l’expression directe des Français et proposé de faire du Conseil économique, social et environnemental (CESE) « l’instance unique de consultation » des forces vives de la nation.
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