Les Républicains : comme à gauche l’éclatement
Deux lignes s’affrontent toujours chez les républicains, d’un côté les historiques, de l’autre les modernistes qui se veulent constructifs. En gros les proches de Juppé d’un côté et ceux de Sarkozy de l’autre, les libéraux contre les nationalistes. Deux courants à peu près en désaccord sur tout, le rôle de l’État, l’Europe, les valeurs sociétales. Voire même sur les alliances internationales. Xavier Bertrand, patron des républicains du Nord, a même déclaré qu’il n’avait plus rien à faire ensemble. Pas étonnant la droite n’a même pas été qualifiée pour le second tour des présidentielles ; les sarkozyste ont fusillé par deux fois la candidature de Juppé pourtant presque assuré de la victoire. Le premier acte de démolition de Juppé s’est produit lors de la primaire ensuite lorsqu’après les affaires la question s’est posée de remplacer Fillon, ce à quoi Sarkozy s’est opposé. Au-delà des querelles de personnes ce sont surtout de visions différentes qui s’‘opoposent, deux lignes, deux pratique. Les Républicains ne se sont donc jamais remis de leur cinglante défaite à l’élection présidentielle. Le groupe des Républicains « canal historique » d’un côté rejettent toute entente avec le projet d’Emmanuel Macron, les « Constructifs » de l’autre qui se veulent avant tout Macron-compatible. »Ce sont des traîtres. Ils vont se vendre à Emmanuel Macron après l’avoir pourtant combattu lors des législatives », souffle, amer, un cadre du parti. »Ils se disent gaullistes mais ils oublient parfois qu’on fait tout ça pour le pays », répliquait vendredi dans le Figaro Thierry Solère, le chef de file des « Constructifs ». Une position qui vaut aujourd’hui à l’organisateur de la primaire de la droite d’être tout bonnement menacé d’exclusion du parti. Deux droites déjà irréconciliables? »La famille politique est complètement déchirée. Vous vous rendez compte qu’il y a eu des tensions dans nos rangs simplement pour obtenir le rôle de questeur à l’Assemblée nationale. C’est lamentable », regrette un ancien député LR en référence à l’élection de ce poste parlementaire très convoité et censé revenir à l’opposition. Après une longue nuit de débats mercredi au Palais Bourbon, c’est finalement le « constructif » Thierry Solère qui l’a emporté grâce à l’appui des députés macronistes contre Eric Ciotti. Assez pour mettre le feu aux poudres dans les rangs du parti. « Ce qui est en train de se passer était écrit à l’avance », regrette un ancien parlementaire de droite. Le Congrès pour élire le nouveau chef de la droite est prévu pour l’automne mais aucune candidature ne fait vraiment l’unanimité Laurent Wauquiez par exemple paraît trop marquée à droite et Valérie Pécresse semble manquer d’épaisseur. Xavier Bertrand se tient sans doute à l’affût et finalement on pourrait se rabattre sur François Baroin par ailleurs largement soutenu dans l’opinion et qui a surtout réussi l’exploit de ne pas se mêler aux querelles internes
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