Bayrou, l’ingérable
On peut sans doute d’ores pronostiquer que Bayrou quittera le gouvernement avant la fin de la mandature de Macron. En cause, la personnalité de l’intéressé trop indépendant pour se fondre dans un collectif fut-il gouvernemental. Bayrou ne veut de personnes pas même de son propre parti où il a fait régulièrement le ménage pour ne pas être encombré d’opposants ou de personnalités trop fortes. Bayrou a toujours cru dans son destin de futur présidentiable, malheureusement les vents ont contrariée cette vocation. L’appui qu’il a apporté à Macron a joué jouer un rôle très important mais du coup Bayrou se considère comme le mentor nouveau présidant e de la république et veut jouir d’un statut à part dans le gouvernement. L’ennui c’est que lui aussi a la main dans le sac des turpitudes de financement des partis. L’ennui, c’est qu’il réagit sur cette affaire en oubliant qu’il est aussi le Garde des Sceaux donc garant de l’indépendance de la justice. L’ennui c’est que Bayrou se console difficilement de ne pas avoir été choisi comme Premier ministre et qu’il n’entend pas se soumettre à l’autorité de ce dernier. Bref Bayrou se révélera rapidement ingérable et devra être évincé du gouvernement. En attendant cette séquence le gouvernement fait le dos rond en donnant l’impression d’une pacification des rapports entre Édouard Philippe et François Bayrou. Le Gouvernement s’est efforcé mercredi de clore la polémique soulevée par le recadrage du ministre de la Justice François Bayrou par le Premier ministre Edouard Philippe, en assurant que la situation était « pacifiée » et semblant exclure tout « lâchage » du garde des Sceaux après les élections législatives. Signe de cette volonté de tourner la page de ce premier couac gouvernemental, les deux hommes ont échangé une longue poignée de mains devant les journalistes, à l’issue d’un conseil des ministres de plus de trois heures, un record. « Aujourd’hui la situation est à mon sens totalement pacifiée, il n’y a pas de tensions particulières à l’heure qu’il est », a déclaré le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner lors du compte rendu du conseil des ministres. François Bayrou ferait bien cependant d’en rabattre un peu quant à son influence vis-à-vis de Macon car elle se tarit face à l’hégémonie de La République en Marche, qui devrait disposer de la majorité absolue à l’Assemblée dimanche sans l’appoint du MoDem, si l’on en croit les projections en sièges des instituts de sondage.
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