Nucléaire : Les Suisses votent la fin
Les électeurs ont décidé à 58,2% de tourner progressivement le dos au nucléaire et favoriser à sa place les énergies renouvelables. La révision de la loi revoit de fond en comble l’approvisionnement énergétique de la Suisse, qui achète à l’étranger 75 % de l’énergie dont elle a besoin Le paquet de mesures soumis au vote ce dimanche, dont la mise en œuvre est prévue par étapes jusqu’en 2035, vise à suivre la tendance européenne. Entre 2004 et 2014, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie (électricité, chaleur et transports) a augmenté de 8,5 % à 16 % dans l’UE. En conjuguant incitations financières à l’isolation des bâtiments et promotion des énergies hydraulique, solaire, éolienne, géothermique et de biomasse, tout en bridant les émissions des véhicules neufs, Berne table sur une réduction de la consommation d’énergie des ménages et des entreprises de 43 % par rapport à 2000. «On peut diminuer notre consommation d’énergie sans perte de confort», soutient la ministre en charge de l’Énergie et présidente de la Confédération, Doris Leuthard. Face à la chute vertigineuse des prix de l’électricité sur le marché européen et au soutien public des énergies renouvelables en Allemagne, en France et en Italie, l’énergie hydraulique, pourtant la moins chère à produire lorsque les barrages sont amortis, est devenue trop coûteuse en Suisse. Au point que certains groupes envisagent de vendre une partie de leur portefeuille hydroélectrique ; un parjure au pays de l’or bleu des montagnes. La «Stratégie énergétique 2050» prévoit certes une aide transitoire aux grandes centrales hydroélectriques, de 180 millions, ce qui a permis de faire basculer bien des récalcitrants dans le camp du oui.
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