Le Shadow Banking encore en augmentation
le rapport du FSB, publié ce mercredi, qui dresse un bilan de cette « finance de l’ombre » dans 28 pays représentant 80% du PIB mondial – dont, pour la toute première fois la Belgique et les îles Caïmans – nous montre qu’elle a continué de croître. Les sommes brassées dans ce système financier « parallèle », qui fait peser des risques de stabilité du fait de son intrication avec le système bancaire traditionnel, ont augmenté de 3,2% à fin 2015, pour atteindre 34.000 milliards de dollars. Cela représente 13% de l’ensemble des actifs financiers et l’équivalent de 69% du PIB des pays concernés. Ce Shadow Banking constitue un contournement qui permet aux capitaux d’échapper aux marchés financiers régulés. C’est le paradoxe alors que les banques centrales déversent des masses de liquidités, le marché financier régulé (donc taxés) présente des risques d’assèchement. En cause donc le développement du Shadow Banking fondé sur le principe de l’optimisation fiscale grâce à un arsenal sophistiqué pour échapper à la régulation : Hors bilan, paradis fiscaux, sociétés offshore etc. Difficile d’évaluer exactement le volume financier du Shadow Banking qui pourrait peut-être même dépasser la masse financière qui passe par le circuit bancaire régulé. La banque centrale a bien tenté une évaluation du phénomène mais celle-ci reste assez approximative. Un rapport de la Banque centrale européenne, publié en octobre dernier, a montré que le « Shadow Banking » détenait 23.000 milliards d’euros d’actifs financiers liés au financement de l’économie de la zone euro fin 2014, soit 38% du total. Cette proportion était de 33% en 2009. La part des établissements de crédit traditionnels est passée de 55% à 48% sur cette période. De toute évidence la question de la régulation du Shadow Banking se pose mais elle risque de rencontrer des réticences mêmes de place financière aussi bien aux États-Unis qu’en Grande-Bretagne où transite un certain nombre de ces capitaux.
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