Fillon : « finis le sang et les larmes »
Le candidat qui avait choisi le choc pour redresser un pays en faillite choisit à nouveau d’arrondir les angles au moins dans la forme ; il avait d’ailleurs déjà fortement amendé ses propositions sur la sécu. Il promet aussi d’alléger la fiscalité reprenant notamment sur le travail reprenant à son compte les propositions de Macron. « Je ne serai pas le président de l’austérité ou du sang et des larmes, pour la simple raison que l’austérité, le sang et les larmes, les Français les ont déjà aujourd’hui, parce que nous n’avons pas su faire les réformes nécessaires », a-t-il lancé à la tribune devant quelque 6.000 personnes, selon les organisateurs. François Fillon a détaillé sa pensée, affirmant son intention d’ »alléger les prélèvements amputant les salaires, pour qu’un même travail rapporte plus à la fin du mois ». Il a également dit vouloir « baisser les charges pesant sur les entreprises pour qu’elles retrouvent de la compétitivité et puissent investir pour gagner des parts de marché à l’étranger et innover », mais aussi « mettre un terme à l’utopie désastreuse des 35 heures, exception française que personne dans le monde n’a jamais songé à copier ». François Fillon s’est déclaré favorable au doublement des seuils sociaux, à la mise en place d’une « flat tax » à 30% sur les revenus du capital, ainsi qu’à la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). « Il faut enfin supprimer l’ISF, cet impôt le plus bête du monde dont nous avons l’exclusivité, par lequel la France croit punir les riches, alors qu’elle ne fait que se punir elle-même », a-t-il fait valoir. « Faut-il être fou pour préférer assommer les fortunes françaises que de ramper devant les fonds de pension étrangers ? », a-t-il ajouté. Actuellement en retard sur Marine Le Pen et Emmanuel Macron dans les sondages d’intention de vote, François Fillon s’est montré ferme sur les questions d’immigration, promettant de la réduire « au strict minimum en fixant des quotas en fonction des capacités d’accueil » et avec la nécessité « d’attendre deux ans avant de toucher les prestations sociales ». François Fillon n’a pas ciblé directement ses adversaires, se contentant d’une allusion au candidat d’En Marche! Emmanuel Macron, copieusement hué par le public lors du discours d’introduction de Laurent Wauquiez. En référence à l’ancien ministre, lui-même en meeting à Pau (Pyrénées-Atlantiques), François Fillon a dit refuser « une société où tout est figé au nom d’un immobilisme mou qui saute sur son strapontin tous les martins en s’écriant ‘En Marche! En Marche!’ pour ne pas avoir à avancer ».
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