Le décret Fessenheim : la grande supercherie
Le décret signé par Ségolène Royal à propos de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim constitue évidemment une grande supercherie. Le type de supercherie qui aura marqué tous le mandat de François Hollande caractérisé par un énorme décalage entre ses déclarations et ses actes. Il avait solennellement promis la fermeture de Fessenheim d’ici la fin de son mandat avant d’amender sa position pour la reporter en 2018 puis peut-être plus tard lorsqu’interviendrait la mise en exportation de l’EPR de Flamanville. Pour parler clair, il repassait le bébé à son successeur. Finalement, le conseil d’administration d’EDF s’est simplement aligné sur cette dernière proposition de François Hollande. Le décret signé par Ségolène Royal relève donc de la pure gesticulation à laquelle elle nous a habitué. Contrairement à ce qu’elle affirme la décision de fermer Fessenheim n’est pas prise. Le décret abroge « sur demande de l’exploitant (…) l’autorisation d’exploiter la centrale nucléaire de Fessenheim dont EDF est titulaire, à compter de la date de mise en service de l’EPR de Flamanville 3 dès lors que cette abrogation est nécessaire au respect du plafonnement de la capacité nucléaire et que la mise en exploitation de l’EPR de Flamanville 3 intervient avant le 11 avril 2020. » Le texte reprend les conditions contenues dans la motion adoptée jeudi par le conseil d’administration d’EDF portant sur le sort de la doyenne des centrales françaises, mise en service en 1977. Et de manière très hypocrite Ségolène Royal déclare : « C’est dit c’est fait. Cette fermeture s’inscrit dans l’obligation de diversifier les sources d’énergie fixée par la loi de transition énergétique, qui prévoit 40% d’énergies renouvelables dans la production électrique d’ici 2030″, ajoute la ministre. « On touche le fond de la cuve », dit le syndicat dans un communiqué. Il s’agit d’un « déni de gouvernance à l’égard du conseil d’administration d’EDF », ce dernier n’ayant pas encore formellement demandé l’abrogation de l’autorisation d’exploitation. La CFE-CGC, peut-on lire dans le communiqué, saisira donc le Conseil d’Etat pour faire annuler ce décret illégal « pour excès de pouvoir ».
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