Fermeture de Fessenheim: l’arlésienne
Il faut que la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim soit décidée jeudi par le conseil d’administration d’EDF a déclaré menaçante la ministre de l’écologie Ségolène Royal. Elle a « solennellement » mis en garde les administrateurs indépendants d’EDF, qui décideront du sort de Fessenheim avec les représentants des salariés au conseil, et qui n’ont pas caché leurs réticences à propos d’une décision qu’ils jugent anti-économique. De toute manière, cette décision pourrait être très théorique car le futur gouvernement pourra toujours revenir dessus. Pour le gouvernement cette fermeture est toutefois très symbolique car en réalité c’est la seule centrale que François Hollande a décidée de fermer avec beaucoup d’hésitation et de retard. Une manière de laisser à son successeur la décision finale tout en faisant semblant d’équilibrer le mix énergétique. La bataille qui se joue relève bien plus de l’affichage politique que dune réorientation de la politique énergétique. La volonté du gouvernement d’afficher la fermeture de Fessenheim est surtout destinée à masquer l’autre décision visant à prolonger la vie de 10 ans au moins de toute les centrales anciennes. « Ce serait porter atteinte à l’intérêt de l’entreprise que de renoncer à ce qui a été annoncé et de renoncer également à appliquer la loi de transition énergétique, qui plafonne à 63,2 gigawatts le potentiel de production d’énergie nucléaire », a indiqué Ségolène Royal en critiquant « ceux qui mènent des combats d’arrière garde, qui pensent que l’on peut garder les plus anciennes centrales de France ». Pour la ministre, « le processus de fermeture ne doit pas être remis en cause parce que ça déstabiliserait l’entreprise, qui serait obligée de provisionner les investissements pour remettre à niveau la sûreté dans cette centrale et donc serait obligée de détourner des financements qui ont mieux à faire dans les énergies renouvelables et dans l’efficacité énergétique ». « Ce serait un coup porté à EDF si, pour des raisons idéologiques, demain les choses ne se passaient pas correctement et conformément à l’intérêt d’EDF », a-t-elle conclu.
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