2017 : des débats télé surtout pour le fric de la pub
Un débat à 11 candidats le 4 avril sur BFM et CNews, un autre le 21 avril sur France 2. Pourquoi d’un coup une telle frénésie de démocratie ? Tout simplement pour engranger d’é normes recettes de pub. En effet, l’audience de la dernière confrontation sur TF1 (11 millions de téléspectateurs) a fait bien des jaloux aussi sur les chaînes privées comme sur les chaînes publiques. Avec une telle participation, le prix des pages publicitaires s’envole et les chaînes peuvent récupérer sur une seule émission ce qu’elles perçoivent habituellement sur un mois. La motivation démocratique devient donc secondaire. Ici ou là sur d’autres télés et d’autres médias, chacun a organisé sa petite confrontation. Mais sur France 2 c’est le grand cirque assuré. L’audience sera forcément importante car il y aura du spectacle, des coups de gueule, des interpellations, de pseudos colères, des injures aussi. Bref un cocktail susceptible d’attirer un grand nom de téléspectateurs. Un spectacle plus proche du cirque que de la confrontation démocratique. Pour un peu on aurait confié l’animation de l’émission à Michel Drucker ou Patrick Sébastien ! Le premier débat à cinq avait déjà été d’une grande confusion en raison sans doute de la personnalité de candidats plus attachés à débiter leurs pages de pub électorale qu’à éclairer les grands aux enjeux mais surtout en raison de la forme même de la discussion qui contraint chacun à tenter d’exprimer en une minute maxi un thème complexe. D’où la simplification voir la caricature. Exemple quand on a demandé aux candidats de s’exprimer en quelques secondes sur le pouvoir d’achat. Du coup, chacun y est allé de sa promesse d’augmentation. Il y en avait pour tout le monde : les salariés, les retraités, les indépendants, les chômeurs et les handicapés. Tout cela évidemment sans lien avec l’environnement économique et financier. Pour le dernier débat du 21 avril, le contenu risque d’être encore plus caricatural. Il est déjà difficile d’organiser un débat à 2 d’une bonne tenue. À 5, c’était déjà un exercice presque impossible et à 11 on va tomber dans le comique pathétique. Peu importe d’ailleurs pour les chaînes ; elles pourront toujours se prévaloir d’une audience exceptionnelle qui va redorer leur blason et surtout encaisser des recettes de pub record. Par contre, il y aura bien du spectacle car certains petits candidats dont on se demande ce qu’ils font dans une élection présidentielle vont vouloir se singulariser en voulant faire entendre très fort leurs voix. Bref une émission plus proche de the Voice que d’un débat politique. De ce point de vue Macron, Fillon et Mélenchon ont fortement critiqué l’organisation de cette confrontation prévue sur France 2 le 21 avril après celle sur BFM et CNews. Il se pourrait même que les trois intéressés n’y participent pas. Ils auraient raison. On aura déjà un aperçu de cette mascarade démocratique le 4 avril comment candidats marginaux comme Cheminade et autres ne pouvant prétendre qu’à recueillir 1 % des voix vont débiter leur élucubrations. Des candidats qui veulent devenir présidents de la république mais déjà bien incapables de se faire élire député ou même maire d’une ville d’une certaine importance.
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