Fin de l’euro : vers la ruine de la France
Le Front National explique sans rire que le retour à une monnaie nationale n’aurait aucune conséquence sur l’immense dette française. Une dette qui représente environ 2200 milliards soit 33 000 € par habitant. Dans le même temps, le Front national admet que la valeur de cette monnaie nationale serait dévaluée immédiatement d’environ 20 % par rapport à l’euro. Pourtant le Front National explique que la conversion de la dette française en monnaie nationale ne poserait aucun problème. Sauf que les prêteurs seraient spoliés de 20 % ! Et qu’un État ne peut décider de manière unilatérale de léser les prêteurs. Ce serait par ailleurs une sorte de défaut partiel qui entraînerait notamment une envolée des taux d’intérêt et donc se reporterait sur le coût des emprunts de la France qui ne peut vivre sans emprunter du fait de ses déficits actuels et surtout futurs avec le programme de Marine le Pen. Sans ces emprunts, la France serait condamnée à ne plus payer ses fonctionnaires et à supprimer les services publics. La France a en effet emprunté environ 185 milliards en 2015 et autant en 2016 des emprunts à très faible taux (0,37 % en 2016) grâce précisément à la solidité de l’euro. Le retour au franc générerait immédiatement un surcoût de 30 à 40 milliards immédiatement et bien davantage ensuite compte tenu du manque de crédibilité de la politique économique de Marine Le Pen. Pour résumer, la sortie de l’euro entraînerait la ruine de la France : la ruine des salariés avec immédiatement une perte de pouvoir d’achat d’au moins 20 %, pour les pouvoirs d’achat des salariés et des épargnants enfin une ruine de l’État. A avec un effet immédiat de l’ordre de 500 milliards pour la France. Le journal Le Monde explique de manière un peu docte l’effet de la conversion de l’euro en francs. « . Alors que 68 % des Français continuent de soutenir la monnaie unique , le Front National défend mordicus cette révolution monétaire. Parmi les risques souvent évoqués, le fait que le remboursement de notre dette en francs plutôt qu’en euros pourrait provoquer de graves secousses. Un problème, quel problème ? Florian Philippot a minimisé les inquiétudes ce jeudi sur « Radio Classique » : « Quand nous sommes passés du franc à l’euro, chacun aura remarqué que nous n’avons pas remboursé notre ancienne date en franc. Il se passera exactement la même chose. Ce sont les règles internationales de la monnaie. Nous rembourserons notre dette dans la nouvelle monnaie », a-t-il expliqué. Une plongée dans le droit s’impose. Les partisans d’une sortie de l’euro font constamment référence à la « Lex Monetae» : selon cette règle de droit international, un Etat est libre de déterminer sa monnaie nationale et donc d’en changer. La nouvelle monnaie s’applique alors à tous les contrats qui sont régis par le droit de ce pays. Comme toute la dette publique française est soumise au droit français, la conversion en francs est théoriquement possible. Sauf que ce n’est pas si simple. « Aucun tribunal, ni arbitral d’investissement, ni étranger, etc., ne pourra remettre en cause le principe de la décision française de changer de monnaie et donc forcer la France à annuler sa décision souveraine de changer de monnaie. En revanche, la France pourra être condamnée à indemniser les plaignants des conséquences, notamment patrimoniales, d’une telle décision, voire, dans certains cas, la forcer à continuer de payer sa dette en euros », explique Jacques-Alexandre Genet, un avocat ayant représenté le fonds Elliott contre l’Argentine. De fait, la conversion forcée en francs représentera un préjudice pour les créanciers de la France car la nouvelle devise perdra à coup sûr de sa valeur par rapport à l’euro : soit parce que le gouvernement dévaluera, soit parce que les marchés attaqueront cette monnaie. »
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