Les Bourses doutent de l’effet Trump
Les bourses sont versatiles, c’est bien connu et c’est même sur ce caractère que les spéculateurs font leur business. L’euphorie d’après élection aux États-Unis semble maintenant doucement disparaître. Du coup, la bourse américaine recule. On avait sans doute trop misé sur l’effet immédiat des les annonces intempestives de Trump dans tous les domaines et en particulier concernant la croissance. On prend maintenant conscience que Trump n’était pas du tout préparé à assurer les difficiles fonctions de président. En effet les premières mesures qu’il a souhaité prendre dans différents domaines se sont heurtés aux réalités voire ont été contestées par la justice. Pas sûr qu’il puisse même mettre en œuvre le quart de ce qu’il avait annoncé. De plus Trump est davantage dans une posture de candidat à l’élection que dans le positionnement de président en charge des responsabilités. Son amateurisme discrédite de plus en plus les retombées économiques des annonces de l’ancien candidat Les principales Bourses européennes ont donc clôturé dans le rouge mardi et Wall Street évolue en nette baisse, les investisseurs s’interrogeant sur la capacité de Donald Trump à mener à bien ses réformes très attendues de soutien à l’activité, tandis que le reflux du risque politique en Europe a porté l’euro à plus de 1,08 dollar. Le CAC 40 a reculé de 0,19%, à 5.002,43 points, après être tombé en séance sous le seuil des 5.000 points. L’indice parisien a pourtant touché dans la matinée un plus haut depuis le 11 août 2015. A Francfort, le Dax a cédé 0,75% et à Londres, le FTSE a reculé de 0,69%. L’indice EuroStoxx 50 a clôturé en baisse de 0,23%, le FTSEurofirst 300 a perdu 0,52% et le Stoxx 600 a abandonné 0,53%. En hausse à la mi-séance, les marchés d’actions européens sont retombés dans le rouge avec Wall Street, où l’indice Dow Jones recule de 0,81%, le S&P 500 de 0,88% et le Nasdaq de 1,26%. Les difficultés rencontrées par Donald Trump sur la réforme du système de santé Obamacare font peser un doute sur la capacité du président américain à faire passer à l’avenir ses autres réformes, notamment celle sur la fiscalité. « Le mouvement de vente sur les actions (américaines), mené par les valeurs financières et industrielles, suggère que les investisseurs sont peut-être moins confiants dans le fait que les annonces de l’administration Trump en faveur de la croissance seront mises en place rapidement », observe Mohamed El-Erian, économiste chez Allianz. Donald Trump a brièvement rencontré mardi des élus républicains au Congrès afin de resserrer les rangs de sa majorité autour de son projet de refonte de l’Obamacare, la réforme de l’assurance maladie mise en place par son prédécesseur, qui constitue le premier grand test législatif de son mandat. Ces inquiétudes sont propices à des prises de bénéfices sur les marchés d’actions américains, alors que le Nasdaq a touché mardi un nouveau plus haut historique en début de séance, à 5.928,06 points. La séance avait pourtant démarré favorablement sur les marchés en Europe, après le débat de lundi soir entre les cinq principaux candidats à l’élection présidentielle française qui a semblé rassurer les investisseurs sur le risque politique entourant la course à l’Elysée. Les valeurs bancaires en ont profité et ont longtemps soutenu la progression des Bourses européennes. L’indice sectoriel des banques européennes a finalement clôturé en hausse de 0,15%. A Paris, BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole ont affiché des progressions allant de 0,29% à 1,64%. L’apaisement des craintes autour de l’élection présidentielle française s’est aussi traduit par une nette progression de l’euro et un resserrement de l’écart de rendement entre les obligations françaises et allemandes à 10 ans. La devise européenne évolue à 1,0820 dollar, à son plus haut niveau depuis début février. « Toute nouvelle entre maintenant et l’élection française le mois prochain qui suggérerait un moindre risque de victoire de Marine Le Pen devrait constituer un soutien pour l’euro », indique Omer Esiner, responsable de l’analyse marchés chez Commonwealth Foreign Exchange à Washington. De son côté, le dollar recule face à un panier de devises de référence, son indice repassant sous le seuil de 100 pour la première fois depuis début février. Sur les marchés pétroliers, les cours du brut sont repartis à la baisse, le baril de Brent de la mer du Nord cédant près de 1% à 51,13 dollars et celui du brut léger américain reculant de 1,4%, à moins de 48 dollars. L’aversion pour les actifs risqués favorise un retour vers l’or et les marchés obligataires. Le métal jaune gagne 0,87% à 1.243,56 dollars l’once, tandis que les rendements des obligations américaines sont tombés à des plus bas de trois semaines. Parmi les autres valeurs en Europe, Deutsche Bank a gagné 4,29% au-dessus de son cours théorique hors droits de souscription après le lancement de son augmentation de capital de huit milliards d’euros. L’opération sera close le 6 avril.
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