Benoît Hamon : un programme de distribution de richesses avant leur production (François Lenglet)
François Lenglet dans un article sur RTL souligne surtout le déséquilibre entre l’importance de la redistribution et la production de richesses chez Benoit Hamon.
« Ce qui me frappe, dans ce programme, c’est le déséquilibre entre la redistribution et la production. Je m’explique. Vous voulez redistribuer davantage, avec ce projet d’allocation universelle, avec l’augmentation des minimas, l’élargissement du droit aux allocations familiales. Du coup, vous allez prélever davantage, et en particulier sur les entreprises : la taxe sur les robots, les allègements de charges sociales diminuées, les impôts sur les super-profits « qui ne concernera que le système bancaire ». « Ce que je souhaite », explique Benoît Hamon, « c’est que là où nous constatons que l’automatisation se traduit par des destructions d’emplois, il puisse y avoir une contribution sociale prélevée sur la richesse créée par les robots. Et que cette contribution finance un fonds de retour à l’emploi pour les personnes qui auraient perdu leur emploi. C’est le strict symétrique de la proposition de Bill Gates aux États-Unis. » Soit. Mais qu’est-ce que vous faites pour rendre les entreprises plus compétitives ? Pour faire monter en gamme l’économie française ? Pour rendre la formation professionnelle plus efficace ? Pour rendre la France plus attractive aux yeux des investisseurs étrangers ? En un mot, qu’est-ce que vous faites pour qu’il reste quelque chose à prélever ? Pour que la redistribution n’asphyxie pas la production. Et est-ce que vous ne prenez pas le risque, avec cette politique, de provoquer la fin du travail que vous croyez voir venir ? Tout cela m’a rappelé une phrase d’un ministre de l’économie socialiste, il y a 20 ans, qui disait, pour répondre à des critiques de gauche de sa politique, « Marx a écrit Le Capital, et pas la Sécurité sociale ». Benoît Hamon a réagi à cette citation signée Dominique Strauss-Kahn. « Je suis favorable à la baisse de l’impôt sur les bénéfices des sociétés pour les PME, TPE et entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices et leurs profits. Je suis favorable à ce que 50% de la commande publique aille à nos entreprises (installés en France, ndlr) par le biais de la réservation des marchés publics. » Le candidat socialiste a par ailleurs insisté sur son « plan de création d’emplois dans des filières qui ont besoin d’être structurées : les métiers des services à la personne, les métiers du soin, la prise en charge du vieillissement, les énergies renouvelables, d’où ma proposition de mettre 100 milliards d’euros sur la table sur la rénovation urbaine et thermique. » Il y a aujourd’hui en France 1,7 million de jeunes sans emploi ni formation en France. Cela représente presque 15% des 15-29 ans. Avec votre programme, ils auront une allocation, le super RSA, au moins ceux qui ont plus de 18 ans. Mais qu’est-ce que vous faites pour les remettre en selle, les réinsérer, au-delà de l’allocation que vous leur verser ? « Le lien entre les trois dernières années de lycée et les trois premières années de l’enseignement supérieur est un chapitre important de mon projet », répond Benoît Hamon, qui souhaite également développer l’alternance et « revaloriser l’enseignement professionnel ». « Je veux consacrer 1 milliard d’euros supplémentaires à l’enseignement supérieur et à la recherche par an. » Vous êtes très critique sur le CICE, en expliquant qu’on a « arrosé du sable ». Et je dois dire que j’ai pensé la même chose que vous. Et puis sont arrivés les chiffres de création d’emplois : 190.000 en 2016, pour le secteur marchand, avec 1% de croissance seulement. Ça n’est jamais arrivé. Cela n’est-il pas le signe que le CICE, c’est pas si bête, et qu’il pourrait être dangereux de l’interrompre.
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