Jeux olympiques et mondiaux gangrénés par la corruption

Jeux olympiques et mondiaux gangrénés  par  la corruption

 

 

La justice notamment en France mais aussi aux États-Unis commencent à s’intéresser de près aux conditions d’attribution aussi bien des JO qu’aux mondiaux. Des conditions d’attribution fortement influencées par un système généralisé de corruption. En clair,  pour arracher une désignation les villes, on a arrosé certains membres du comité olympique et où des fédérations internationales. Des pratiques qui ne grandissent pas le sport surtout quand elles s’ajoutent  aux affaires de dopage qui gangrènent  nombre de disciplines du ski de fond à la natation en passant bien évidemment et peut-être surtout par l’athlétisme. En France,  l’enquête préliminaire du Parquet national financier sur les conditions d’attribution des Mondiaux d’athlétisme de 2021 à la ville américaine d’Eugene vise de nombreux autres Mondiaux d’athlétisme et remonte jusqu’aux finales de Stuttgart en 2006-2008, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier. Les enquêteurs s’intéressent ainsi de près aux conditions d’attribution de ces Mondiaux à Doha (Qatar) en 2019, Londres en 2017, Pékin en 2015, Moscou en 2013 et les finales mondiales de l’athlétisme en 2006-2007-2008 en Allemagne, a-t-on précisé. « L’enquête remonte jusqu’à Stuttgart », a dit la source. La justice française a ouvert plusieurs enquêtes sur des soupçons de corruption en marge de l’attribution d’événements sportifs internationaux. L’attribution des Jeux olympiques à Rio en 2016 et à Tokyo en 2020 est aussi entachée de soupçons de fraude. Les enquêteurs soupçonnent six membres actuels ou passés du Comité olympique international, parmi lesquels le Namibien Frankie Fredericks et le Sénégalais Lamine Diack, ex-président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), d’avoir touché des pots-de-vin en échange de votes pour l’attribution d’événements sportifs, indique la source. Dans un communiqué diffusé mardi, après que Le Monde eut révélé que les enquêteurs s’intéressaient à lui, Frankie Fredericks disait n’avoir « jamais été impliqué dans une quelconque manipulation ou dans un quelconque comportement illégal ». Il a démissionné de la commission d’évaluation des Jeux olympiques d’été 2024. Quatre enquêtes sont aujourd’hui ouvertes en France sur ce sujet : deux enquêtes préliminaires, sur les mondiaux d’athlétisme d’une part et sur les JO de Rio d’autre part, et deux informations judiciaires, sur les JO de Tokyo pour l’une, et sur des soupçons de corruption pour passer sous silence des résultats de tests antidopage positifs d’athlètes russes pour l’autre. C’est cette dernière affaire qui est à l’origine de toutes les autres. Dans celle-ci, Lamine Diack est soupçonné d’avoir reçu en 2011 1,5 million d’euros de pots-de-vin pour taire les résultats positifs d’athlètes russes dopés. Il a été mis en examen pour corruption passive et blanchiment aggravé. Deux autres personnes ont été mises en examen dans cette affaire : son conseiller juridique Habib Cissé et Gabriel Dollé, ex-administrateur anti-dopage de la Fédération internationale d’athlétisme, soupçonné d’avoir touché 190.000 euros. Papa Massata Diack, fils de Lamine Diack, est quant à lui visé par un mandat d’arrêt international. Lui et ses sociétés sont au coeur de toutes les enquêtes françaises. En mai 2016, la justice française a adressé une commission rogatoire internationale aux autorités judiciaires sénégalaises, visant notamment la mise en examen de Papa Massata Diack. Mais la justice sénégalaise a fait savoir en juillet 2016 qu’elle ne l’exécuterait pas, dit la source proche du dossier. Le Monde a révélé la semaine dernière qu’une société liée à un richissime homme d’affaires brésilien avait versé, le 29 septembre 2009, trois jours avant l’élection de Rio comme ville hôte des JO de 2016, 1,5 million de dollars à Papa Massata Diack, fils de Lamine Diack, alors président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) et membre du Comité international olympique (CIO). L’une des sociétés de Papa Massata Diack est aussi au coeur de l’enquête sur Tokyo. Les enquêteurs la soupçonnent d’avoir reçu 1,7 million d’euros par le comité de candidature de Tokyo 2020.

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