Les emplois fictifs de Marine Le Pen
Le rapport de l’office européen met à mal sa défense, selon Mediapart et Marianne, pour qui la candidate est soupçonnée d’avoir notamment fabriqué un faux contrat de travail pour Thierry Légier, son chauffeur. Elle aurait même reconnu les faits devant l’OLAF. Ce qu’elle conteste maintenant. La publication jeudi d’extraits du rapport d’enquête de l’Office européen de lutte contre la fraude (Olaf) par Mediapart et Marianne, a placé la candidate à la présidentielle sur la défensive. « Il n’y a absolument rien de fictif, ni d’emplois fictifs, ni rien de tout cela, dans ce dossier », a-t-elle déclaré vendredi sur France Bleu. Selon Marine Le Pen, les soupçons de l’Olaf ont été nourris par une simple régularisation comptable dont elle dit avoir fourni « toutes les preuves », sans pour autant être entendue par l’organisme européen. Le rapport de l’Olaf est désormais entre les mains de la justice française, qui a ouvert le 15 décembre dernier une information judiciaire pour abus de confiance, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, et travail dissimulé dans l’enquête sur ces soupçons de fraude relative à l’emploi par le FN d’assistants parlementaires. Marine Le Pen dénonce depuis le début de la procédure une « opération politique » montée notamment par l’ancien président du Parlement européen Martin Schulz et par l’Olaf, contre lequel elle a porté plainte à Bruxelles. Elle dit assumer le fait d’avoir salarié son garde du corps Thierry Légier et sa chef de cabinet Catherine Griset, affirmant qu’ils l’assistaient à la fois au Front national et au Parlement européen. Mais le rapport de l’Olaf met à mal sa défense, selon Mediapart et Marianne, pour qui la candidate est soupçonnée d’avoir notamment fabriqué un faux contrat de travail pour Thierry Légier. Le garde du corps aurait été rémunéré par l’Union européenne de septembre à décembre 2009 – 1.620 euros net par mois pour 12 heures de travail par semaine – puis de octobre à décembre 2011 – près de 7.240 euros net par mois pour un trois quarts temps. Mais lors de son premier contrat, Thierry Légier était également le garde du corps de Jean-Marie Le Pen, selon l’Olaf qui révèle la « contradiction » et l’ »impossibilité matérielle » d’un tel emploi du temps. Concernant la deuxième période d’embauche, Marine Le Pen aurait expliqué qu’elle « n’avait pas employé M. Légier pendant ces trois mois », l’objet de cette opération ayant été d’obtenir du Parlement « la régularisation de dépenses antérieures qui n’avaient pas été payées par ce dernier. » Mais pour le Parlement européen, aucun contrat n’a été accepté comme moyen de régularisation, l’Olaf estime donc que « le bulletin de salaire (…) constituerait un faux ».
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