2017 : La fumisterie des programmes
La fumisterie que constituent les programmes n’empêche nullement les opposants à Macron de tirer à boulet rouge sur l’intéressé qui n’a pas produit de catalogue de promesses. La critique la plus dure vient du « rigoureux » Fillon : »cas d’école de l’illusionnisme, cette nouvelle forme de populisme mondain qui a inventé la campagne présidentielle sans programme présidentiel ». La rigueur de Fillon est évidemment toute relative aussi bien concernant le détournement de fonds publics qu’en ce qui concerne sa gestion de premier ministre. Rappelons-nous, en 207Fillons avait déclaré qu’il était à la tête d’un État en faillite et qu’il entendait redresser la situation. Bilan de l’intéressé en 2012 : 600 000 chômeurs en plus (comme Hollande) et 600 milliards d’endettements supplémentaires. Ne parlons pas des promesses faites pour 2017 notamment de sa sulfureuse proposition de ne faire rembourser par la sécurité sociale que les maladies graves. Une proposition sans doute inspiré par le financement qu’il a reçu de l’assureur Axa. Autre proposition tout aussi hypothétique : la suppression de 500 000 fonctionnaires sans indiquer où et comment. Autre fumisterie celle de Benoît Hamon avec son fumeux revenu universel de 300 à 700 milliards par an dont on ne sait pas comment il serait financé. Dernier exemple les promesses de Marine Le Pen consistant à sortir de l’euro ou à engager 40 milliards de dépenses supplémentaires. Des dépenses supplémentaires financées par 60 milliards d’économies. Où, comment ? On ne le saura jamais. Sans doute le programme le plus surréaliste qui s’il était appliqué conduirait le pays vers la catastrophe financière et l’appauvrissement généralisé. La seule sortie de l’euro coûterait immédiatement 20 % de pouvoir d’achat aux Français du fait du différentiel de taux de change. On se souvient de ce qu’il est advenu des promesses dans le passé de Sarkozy ou de François Hollande. Pour le bien de la démocratie il serait urgent d’interdire aux candidats d’élaborer des listes de promesses illusoires. Le premier objectif pour eux devrait être de définir les enjeux de la période actuelle, ensuite de donner une vision cohérente pour l’avenir du pays enfin de se limiter aux grandes réformes structurelles dont le pays a cruellement besoin pour mieux affronter les mutations en cours dans les domaines économique, sociale, environnementale, sanitaire et sociétale et cela évidemment resitué dans un environnement international. Pour satisfaire la demande paresseuse de certains journalistes de grands médias, il suffira à Macron décrire programme à la place du mot projet. De toute façon, les journalistes politiques n’entretiennent que des rapports approximatifs avec les réalités économiques et sociales. Ils sont bien incapables de vérifier la pertinence d’un bouclage financier. Un bouclage financier au demeurant parfaitement illusoire car tout repose sur la croissance. Pour preuve le dernier budget 2017 de François Hollande a été très critiquée par la Cour des Comptes car il repose sur des perspectives peu crédibles notamment sur une croissance du libre de 1,5 % quand vraisemblablement la croissance sera proche de celle de 2016, à savoir un peu plus de 1,1 %. Certes on peut et on doit agir sur le niveau des dépenses mais nombre de dépenses dépendent précisément de la croissance et de l’emploi (par exemple UNEDIC, sécurité sociale, retraite etc.). Cependant poussé par ses concurrents, Macron va récapituler ses propositions le 22 février et préciser ses orientations financières début mars. Pour satisfaire à la demande des illusionnistes, il suffira peut-être de remplacer le mot projet par le mot programme. Bref quand la sémantique politicienne donne raison à l’incompétence et à la paresse des experts politiques.
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