Sarkozy Bygmalion : vers un enterrement de l’affaire ?
En gros, Sarkozy a dépensé le double du plafond autorisé pour sa campagne de 2012 avec en plus un système de fausses factures. (Autour de 40 millions au lieu de 20). Mais l’affaire pourrait être enterrée car Sarkozy a fait appel suite à la décision d’un juge d’instruction de le renvoyer en correctionnelle. L’entourage de Nicolas Sarkozy ne parait pas inquiet. Sur BFM TV, Sébastien Huyghe, député LR du Nord et proche de l’ex-président, s’est montré serein. « Je ne doute pas que nous aurons un énième non-lieu », a-t-il dit. Le parquet de Paris avait requis le renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy le 30 août dernier. Mais plusieurs recours avaient été déposés par certains mis en examen, retardant la décision finale des juges. Dans son réquisitoire, le procureur estimait que la responsabilité de l’ex-chef de l’Etat était « pleinement engagée », notamment car il avait donné des instructions en faveur d’une augmentation des dépenses, alors même que le dépassement du plafond des dépenses était acté dès la troisième semaine de campagne. En juillet 2013, après invalidation de ses comptes de campagne, les « Sages » ont en effet estimé que Nicolas Sarkozy devait restituer au Trésor public une avance forfaitaire de 153.000 euros versée pour sa campagne perdue de 2012 et payer 363.615 euros de dépassement du plafond légal. L’enquête dite « Bygmalion » portait à l’origine sur un système présumé de fausses factures destiné à masquer des dépassements de dépenses à l’UMP (dont le parti Les Républicains est l’héritier) durant la campagne présidentielle de 2012. Un système de fraude « relativement simple dans son principe, et d’une ampleur considérable », selon une source judiciaire. Mais l’enquête a révélé un autre système, « plus simple encore », l’omission déclarative, selon l’accusation. Fin 2014, elle a été élargie au délit de financement illégal de campagne électorale. Le dossier Bygmalion vise 18 millions d’euros de présumées fausses factures émises par Bygmalion, mais aussi d’autres dépenses de l’UMP, pour 13,5 millions d’euros. Parmi les 13 autres personnes renvoyées en correctionnelle dans ce dossier figurent des responsables de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, dont son ex-directeur de campagne Guillaume Lambert et le député Philippe Briand, et d’anciens cadres de l’UMP et de la société de communication Bygmalion. Ils sont renvoyés pour divers chefs, parmi lesquels faux, usage de faux, abus de confiance, escroquerie, complicité de ces délits, ou encore complicité de financement illégal de campagne électorale, précise la source judiciaire.
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