Immigration : Trump coincé « par un soit disant juge »
Comme d’habitude le nouveau président des États-Unis ne fait pas dans la dentelle ; il estime que la décision de suspendre son décret immigration constitue un acte juridique d’un « soi-disant juge ». Cependant Trump est bien obligé de s’y conformer et le département d’Etat américain a annoncé samedi qu’il autorisait toute personne avec un visa en cours de validité à se rendre aux Etats-Unis, afin de se conformer à l’avis rendu par un juge fédéral de Seattle bloquant le décret anti-immigration de Donald Trump. « Nous sommes revenus sur la révocation temporaire de visas », a déclaré un responsable du département d’Etat. « Les personnes dont les visas n’ont pas été physiquement annulés peuvent désormais voyager, si ce visa est en cours de validité ». Le décret bloqué par décision d’un juge fédéral vendredi était censé interdire pour 90 jours l’entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane: Libye, Somalie, Iran, Irak, Syrie, Yémen et Soudan. Il devait également stopper pour quatre mois l’arrivée de réfugiés sur le sol américain. La bataille juridico-politique ne fait que commencer aux Etats-Unis. Le département américain de la Justice a fait appel samedi soir de la décision d’un juge fédéral bloquant l’application du décret migratoire signé il y a huit jours par Donald Trump, rouvrant de fait les portes des Etats-Unis aux ressortissants de sept pays musulmans. « Les méchants sont très contents », avait estimé Donald Trump peu avant dans un tweet: « Parce que l’interdiction [d’entrer aux Etats-Unis] a été levée par un juge, beaucoup de personnes mauvaises et dangereuses pourraient se déverser dans notre pays. Une très mauvaise décision », a encore déclaré le président américain sur Twitter. Le juge fédéral de Seattle James Robart avait émis vendredi soir une injonction temporaire valable sur l’ensemble du territoire américain, le temps qu’une plainte déposée lundi par le ministre de la Justice de l’Etat de Washington soit examinée sur le fond. Les conséquences de la décision du juge Robart se sont traduites dès samedi par un renversement – au moins temporaire – des restrictions imposées par le décret, et les vols à travers le monde en direction des Etats-Unis ont recommencé à accepter les ressortissants des sept pays visés par le décret. Le ministère de la Sécurité intérieure a affirmé « qu’en accord avec la décision du juge » il avait « suspendu toutes les actions qui mettent en œuvre » le décret. Les contrôles aux frontières, précise Gillian Christensen, un porte-parole du ministère, s’en tiendront jusqu’à nouvel ordre « aux procédures habituelles ». « L’opinion de ce soi-disant juge, qui en gros prive notre pays de sa police, est ridicule et sera cassée ! », avait prévenu Donald Trump dans une première salve de tweets samedi matin.
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