Intérim: forte hausse en 2016
Les incertitudes économqiues se traduisent en emplois plus précaires avec la montée de l’intérim et des CDD dont la durée est de plus en plus courte. Jusque là le rythme de croissance de l’emploi intérimaire était considéré comme un indicateur avancé de la situation générale de l’emploi mais il se substitue de plus en plus à des embauches en CDD et CDI et ne peut plus être révélateur de la conjoncture économique. Pour preuve, l’intérim a progressé 6,7% en 2016 alors que la croissance est tout juste au dessus de 1%. ,. Le nombre de chômeurs, lui, a bien baissé d’environ 50 000 en un an mais les autres catégories (petits boulots) ont augmenté, sans parler des emplois soutenus et des chômeurs en formation qui ont changé de catégorie statistiques. Bref l’emploi précaire progresse notamment l’intérim. Cette progression de l’intérim, qui fait suite à une hausse de 4,4% en 2015, correspond à la création de 36.500 emplois en équivalent temps plein sur l’ensemble de l’année et a concerné toutes les régions métropolitaines. Tous les grands secteurs ont contribué à alimenter la progression de l’intérim l’an dernier, l’emploi intérimaire dans le BTP ayant renoué avec la croissance après deux années particulièrement difficiles, souligne Prism’emploi, qui regroupe plus de 600 entreprises de recrutement et d’intérim. La croissance de l’emploi intérimaire a été particulièrement marquée en 2016 dans les transports, avec une hausse de 14,3% après celle de 7,2% relevée en 2015.La progression des effectifs intérimaires s’est également révélée dynamique l’an dernier dans le BTP (à +8,1% contre -6,4% en 2015), les services (+7,3% après +5,7%) et l’industrie (+5,4% après +5,1%). L’évolution de l’emploi intérimaire a en revanche nettement ralenti dans le commerce, avec une hausse limitée à 1,5% l’an dernier, contre une progression de 9,9% en 2015. La hausse de l’intérim accompagne la progression des CDD de plus en plus courts. Pour les nouveaux emplois, de plus en plus de CDD, de plus en plus courts et qui débouchent de moins en moins sur des CDI. Le résultat du coût du travail aussi des incertitudes économiques. Le nombre des embauches en CDD de moins d’un mois a progressé de 166% en quinze ans et ces contrats débouchent de moins en moins sur un CDI. C’est le constat majeur qui ressort de deux études distinctes, l’une de l’Unédic, l’autre de France Stratégie, que l’AFP a pu consulter. Selon les données collectées par l’assurance-chômage, de 2000 à 2016, les embauches en CDD d’un mois ou moins sont passées d’un peu plus de 1,5 million par trimestre à plus de 4 millions, tandis que celles de plus d’un mois n’ont pas bougé (environ 1 million). Ce document a été présenté aux partenaires sociaux mercredi 25 janvier lors d’une réunion de diagnostic du marché du travail, préalable à une éventuelle reprise des négociations sur l’assurance chômage. Malgré cette tendance au raccourcissement des CDD, la part globale de ces contrats dans l’emploi reste stable sur cette période, à 9%, alors que les CDI représentent 76% de l’emploi total. Arts et spectacles, édition et audiovisuel, activités pour la santé, hôtellerie-restauration, immobilier et enseignement privé notamment sont les secteurs qui ont eu, en 2012, le plus recours à des contrats de moins d’un mois, voire quelques jours. L’étude de l’Unédic, qui gère l’assurance chômage, souligne aussi le « poids croissant » de la réembauche. En 2012, 84% des CDD de moins d’un mois étant des réembauches par un ancien employeur. « Dans certains secteurs, certains employeurs s’entendent implicitement avec leurs salariés sur la possibilité d’embauches successives avec parfois des engagements d’exclusivité », observe l’Unédic, sans plus de précisions.
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