Autoroutes: des travaux pour justifier la hausse des péages
Comme souvent les gouvernements cèdent devant les exigences des sociétés d’autoroutes en matière de péage. Pour les justifier les sociétés d’autoroute s’engagent à réaliser des travaux. Bayrou qui est souvent intervenu sur cette question avait considéré que c’était scandaleux. Bayrou avait dénoncé de l’augmentation des péages, alors qu’on avait promis le gel. »Un scandale démocratique » dans la gestion du dossier des autoroutes, après l’annonce par le secrétaire d’Etat aux Transports Alain Vidalies d’une augmentation du tarif des péages. « Toute cette opération de privatisation comme elle est menée depuis le début est un scandale démocratique », avait affirmé M. Bayrou sur France 3. « On a privatisé en créant des sources de bénéfices considérables pour les entreprises privées qui ont repris les autoroutes, on ne cesse d’allonger la durée de ces concessions, en prétendant que ça va arranger les choses ». « Il faut rendre publiques les conditions de cette affaire », a réclamé le maire de Pau, plaidant à nouveau pour « séparer le pouvoir politique des intérêts économiques ». « La trop grande proximité entre les intérêts privés et l’Etat est un affaiblissement pour le pays comme le montre la décision désastreuse prise sur les autoroutes. Et on va encore augmenter les tarifs », a poursuivi M. Bayrou. Il a cependant jugé « impossible » une éventuelle renationalisation: « les contrats sont tellement ficelés qu’on n’y arrivera pas ». Alain Vidalies avait annoncé au JDD qu’il préparait un plan d’un milliard d’euros pour améliorer le réseau autoroutier qui sera financé par les usagers, via une hausse du tarif des péages « entre 0,3% et 0,4% par an entre 2018 et 2020″, et par les collectivités. Mais Le gouvernement a conclu jeudi les discussions sur le deuxième plan de relance autoroutier français, qui prévoit plus de 800 millions,-et non pas un milliard- de travaux moyennant une augmentation des tarifs de péages. Eiffage, deuxième opérateur autoroutier français via notamment sa filiale APRR, a annoncé avoir signé un plan d’investissement d’un montant d’environ 220 millions d’euros, tandis que l’espagnol Abertis, principal actionnaire du troisième réseau Sanef, a annoncé à Madrid qu’il investirait 147 millions d’euros. Vinci n’a pas souhaité faire de commentaire. Sur la base de la taille du réseau du principal acteur (52% des autoroutes françaises), son investissement devrait être de l’ordre de 400 millions d’euros. « Les modalités de ce plan viennent d’être finalisées. S’élevant à plus de 800 millions d’euros, il comprend 32 opérations de type échangeurs, présentant un intérêt pour la desserte locale et pour les usagers de l’autoroute, et 25 opérations de type aires de covoiturage et aménagements pour le milieu naturel », a fait savoir de son côté le secrétariat d’Etat aux Transports dans un communiqué. Le nouveau plan de relance, financé en moyenne à plus de 50% par les collectivités concernées et pour le reste par des hausses de 0,1% à 0,4% par an des tarifs de péages entre 2019 et 2021, doit être maintenant soumis au régulateur, l’Arafer. Pour les chantiers type échangeurs, le financement viendra essentiellement des collectivités locales, tandis que pour les projets type parkings de covoiturage, il proviendra surtout des péages. Le nouveau plan autoroutier avait été évoqué pour la première fois fin juillet par le président François Hollande, et annoncé dès septembre pour un montant un peu supérieur, d’un milliard d’euros.
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