Électricité : Ségolène Royal veut augmenter les tarifs
Curieux, Ségolène Royale qui se fait souvent le champion de la défense des consommateurs veut cette fois augmenter les tarifs d’électricité de manière plus importante que ne le propose le régulateur. Ségolène Royal aurait voulu que les tarifs augmentent de 3 % tandis que la commission de régulation de l’énergie veut la limiter à 2 %. En apparence la discussion paraît technique et l’enjeu peu important. Enfin le différend masque une situation financière catastrophique d’EDF et de sa filiale ENEDIS. (Ancienne RDF rebaptisée) car le groupe EDF est au bord de la faillite. La différence de 1 % sur les tarifs et de taille si l’on se fie à l’inflation de l’ordre de 1%. 1 %. Ségolène Royal, qui juge «indispensable que, dans le cadre d’un niveau du tarif stable, sa structure évolue pour favoriser les bonnes pratiques de la transition énergétique», compte donc «examine(r) les suites à donner (…) pour que les tarifs puissent mieux prendre en compte ces évolutions dès 2017, et notamment les conditions d’une nouvelle délibération». La CRE a fixé fin 2016 ces tarifs, dits «Turpe distribution», qui déterminent la rémunération d’Enedis (ex-ERDF), filiale d’EDF en charge du réseau français de distribution d’électricité (lignes moyenne et basse tension). Ce Turpe représente environ un tiers d’une facture d’électricité. Ces sommes financent les investissements sur le réseau d’électricité. En novembre, la CRE avait proposé une augmentation correspondant à une majoration de 2 % du prix de l’électricité payée par le consommateur. Insuffisant pour Enedis, la filiale d’EDF en charge du réseau de distribution. Mardi, comme la loi l’y autorise, Ségolène Royal a demandé à la CRE de revoir sa copie. Quarante-huit heures plus tard, retour à l’envoyeur: le gendarme de l’électricité, auquel la loi réserve le dernier mot dans ce dossier, a indiqué qu’il maintenait sa décision. L’évolution souhaitée par l’exécutif «conduirait à une hausse de plus de 3% de la facture des particuliers». Il a rappelé que sa décision de fin 2016 limiterait cette hausse à 2%. À travers ce différend autour de l’évolution des tarifs resurgit évidemment la situation financière catastrophique du groupe EDF. Il faut d’abord apurer une énorme dette de 40 milliards, ensuite trouver 50 milliards pour les travaux permettant de prolonger la durée de vie du parc nucléaire actuel. Financer aussi au moins en partie les 25 à 50 milliards du site d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure en Moselle enfin faire face à un besoin de financement de 200 milliards à terme pour le renouvellement du parc nucléaire. L’électricien doit racheter Areva NP, le pôle réacteurs et services d’Areva dans le cadre de la restructuration de la filière nucléaire française. En clair EDF ne pourra jamais faire face seule à ces défis mêmes avec une augmentation régulière du prix de ‘l’électricité (il est prévu une augmentation moyenne de 2,5 % par an pendant plusieurs années) ou par des seules suppressions d’effectifs.
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