Valls : une claque pourquoi ?
On doit évidemment condamner la claque même légère reçue par Manuel Valls l’ex-Premier ministre alors qu’il était en déplacement à Lamballe (Côtes d’Armor). Un geste qualifié de manière un peu excessive de « violence » mais qui s’apparente davantage à une insulte. Si Valls est régulièrement victime de ce type de réaction, il le doit en partie à sa personnalité très clivante. Obsédé par la posture d’autorité, Manuel Valls confond autorité et autoritarisme. La manière qu’il a de s’adresser en toute circonstance avec la tonalité d’un adjudant chef ne passe pas. En outre, l’homme est en permanence complètement tendu, parfois au bord de la rupture nerveuse quand il vocifère comme cela s’est produit à plusieurs reprises au Parlement. Certes, les Français sont demandeurs d’une restauration et d’une rénovation de l’autorité de l’État mais une autorité naturelle conférée par la compétence, la maîtrise de soi et la détermination sereine. Tout le contraire de Manuel Valls. Seconde explication le contenu même de la politique qu’a mené Manuel Valls avec Hollande. Bien entendu tout le bilan n’est pas à jeter aux sorties mais globalement sur nombre de questions essentielles le quinquennat est catastrophique qu’il s’agisse de la croissance, du chômage, des inégalités, de la pauvreté ou encore des équilibres financiers notamment de la protection sociale. Certes sur la dernière période quelques équilibres se sont améliorés mais on le doit surtout à la baisse des taux qui a réduit l’endettementet à quelques artifices. Du coup, la fonction politique en général, celle du président de la république mais aussi de ses ministres, s’est un peu plus discrédité au point que François Hollande pendant une longue période ne pouvait plus sortir de l’Élysée sans être escorté par une armée de policiers. Cette claque encore une fois condamnable est sans doute prémonitoire pour Valls qui ne suscite aucun engouement, ni même respect dans l’opinion. Sa campagne n’a jamais démarré, écartelé qu’il est entre le bilan qu’il doit défendre et les propositions au demeurant bien tièdes qu’il propose comme candidat en 2017. Valls apparaît aussi comme celui qui a tué les derniers espoirs de Hollande pour se présenter. Lui qui a toujours survaloriser sa loyauté à l’égard du président de la république a fusillé la candidature de Hollande. François Hollande qui n’avait guère de chance de l’emporter mais Valls ne fera guère mieux. Les sondages ne lui attribuent en effet qu’un peu plus de 10 % au premier tour des présidentielles de 2017 loin derrière Fillon, Le Pen, Mélenchon et Macron. Valls n’est pas l’homme qui va sauver le parti socialiste mais qui va présider à son enterrement. L’ancien premier ministre n’est même pas certain de remporter les primaires de la gauche, c’est dire si son discrédit est important dans l’opinion mais aussi au sein même de sa propre famille politique.
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