Brexit: un accord avec la finance britannique ?
C’est une hypothèse que laisse entendre un document européen dans un compte-rendu non publié d’un échange entre Michel Barnier et des parlementaires européens, consulté par le quotidien britannique The Guardian. Une hypothèse pas totalement invraisemblable et/ou qui peut constituer un moyen de pression sur le gouvernement britannique en prévision des négociations d’après brexit. On sait que la City était très majoritairement contre le brexit, on sait aussi que la première ministre Theresa May a les plus grandes difficultés à définir une stratégie pour ses négociations hésitant entre une rupture totale avec l’union (donc seulement avec les règles de l’OMC) et une position plus accommodante qui consisterait à conserver des échanges privilégiés avec l’union européenne. En se déclarant près à négocier avec les financiers britanniques, Michel Barnier fait ainsi pression sur les plus radicaux comme Boris Johnson par exemple. Michel Barnier aurait en effet déclaré à des parlementaires européens qu’ils devaient conclure un accord « spécial » avec le secteur financier britannique afin que le crédit continue d’irriguer le continent. Le Français aurait précisé qu’il voulait garantir aux banques, aux entreprises et aux gouvernements des 27 autres membres de l’Union européenne un accès à la City après la sortie du Royaume-Uni du bloc. Un porte-parole de la Commission européenne a toutefois assuré samedi à l’AFP que le compte-rendu révélé par le journal britannique ne reflétait « pas correctement ce que Michel Barnier a dit ». D’ailleurs, dans un message publié sur son compte Twitter, Michel Barnier a précisé samedi qu’il ne parlait pas d’un accord avec la City de Londres, le quartier d’affaires de la capitale britannique. »L’UE doit avoir une vigilance particulière quant au risque sur la stabilité financière, pas un accord spécial pour avoir accès à la City », a-t-il tweeté. Les dirigeants européens considèrent le secteur financier londonien comme une faiblesse potentielle dans les négociations pour les Britanniques, qui auront à cœur de défendre jusqu’au bout le joyau de leur économie et de maintenir des échanges transfrontaliers avec le continent. »Il va falloir faire un travail très spécifique dans ce domaine », aurait déclaré Michel Barnier, selon le Guardian, citant le compte-rendu non publié. « Il y aura une relation spéciale/spécifique. Il faudra travailler en-dehors du cadre des négociations (…) pour éviter l’instabilité financière ». La Commission parlementaire sur le Brexit a réclamé samedi que la première ministre Theresa May publie d’ici mi-février son plan pour quitter l’UE. Les plans du gouvernement seront présentés « d’ici la fin mars », date butoir que s’est fixée la Première ministre conservatrice Theresa May pour activer l’article 50 du Traité de Lisbonne, a répété un porte-parole du gouvernement.
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