Le vrai vainqueur des primaires du PS : Macron
Après le soporifique débat des primaires du PS, le vainqueur pourrait bien être Emmanuel Macon. En effet aucune personnalité forte et crédible ne s’est vraiment dégagée de ce premier affrontement télévisé de la » belle alliance de gauche ». Un débat par ailleurs peu suivi en comparaison avec la primaire de la droite. Tous les candidats qui se sont affrontés lors de ce premier débat ont montré leurs limites sur la problématique économique ; ils ont même affiché des divergences qui interrogent sur leur appartenance au même parti. On peut donc en conclure que Macron sort renforcer après ce premier rendez-vous manqué de la consultation socialiste. C’est ce qu’estime notamment le politologue Jérôme Sainte-Marie, président de la société de conseil PollingVox. « Je ne pense pas que le spectacle d’hier soit de nature à freiner l’ascension d’Emmanuel Macron », a-t-il dit à Reuters. De sondage en sondage, l’ex-conseiller de François Hollande, qui a refusé de se plier au jeu des primaires, s’est installé dans le statut de « troisième homme » de la présidentielle. En embuscade derrière le candidat de la droite, François Fillon, et la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, il est même parfois donné qualifiable pour le second tour. La multiplication des attaques dont il est la cible témoigne de ce statut d’outsider en pleine ascension. Une des dernières en date est venue de la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, qui le juge responsable, avec François Hollande et l’ex-Premier ministre Manuel Valls, de « l’immense gâchis du quinquennat ». A droite, le président des Républicains, le cacique et inoxydable Bernard Accoyer, dénonce une « vaste opération de marketing électoral » et une « escroquerie politique » du « fils parricide » du chef de l’Etat. Quant à l’autre outsider de la gauche, Jean-Luc Mélenchon, il estimait dans Le Monde du 5 janvier que le seul « vrai choix » des électeurs du PS était entre lui et l’ex-ministre. Une façon pour le candidat de « La France insoumise » de reconnaître en Emmanuel Macron un adversaire digne de lui. Le baromètre Elabe pour Les Echos le place en tête des personnalités politiques françaises avec 41% d’avis positifs (+2 points en un mois), devant François Fillon, troisième, qui perd quatre points à 35%, et Marine Le Pen, septième 29% (+2). Les principaux candidats à la primaire de la gauche sont loin derrière. A la sixième place, Arnaud Montebourg (30%, +2) devance son ancien collègue du gouvernement Benoît Hamon, 10e (27%, +7) et l’ex-Premier ministre Manuel Valls, 18e (21%, -10). Le meeting parisien d’Emmanuel Macron, qui a réuni 10.000 à 15.000 personnes le 10 décembre, beaucoup plus que tout autre candidat de droite ou de gauche, a été un tournant. Depuis lors, il fait pratiquement salle comble à chaque réunion publique. Son mouvement, « En Marche ! », lancé en avril 2016, revendique aujourd’hui plus de 135.000 adhérents, 3.145 comités locaux et un peu plus de quatre millions d’euros de dons. Il ne se passe pas de jours sans qu’il n’enregistre des ralliements de gauche, du centre ou de la société civile. Il mord même sur l’électorat du FN dans les intentions de vote.
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