Fillon : pas de zig zag mais du slalom quand même
Lors de ses vœux, François Fillon a tenté de rassurer à propos de sa radicalité »Je vais riposter, m’expliquer, préciser mes objectifs, les compléter, mais pas de zigzags », a-t-il affirmé, alors qu’il a déjà expurgé son plan de réforme du système de santé d’un de ses chapitres les plus controversés – la modulation des remboursements entre « gros » et « petits » risques. L’ex-premier ministre de Sarkozy actuellement en difficulté dans les sondages se voit contraint d’afficher une détermination sans faille par rapport à son programme initial tout en apportant des accommodements sur des orientations surtout taillées pour la primaire de la droite et qui peinent à convaincre un public plus large. Si les accommodements sont trop importants, le risque est d’apparaître pour un faux dur, inversement s’il ne modifie pas ses propositions initiales son programme est peu susceptible d’atteindre les couches moyennes et populaires. La marge de manœuvre est donc étroite. Fillon se doit de réagir car la menace Macron se précise. Un Macron qui se situe maintenant à peu près à égalité avec Fillon et surtout qui se situe dans une dynamique positive. Pour se démarquer comme Macon, Fillon se déclare lui aussi candidat hors système. Curieux pour un responsable qui vit de la politique depuis une quarantaine d’années et qui n’a jamais travaillé ailleurs. Son attaque contre le microcosme paraît donc assez désuète. L’ancien Premier ministre, dont la cote marque le pas dans les sondages, a de nouveau mis en garde contre « les grilles de lecture du microcosme » face à « l’insondable » : une « France silencieuse et fiévreuse ». « La radicalité et la franchise de mon projet m’exposent aux critiques et aux caricatures de ceux qui sont mous et flous. » « Quels brevets nos adversaires ont-ils pour jouer les professeurs d’économie, les sauveteurs de notre modèle social ou les vigies de la République? Aucun! », a-t-il lancé en visant les socialistes, qui ont selon lui rendu la France « inaudible » en Europe. François Fillon a confirmé qu’il se rendrait le 23 janvier à Berlin pour parler Europe avec Angela Merkel. Se moquant de la primaire de la gauche – « la course à celui qui dépensera le plus, qui réformera le moins » De l’ex-Premier ministre Manuel Valls, candidat à la primaire de la gauche, il critique « les dérives ». Emmanuel Macron? Il pose un oeil vigilant mais serein sur un candidat qui « dit des choses générales et sympathiques, mais ne s’avance pas plus. C’est pour cela qu’il plaît », balaye-t-il. Thierry Solère, porte-parole du candidat, explique que l’état-major ne sous-estime pas l’ancien ministre de l’Economie « qui est capable de prendre des voix sur la droite ». « On ne le prend pas à la légère : il y a une bulle, va-t-elle éclater? » Quant à François Bayrou, François Fillon juge « ridicule » ses attaques contre l’affirmation de ses convictions chrétiennes et rejette tout marchandage. « Je n’échangerai pas des morceaux de programmes contre des circonscriptions », dit-il. « Il y a des circonscriptions qu’on peut négocier, pas mon programme », a-t-il souligné. Un programme dont il admet qu’il devra être enrichi sur des sujets tels que l’environnement, l’organisation territoriale, les banlieues, la culture. Bref il y a encore du travail pour François Fillon !
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