Vers un exode urbain ?
Ce que pourrait laisser penser a priori une étude de l’INSEE. En France, la population a augmenté dans deux tiers des communes françaises, plus spécialement dans celles comprenant entre 1000 et 10.000 habitants. Ainsi, au 1er janvier 2012, un Français sur deux réside dans une commune de moins de 10.000 habitants. De 2009 à 2014, la population a augmenté de 0,5 % par an en moyenne. L’Insee note toutefois que la population de nombreuses grandes métropoles, y compris Paris, a augmenté moins vite que la moyenne nationale. Les 100 communes les plus peuplées affichent ainsi une croissance de 0,3% par an en moyenne sur cette période. Un phénomène qui va à l’encontre de la mode des grandes métropoles tout au moins en apparence. On ne peut en effet parler réellement d’un processus d’exode urbain. Il faut en effet distinguer les petites communes effectivement situées près d’agglomérations économiquement dynamiques des autres petites communes qui se sitôt situent plutôt à l’écart du dynamisme économique et/ou qui sont plutôt en déclin. La croissance rurale tient surtout au développement des communes périphériques des grands centres d’activité. Les moyennes observées cachent donc en fait de grandes disparités. Le facteur dominant qui explique la progression des populations en dehors des grandes villes tient surtout au prix des logements en zone très dense. Des logements dont les prix deviennent inaccessibles pour nombre de résidents potentiels et qui vont donc se loger plus loin à 10 ou 20 km parfois davantage des grands centres urbains. Rappelons que le prix moyen d’un bien immobilier ce situe autour de 220 000 € en moyenne, le double dans de très grandes villes et trois à quatre fois plus à Paris. Paris qui voit ses logements se vider au profit de la location touristique en raison des prix pratiqués. En fait l’aménagement du territoire est surtout régulé par le coût d’accès au logement. Pour un appartement ou un pavillon type F4 les prix pourront évoluer de 100 000 € en zone excentrée à près de 900 000 € pour Paris. Une folie évidemment qui s’explique par un phénomène spéculatif découlant de l’hyper concentration économique. Notons que la Grande-Bretagne qui a enregistré les pires excès de la consommation concentration vient de prendre un virage dans ce domaine ; Theresa May qui a annoncé, lundi, un plan visant à créer pas moins de 17 nouveaux villages et petites villes dans la campagne anglaise, reprenant une idée du XIXe siècle. «Ces villages jardins», précise le communiqué du ministère du Logement et de l’Aménagement du territoire, des petites unités de 1500 à 10.000 maisons, seront dispersés sur tout le territoire, de la Cornouailles au sud à la Cumbrie au nord en passant par le Devon et le Derbyshire. Ce plan s’inscrit dans un programme plus vaste de construction de 200 000 logements. . «Les nouvelles communautés n’apportent pas seulement des maisons, a commenté le ministre du Logement Gavin Barwell. Elles créent de nouveaux emplois, de nouveaux équipements et dopent les économies locales.» L’idée est bien de créer de nouveaux villages plutôt que de développer en périphérie de centres urbains existants.
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