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Archive mensuelle de décembre 2016

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Actu, infos, économie, social, politique : articles les plus lus

 

« EDF : danger de mort » (François de Rugy)

« EDF : danger de mort » (François de Rugy)

 

 

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Le propos de François de Rugy, candidat écologiste à la primaire organisée par le PS est sans doute excessif mais l’analyse des finances d’EDF parait quand même pertinente. Témoins l’action qui  valait 32 € en 2005 et qui est passée sous la barre des 10 € ;  en cause, la prolongation de la durée de vie des centrales  pour un de  coût de 100 milliards d’euros sur 15 ans. , la dette de 40 milliards, les 25 à 50 milliards du site d’enfouissement des déchets nucléaires de Bure en Moselle enfin un besoin de financement de 200 milliards à terme pour le renouvellement du parc nucléaire. Sans parler des coûts de démantèlement.  

 

« On a accumulé les dettes et (on) a devant nous un mur d’investissements (…) à 100 milliards d’euros, si l’on veut prolonger les centrales nucléaires. Donc moi je propose au contraire que ces 100 milliards d’euros, on les investisse dans le développement des énergies renouvelables », a expliqué le député de Loire-Atlantique, qui vise dans son programme d’arriver à 100% d’énergie renouvelable d’ici à 2050.   Il faut donc dire aux salariés d’EDF, oui on va fermer les centrales, on ne va pas vous mentir, on va le faire ensemble, vous serez tous reconvertis, vous serez tous gardés au sein de l’entreprise EDF », a-t-il ajouté.  Selon François de Rugy, « c’est d’ailleurs en faisant ce virage qu’on sauvera EDF, sans quoi (l’entreprise) risque de mourir à cause des boulets financiers qu’elle a aux pieds à cause du nucléaire ».       François de Rugy a aussi estimé que la fermeture de la centrale de Fessenheim, une promesse de campagne de François Hollande, était « tout à fait possible » d’ici la fin du quinquennat. « Il est encore temps de le faire avant la fin du mandat », a-t-il déclaré.

2017 : Kouchner pour Valls ou Macron….ou Fillon ?

2017 : Kouchner pour  Valls  ou  Macron….ou Fillon ?

Kouchner sur Franc info ne sait pas trop pour qui il se décidera en 2017. L’ancien ministre socialiste, devenu ministre de Sarkozy hésite encore. Normal ses convictions sont inversement proportionnelles à la  hauteur de ses ambitions et surtout de l’estime qu’il se porte. Il pense peut-ê ter pouvoir jouer encore un rôle. Pour l’instant il se déclare proche de Valls mais aussi de Macron. Pourquoi pas Fillon si c’est une  porte d’entrée dans le nouveau gouvernement ! L’ancien ministre socialiste Bernard Kouchner a annoncé qu’il voterait pour Manuel Valls dans le cadre de la primaire de la gauche. Mais sur France Info, il dit aussi être « intéressé » par Emmanuel Macron. Invité de France Info mercredi matin, Bernard Kouchner a répété qu’il voterait pour Manuel Valls dans le cadre de la primaire de la gauche. « Sauf si je change d’avis », a toutefois ajouté dans la foulée l’ancien ministre des Affaires étrangères. « Parce qu’il y a un type intéressant, c’est Macron aussi », explique Bernard Kouchner. « Cette façon – que je croyais très risquée – de s’imposer en quittant François Hollande à qui il devait beaucoup, j’ai trouvé ça un peu rude. Mais finalement, il s’impose par une manière de dire les choses talentueuse, assez décidée », développe le socialiste, qui voit entre Valls et Macron « beaucoup de similitudes ». Est-il séduit par Emmanuel Macron? « Il m’intéresse », répond simplement Bernard Kouchner, qui déplore une « démagogie extraordinaire » dans les propositions des candidats à la primaire de la gauche. « Je lis les arguments des uns et des autres et les promesses faites, on dirait le discours du Bourget. Et ce n’est pas un compliment! ».

Pollution Chine : taxe pollution… mais pas le CO2

Pollution  Chine : taxe  pollution… mais pas le CO2

 

La Chine va taxer la pollution mais pas CO2,  le principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique.  .La loi sur la taxe écologique, qui cible les entreprises et les institutions, a été votée par le comité permanent du parlement chinois, quelques jours après une vague de pollution atmosphérique qui a mis une partie du nord de la Chine en alerte rouge pendant six jours. Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2018, a annoncé dimanche soir l’agence Chine nouvelle. La loi fixe un prix de 1,2 yuan (0,16 euro) pour chaque unité d’émission polluante, par exemple 950 grammes de dioxyde de soufre, précise l’agence de presse officielle. Mais le CO2, le principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique, ne figure pas sur la liste des polluants concernés. La loi précise également un prix pour la pollution des eaux (1,4 yuan), ainsi que pour le bruit (entre 350 et 11.200 yuans par mois en fonction des décibels). Le prix des déchets solides est fixé entre 5 et 1.000 yuans par tonne. Les provinces pourront appliquer des taxes dix fois plus élevées, mais elles pourront aussi les abaisser si les émissions polluantes sont inférieures aux normes nationales. La loi ne précise pas les sanctions infligées aux contrevenants. L’agence de presse rappelle qu’une redevance sur la pollution, en vigueur depuis 1979, a rapporté 2,4 milliards d’euros l’an dernier. Mais certaines autorités locales ont mis à profit des failles juridiques pour exempter certaines grosses entreprises de cette redevance, a-t-elle souligné.Notons que la Chine a signé l’accord de Prais sur le climat.

(Avec l’AFP et l’agence Chine nouvelle)

Limitation Pesticides: le non du Conseil d’Etat

Limitation Pesticides: le non du Conseil d’Etat

La mesure concernant la limitation des pesticides était déjà assez symbolique puisqu’elle visait surtout les particuliers et les usages dans des espaces publics ; Or 90% de ces produits sont utilisés dans l’agriculture à laquelle n’est imposée que des conseils d’utilisation. La question est de savoir s’il s’agit d’une  opposition de fond ? Mais le Conseil d’Etat (comme c’est son rôle)  se borne à opposer des raisons de procédure. Le Conseil d’État a en effet  annulé l’ordonnance encadrant l’expérimentation des certificats d’économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP), à la suite d’un recours des producteurs et distributeurs de pesticides, a déploré mercredi le ministère de l’Agriculture. Prévus par la loi agricole du 13 octobre 2014, les CEPP ont été encadrés par une ordonnance du 7 octobre 2015, qui prévoyait leur expérimentation à partir du 1er juillet 2016. Ce dispositif avait pour but de pousser les distributeurs de pesticides à réduire leurs ventes de 20% en cinq ans, ou de promouvoir des solutions de remplacement, en échange de certificats pouvant être revendus. Les enseignes réfractaires s’exposaient à des sanctions financières pouvant aller jusqu’à 5 millions d’euros à partir de 2022. L’ordonnance avait été attaquée par l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP), la Fédération du négoce agricole (FNA) et Coop de France, la fédération des coopératives agricoles. M. Le Foll affirme toutefois qu’il « veillera à ce que les bases juridiques de ce dispositif des CEPP soient rétablies dans les plus brefs délais, afin que l’expérimentation engagée depuis le 1er juillet 2016 puisse se poursuivre ». Au cours du semestre écoulé, « une première série d’actions d’économie de produits phytopharmaceutiques a été reconnue par le ministère » et « les distributeurs concernés ont récemment reçu notification de leurs obligations de mise en oeuvre de ces actions », ajoute-t-il.

Pokémon Go : sujet mondial numéro 1 sur internet !

Pokémon Go : sujet mondial numéro 1 sur internet !

 

 

 

 

On ne sait pas s’il faut en rire ou s’en inquiéter mais le sujet numéro1 des internautes sur Google est Pokémon Go. La preuve qu’internet n’est pas prioritairement  un outil d’émancipation et d’information mais aussi et peut-être d’abord un support distractif. Pas étonnant que les investissements (et les profits) en matière de jeux vidéos sur le web connaissent   des progressions exponentielles. Le jeu mobile Pokémon Go a en effet été la requête la plus populaire cette année à l’échelle mondiale sur le moteur de recherche en ligne de Google, selon un classement publié aujourd’hui par le groupe internet américain. Il est suivi par l’iPhone 7 d’Apple, sorti en septembre, puis par Donald Trump, qui a remporté l’élection présidentielle américaine en novembre, et par le chanteur Prince, décédé en avril. Donald Trump arrive également en tête du classement des personnalités, devant sa rivale démocrate Hillary Clinton. Pour ce qui est des sujets d’actualité ayant intéressé les internautes, l’élection présidentielle américaine arrive en tête des recherches, suivie par les jeux Olympiques et par le Brexit. Google publie cette liste des tendances mondiales tous les ans, de même que des listes par pays résumant les grands centres d’intérêt des internautes. En France, Pokémon Go était arrivé cette année en deuxième place parmi les sujets d’actualités les plus recherchés, derrière l’Euro de football et devant le Tour de France, les jeux Olympiques et l’élection présidentielle américaine. Sur le réseau social Facebook, qui avait publié sa propre liste début décembre, l’élection présidentielle américaine et la politique brésilienne étaient ressortis comme les sujets les plus discutés cette année à l’échelle de la planète. Pokémon Go pointait en troisième position.

Chine : la chute du yuan ?

Chine : la  chute du yuan ?

 

Pas vraiment la chute mais une baisse régulière qui témoigne notamment de l’affaiblissement de la croissance chinoise. En outre la chute pourrait s’accélérer avec la montée du dollar. Le yuan s’est échangé mercredi entre 6,9500 et 6,9666 pour un dollar, a précisé la Banque populaire de Chine (BPC) sur son microblog. « Mais certains médias irresponsables ont rapporté que le taux ‘onshore’ du yuan avait enfoncé le seuil psychologique de 7,0000″, a-t-elle ajouté. La pression baissière continue sur le yuan a favorisé les sorties de capitaux hors de Chine cette année et la BPC a dépensé une partie de ses réserves de change pour soutenir la monnaie. Le yuan devrait terminer l’année 2016 sur une baisse de près de 7% face au dollar et certains traders s’attendent à ce qu’il continue de se déprécier en 2017. Les investisseurs surveilleront attentivement les achats de dollar sur le marché chinois en début d’année, après l’entrée en vigueur d’un nouveau quota de conversion de 50.000 dollars par personne. En janvier dernier, une forte baisse du yuan avait alimenté les inquiétudes sur la santé de l’économie chinoise, provoquant des turbulences sur les marchés financiers mondiaux.

Europe : des mécontents qui veulent quand même demeurer dans l’UE

Europe : des mécontents qui veulent quand même demeurer dans l’UE

 Il est clair que nombre d’européen sont mécontent du fonctionnement de l’union européenne ; pour autant ils n’envisagent pas de sortir de l’organisation commune. Le mécontentement doit évidemment   à la relative inefficacité de l’UE en matière de croissance et d’emploi mais aussi dans le domaine de la sécurité, de la défense et de la politique étrangère. Se mêlent aussi à ces insatisfactions une crise plus générale de la démocratie qui concerne le monde entier. Du coup, les insatisfactions nationales, européennes et mondiales s’ajoutent de manière interactive et nourrissent l’idée que le repliement es t la solution pour certains. Ceci étant une majorité se dégage pour le maintien au sein de l’UE. Un sorte de sagesse sans doute car le populisme qui alimente le nationalisme est beaucoup moins rassurant qu’une Europe certes défaillante mais quand même plus pertinente que le repli sur des espaces plus réduits qui conduiraient à la catastrophe économique.  Les électeurs européens sont donc critiques sur l’avenir de leur pays mais ne semblent pas près d’imiter les Britanniques dans leur sortie de l’Union européenne, révèle un sondage WIN/Gallup International publié jeudi 29 décembre. Selon cette enquête menée en ligne auprès de 14 969 Européens, le soutien apporté au bloc européen reste bien supérieur à 60 % en France, en Italie ou en Allemagne, malgré un mécontentement prononcé. Près de 90 % des Grecs interrogés estiment que leur pays va dans la mauvaise direction, comme 82 % des Français, 79 % des Italiens et 62 % des Allemands. Une minorité d’électeurs affirme être prête à voter pour une sortie de l’UE : 36 % des sondés s’y disent favorables en moyenne sur les quinze pays européens étudiés (dont le Royaume-Uni), un chiffre en légère augmentation par rapport à 2015 (33 %). En Allemagne, en France et en Belgique, la part des sondés favorables à une sortie de l’Union a diminué par rapport à l’année dernière. En Finlande et en Grèce, cette part a au contraire augmenté, passant respectivement de 29 à 40 % et de 38 à 46 %. « L’année 2016 a vu les fondations de l’UE sévèrement ébranlées », estime Johnny Heald, directeur du cabinet d’études ORB International, chargé du sondage au Royaume-Uni. « Ce qui ressort c’est l’opinion écrasante des citoyens européens que leur pays va dans la mauvaise direction – très remarquable en Grèce et en France – ce qui prépare un terrain fertile aux partis populistes de droite ».  En moyenne, 60 % des sondés déclarent souhaiter moins de migrants et de réfugiés dans leur pays.  

La domination par les algorithmes. Mythe ou réalité?

La domination par les algorithmes. Mythe ou réalité?

Dans un article paru dans Mediapart,  Jean Paul Baquiast, écrivain scientifique, faiat une apparoche critique de la mainmise de grands de l’ linternet sur la société. Il danger évident d’autant que ces grandes sociétés sont exclusivement américaines. Reste à savoir cependant si l’algorithmique n’est pas encore plus anxiogène  vis-à-vis du  futur mode de production avec la substitution de la robotique à l’intervention humaine sur nombre d’opérations. (Mais ce n’est pas le sujet traité par Baquiast qui réduit le champ de l’analyse aux GAFA).

 

« Depuis quelques temps, de nombreux articles ou exposés dénoncent le poids politique pris par ce qu’ils appellent les algorithmes. Le terme est compris généralement comme désignant des programmes informatiques incompréhensibles, ayant pris possession du monde des Big Data. Celles-ci sont des informations concernant principalement les humains et leurs activités et recueillies en grand nombre auprès de nous par les grands de l’internet américain, dits GAFA (ou Géants du Web, Google, Apple, Facebook, Amazon). Nous sommes tous demandeurs des facilités diverses qu’ils offrent à l’internaute, ceci apparemment quasi gratuitement. Mais les Big Data ne sont rien sans les algorithmes programmés pour en tirer des informations d’un grand intérêt politique et économique, informations que bien évidemment les GAFA gardent pour eux afin de s’en servir pour conquérir le monde de demain, comme Google on le sait ne se cache absolument pas de rechercher. Il est évident que les algorithmes n’ont pas de pouvoir de décision propre. Ils sont mis en oeuvre et alimentés par les GAFA et homologues qui s’en servent pour construire une société numérique globale – on parle aussi de cerveau global – leur permettant d’analyser, prévoir et exploiter à leur profit toutes les activités résultant des activités numériques des internautes. Ces GAFA ne sont pas désintéressés. Ils servent la petite poignée de dirigeants qui en ont fait des prestataires de service conçus pour répondre au mieux à leur objectif de domination. Ils servent aussi d’intermédiaires au gouvernement américain qui les a encouragés voir financés initialement pour espionner massivement les entreprises, administrations et citoyens obligés en l’absence d’autres solutions de faire appel aux services des GAFA. Il est certain cependant que dans le monde hyper-complexe de l’algorithmique moderne se nourrissant de Big Data, certains algorithmes semblent occasionnellement échapper à leurs concepteurs et opérateurs pour se comporter de façon autonome. Ceci avait été signalé à propos des algorithmes responsables de la spéculation financière à haute fréquence (high frequency trading) qui peuvent en quelques secondes et de leur propre chef prendre des décisions de vente et d’achat se traduisant par des bénéfices ou des pertes que personne ne cherchait. Mais si les algorithmes permettant de telles décisions existent, ce n’est pas parce qu’ils sont nés spontanément. Leur existence et leurs activités sont prévues et encouragées par les spéculateurs humains et les gouvernements dont ils dépendent, afin d’accroître globalement les pouvoirs de ces derniers. Dénoncer une quelconque prise de pouvoir ou domination par les algorithmes relève donc du mensonge pur et simple. En bonne démocratie, ce devrait être les forces politiques et économiques qui les utilisent qu’il conviendrait de dénoncer. Plus concrètement, il faudrait accuser les GAFA et le gouvernement américain qui se servent des algorithmes pour mettre à leur service les acteurs de la nouvelle société numérique s’étendant aujourd’hui à l’échelle du monde. Nous avons précédemment montré comment la NSA, National Security Agency, la CIA et le FBI aux Etats-Unis, utilisent et souvent financent les GAFA. Les algorithmes se présentent sous la forme de modèles mathématiques – une fois encore difficilement compréhensibles, même par des mathématiciens. Ils prennent désormais en permanence toutes les décisions relatives à la vie de chacun dans la société numérique, quoi acheter, où habiter, où voyager, comment et à quels tarifs s’assurer. Leur caractère apparemment objectif, du fait de leur formulation mathématique, rassure. Chacun devrait être traité selon les mêmes règles. Ce n’est pas le cas. C’est ce que vient de montrer dans un livre important « Weapons of Math Destruction: How Big Data Increases Inequality and Threatens Democracy ». Cathy O’Neil est elle-même mathématicienne et ancienne trader à Wall Street. Inutile de préciser que le terme de Math Destruction, destruction d’ordre mathématique, fait allusion au terme de « destruction massive ». Pour elle, les algorithmes sont opaques, non régulés démocratiquement et non contestables, même lorsqu’ils s’avèrent faux. Cathy O’Neil en appelle à la responsabilité des mathématiciens qui conçoivent ces modèles et aux décideurs qui les utilisent. Ils doivent travailler pour que les algorithmes soient transparents, discutables en termes politiques, facilement modifiables afin de les rendre plus conformes aux réalités et besoins de la société dans son ensemble. L’objectif qu’elle propose est certes très souhaitable. Mais Cathy O’Neil, involontairement ou sciemment, ne fait pas assez remarquer que les concepteurs des algorithmes dont elle constate les effets destructifs ne sont pas animés par l’objectif d’améliorer le fonctionnement de la société dans son ensemble. Moins encore par celui de redonner de l’influence et du pouvoir au 95% des populations qui les subissent. Ils sont au service des 5% de dominants, afin d’accroître encore leurs profits et leur pouvoir. Il en est de même des GAFA de toutes sortes qui se multiplient. A travers les données que leur confient innocemment leurs utilisateurs et les algorithmes qu’ils emploient pour les interpréter, ils prennent des décisions visant à servir les intérêts des super-dominants. Les exemples de ceci sont nombreux, encore qu’il faille un oeil particulièrement informé techniquement pour s’en rendre compte en détail. On peut mentionner ainsi la façon dont Facebook censure ou promeut les messages et les images selon les intérêts des dominants. Les prétextes annoncés sont généralement tout à fait honorables, mais en y regardant mieux on peut entrevoir les liaisons étroites des GAFA avec la volonté de conquête de l’Empire américain. On dira que les GAFA ont délocalisé leurs fonctions d’évaluation au profit de milliers de « modérateurs » travaillant généralement pour des entreprises du Moyen Orient ou d’Asie du sud-est. Ceci devrait garantir une certaine impartialité de la part de ces modérateurs, du fait notamment qu’ils ne peuvent pas tous être obligés d’appliquer en détail d’éventuels mots d’ordre de censure. Mais il faut savoir que les propositions de décision émanant de ces modérateurs sont soumises à un algorithme central adéquat qui commande la décision finale. Ces algorithmes sont par nature incapables de percevoir les nuances ironiques, sarcastiques ou culturelles d’une expression. Par contre, ils sont très capables de prendre avec la plus grande brutalité des décisions répondant à des objectifs simples fixés par les pouvoirs. Comme nous l’avons indiqué cependant, en citant notamment Alain Cardon, la complexité et l’intrication des algorithmes permettront de plus en plus à beaucoup d’entre eux de prendre seuls des décisions politiquement importantes, de censure ou de promotion. La décision une fois prise, il s’avère pratiquement impossible de l’annuler, ceci notamment pour des administrations de régulation ou des tribunaux. Par contre, ce que ne peuvent pas faire ces gardiens de l’ordre public et de la démocratie, les pouvoirs économiques et politiques de ceux qui ont mis en place ou toléré les algorithmes restent pratiquement inchangés. Il est toujours possible pour eux de « débrancher » l’algorithme, aussi autonome qu’il soit. La même constatation devra être faite dans l’avenir à propos des robots autonomes. Si les résultats de leur autonomie déplaisent aux maîtres du monde, ils seront rapidement débranchés. Cathy O’Neil a fait un travail très important, en montrant sans faire appel à des concepts mathématiques la façon dont les algorithmes régentent dorénavant nos vies. De même, elle montre bien comment dans l’ensemble ils sont au service du profit financier maximum des entreprises qui y ont recours ou des GAFA qui fournissent les données des informations dont ils se nourrissent. Mais ni elle ni les bons esprits qui dénoncent de plus en plus le pouvoir des algorithmes ne proposent la véritable révolution politique qui serait nécessaire pour redonner à la majorité des citoyens la possibilité de reprendre le pouvoir dans la société numérique. Certains fondent des espoirs dans la conception de nouveaux logiciels et de nouveaux processus informationnels qui seraient plus transparents et plus contrôlables. Mais on ne voit pas clairement comment ceux-ci pourront échapper à la prise en main par de nouveaux pouvoirs, ou plus simplement à la récupération par les pouvoirs actuels. Beaucoup en concluront que démocratiser les algorithmes sera définitivement impossible, et qu’il faudra se résigner.

Jean Paul Baquiast 

Source Mediapart

Robotisation : la fin du travail ?

Robotisation : la fin du travail ?

 

Une réflexion intéressante sur le développement de la robotisation qui menace le travail traditionnel. Une menace inquiétante comme  lors de chaque grand progrès technique. Dans l’histoire se sont  posées les mêmes questions. Reste que la tertiarisation de  l’économie témoigne cependant de besoins toujours nouveaux de l’humain en amont comme en aval de la production et de façon plus  générale dans la société.

 

« Les progrès réalisés ces cinq dernières années dans l’intelligence artificielle vont permettre de construire des robots, capables d’exécuter quasiment toutes les tâches humaines, menaçant des dizaines de millions d’emplois au cours de 30 prochaines années, s’accordent à prédire des scientifiques. « Nous approchons du moment où les machines pourront surpasser les humains dans presque toutes les tâches », a prévenu Moshe Vardi, directeur de l’Institute for Information Technology à l’Université Rice au Texas. « La société doit se pencher sur cette question dès maintenant car si des robots font presque tout ce que nous faisons comme travail, qu’allons nous faire », s’est-il interrogé samedi aux côtés d’autres experts lors de la conférence annuelle de l’American Society for the Advancement of Science (AAAS) réunie à Washington. Pour le scientifique qui n’exclue pas la fin du travail humain, « la question est de savoir si l’économie mondiale peut s’adapter à un taux de chômage de plus de 50 % ». Aucune profession n’est à l’abri, pas même les travailleurs du sexe, a-t-il lancé. L’automatisation et la robotisation ont déjà bouleversé le secteur industriel ces 40 dernières années, dopant la productivité au détriment de l’emploi. Le nombre de création de postes dans le secteur manufacturier a atteint son pic en 1980 aux Etats-Unis et n’a cessé depuis de diminuer, s’accompagnant d’une stagnation des revenus de la classe moyenne, a expliqué Moshe Vardi. Aujourd’hui on compte plus de 200.000 robots industriels dans le pays et leur nombre continue à augmenter. La recherche se concentre actuellement sur la capacité de raisonnement des machines et les progrès ces vingt dernières années sont spectaculaires, selon cet expert. Selon lui, 10% des emplois qui nécessitent de conduire un véhicule aux Etats-Unis pourraient disparaitre en raison de l’automatisation de la conduite d’ici vingt-cinq ans. »On a toutes les raisons de penser que les progrès des 25 prochaines années seront tout aussi impressionnants », a-t-il ajouté. Bart Selman, professeur de sciences informatiques à l’Université Cornell prévoit quant à lui que « dans les deux ou trois ans (à venir) des machines autonomes (…) feront leur entrée dans la société permettant entre autres la conduite automatisée de voitures et camions mais aussi de contrôler des drones de surveillance ». Cet expert a expliqué que des progrès très importants ont été faits depuis cinq ans notamment dans la vision et l’ouïe artificielles permettant à des robots de voir et d’entendre comme les humains. Le professeur Selman a indiqué que les investissements dans l’intelligence artificielle aux Etats-Unis ont été de loin les plus élevés en 2015 depuis la naissance de ce domaine de recherche il y a cinquante ans, citant Google, Facebook, Microsoft et Tesla, du milliardaire Elon Musk, soulignant que le Pentagone a demandé 19 milliards de dollars pour développer des systèmes d’armement intelligents.  « On peut donc s’interroger sur le niveau d’intelligence que ces robots pourront atteindre et si les humains ne risquent pas un jour de perdre le contrôle », a pointé Bart Selman.Ce qui est inquiétant dans ces nouveaux logiciels, s’accordent à dire les experts, c’est leur capacité à synthétiser les données et à exécuter des tâches complexes. L’astrophysicien britannique Stephen Hawking avait notamment mis en garde contre ce danger expliquant que « les humains sont limités par une évolution biologique lente ». « L’intelligence artificielle pourrait se développer d’elle-même à un rythme de plus en plus rapide », avait-il expliqué. Ces questions ont conduit les scientifiques à envisager l’établissement de règles éthiques pour encadrer le développement de l’intelligence artificielle ainsi que de programmes centrés sur la sécurité. Elon Musk a lancé en 2014 une initiative de 10 millions de dollars à cette fin, estimant que l’intelligence artificielle était « potentiellement plus dangereuse que le nucléaire ». En 2015, un groupe de personnalités de haut vol, dont Stephen Hawking, Elon Musk et Steve Wozniak, cofondateur d’Apple, avait publié une lettre ouverte plaidant pour « l’interdiction des armes autonomes ». Ils expliquaient que « si une grande puissance développait des armes dotées d’une intelligence artificielle autonome, cela entraînerait une course dangereuse de ce type d’armement ». Pour Wendel Wallach, un éthicien de l’Université Yale, ces dangers nécessitent une mobilisation de la communauté internationale. L’idée, a-t-il résumé samedi, « est de s’assurer que la technologie demeure un bon serviteur et ne devienne pas un maître dangereux ».

(LNT avec Afp)

 

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Montebourg : un programme vite fait

Montebourg : un programme vite fait

Un programme vite fait pour Montebourg qui comme les autres candidats de la primaire de la gauche a été surpris par le renoncement tardif de François Hollande. La plupart d’ailleurs n’ont encore publié aucun programme hormis Hamon  qui propose notamment son utopie de revenu universel d’un coût de 300 milliards ! Montebourg se gauchise sans doute par opposition à Manuel Valls,  sont principal concurrent. Ce programme se caractérise surtout par des dépenses supplémentaires dont on ignore le financement. Par ailleurs tout en soulignant son attachement à l’environnement Montebourg botte en touche par rapport aux centrales nucléaires en renvoyant le choix de fermeture ou non à l’autorité de sécurité nucléaire dont évidemment ce n’est pas le rôle. Même attitude faux-cul concernant la très controversée taxe carbone que Montebourg renvoie aux frontières de l’Europe. Un programme résolument à gauche ! Première proposition ancrant clairement le projet d’Arnaud Montebourg à gauche : « mettre fin à l’austérité aveugle, abroger la loi Travail et lancer un grand plan de relance de 30 milliards d’euros pour soutenir la croissance économique ». En lançant sa campagne le 21 août, le candidat avait d’abord affirmé vouloir « renégocier » la loi Travail, avant de rectifier le tir à l’occasion d’un déplacement à Florange (Moselle). Arnaud Montebourg précise certaines propositions : il veut ainsi « rendre 800 euros par an de pouvoir d’achat aux Français par une baisse de la CSG », « encadrer les salaires des patrons en les obligeant à augmenter les salaires de leurs employés s’ils souhaitent augmenter le leur », « proposer à chaque Français l’accès à une mutuelle publique à 10 euros par mois » ou « dédoubler les classes du CP au CE2 ». Il en met d’autres sur la table, comme la création de 5.000 postes dans les hôpitaux, et l’établissement d’un « plafonnement légal des tarifs des actes prothétiques et des soins les plus courants ». Autres nouveautés : la création d’un parquet national antiterroriste (idée empruntée à la droite et rejetée par le procureur de Paris François Molins) et celle d’un « service de renseignement de proximité ». En matière écologique, Arnaud Montebourg se dit favorable à l’instauration d’une « taxe carbone aux frontières de l’Europe », et rappelle son opposition aux gaz de schiste. Dans le domaine nucléaire, il entend « laisser le choix de fermeture ou non des centrales nucléaires à l’Autorité de sécurité nucléaire », comme il l’avait déjà expliqué mi-décembre. L’ancien ministre reprend aussi à son compte des propositions de François Hollande en 2012, comme la promulgation d’une « grande loi de séparation bancaire », et l’instauration du droit de vote des étrangers extracommunautaires aux élections locales. En matière institutionnelle, l’ancien ministre rappelle son souhait de proposer « dès l’été 2017 » un « référendum sur une nouvelle République », de « créer un statut de lanceurs d’alerte protecteur » ou de « permettre aux citoyens de saisir la Cour régionale des comptes ».

STX ST Nazaire sauvé par un italien ?

STX ST Nazaire sauvé par un italien ?

 

Trois groupes (un chinois de Hong Kong, un néerlandais et un italien) avaient manifesté leur intérêt pour la reprise des 66,6 % détenus par le sud-coréen en faillite STX dans le chantier naval de Saint-Nazaire STX France. Finalement, seul Fincantieri, contrôlé à 70 % par le gouvernement italien, a déposé une offre mardi, dans les délais impartis. Le tribunal de Séoul dira le 3 janvier si l’offre est suffisamment généreuse pour entrer en négociations exclusives avec Fincantieri. La société détenue en majorité par les Coréens va donc être vendue au plus offrant. STX St Nazaire est une superbe entreprise qui possède un très haut niveau de technicité, des clients et aussi une bonne rentabilité. Cependant le groupe STX, lui est en piteux état financier et risque la liquidation. Reste à savoir si le rachat de St Nazaire ne vise pas seulement qu’à récupérer la clientèle et à délocaliser le moment venu la production et le savoir-faire. D’une certaine manière,  il s’agit d’un enjeu stratégique pour l’industrie française et les pouvoirs publics ont évidemment une responsabilité particulière d’autant qu’ils sont d’ailleurs présents au capital actuel. Le fleuron français est la seule unité rentable de STX Offshore & Shipbuilding, qui a demandé en mai son placement en redressement judiciaire. Le chantier naval sud-coréen possède les deux tiers de STX France depuis 2008, le tiers restant étant aux mains de l’Etat français. Les banques créancières de STX Offshore et autres parties intéressées doivent se retrouver le 11 novembre pour donner leur feu vert au projet de réhabilitation du groupe. STX Offshore & Shipbuilding, jadis le quatrième constructeur sud-coréen, est sous le contrôle de ses créanciers depuis 2013, dont la banque publique Korea Development Bank. Ceux-ci ont lâché plus de 4.000 milliards de wons (3,2 milliards d’euros) pour l’aider à faire face à ses échéances. STX France, qui compte 2.600 salariés et fait travailler environ 5.000 sous-traitants, est lui en pleine forme. L’entreprise dispose d’un carnet de commandes très bien rempli, avec 14 paquebots de croisière à construire d’ici 2026.

 

Pour un autre monde agricole

Pour un autre monde agricole

Dans une tribune  Maxime de Rostolan, directeur de l’association Fermes d’avenir et Tristan Lecomte, président de l’association Fermes d’avenir proposent  une agriculture moins productiviste, plus respectueuse de environnement et de la santé aussi mieux rémunérée.

 

«  Nous sommes souvent spectateurs des crises à répétitions que connaît le monde agricole : crise de la vache folle, du lait, scandales multiples sur les pesticides… Lors de ces épisodes, les médias braquent les projecteurs sur ces enjeux et la réponse des agriculteurs désespérés, qui vont en général bloquer des routes, verser du fumier sur une préfecture. On se dit tous que c’est injuste, que l’on marche sur la tête à notre époque de ne pas savoir produire des tomates correctement et les vendre à un prix décent, alors qu’on est en mesure d’aller sur la Lune ou de réparer un cœur. On s’offusque le temps d’une crise, on débat beaucoup, puis les agriculteurs récupèrent des aides supplémentaires pour acheter encore un peu plus de poison pour leurs champs, pansements temporaires qui les incitent mécaniquement à s’équiper de technologies toujours plus chères… L’agriculture doit changer et, si elle continue de connaître ces crises, c’est qu’elle est encore structurellement dans un ancien modèle. Elle continue de fonctionner comme dans les années 60 à 90, sur la croyance dans les engrais chimiques et les pesticides, dans la concentration et la mécanisation des exploitations, alors que cela ne fonctionne pas : pour la grande majorité des exploitants, il n’y a jamais réellement eu d’enrichissement dans cette «révolution agricole». Le mouvement pour une agriculture biologique, productive, humaniste et respectueuse du vivant sous toutes ses formes est en fait bien en marche. Mais cette marche reste trop silencieuse et peu visible par le plus grand nombre. D’où le lancement de la pétition www.changeonslagriculture.org lancée par l’association Fermes d’avenir (1). Cette pétition repose sur un plaidoyer, un travail collectif qui prouve qu’une autre agriculture est possible et souhaitable en chiffrant les externalités des agricultures. Fondé sur une série d’études scientifiques et d’expériences concrètes de terrain, il prouve sans ambiguïté que nous avons tous intérêt à changer de modèle agricole, que l’on soit agriculteur, consommateur ou élus d’une collectivité territoriale. La ferme doit faire sa mue, l’agriculteur ne peut rester isolé sur son tracteur, condamné à pulvériser des produits phytosanitaires, produire et vendre à des intermédiaires ou une coopérative à vil prix des produits contaminés, et mourir un jour de Parkinson ou d’un cancer de la prostate ou de la peau. L’agriculteur de demain est agro-écologue, entrepreneur, travaille en réseau avec les parties prenantes de son terroir, les écoles, les restaurants, les consommateurs qui s’approvisionnent directement chez lui. Il n’utilise plus de produits chimiques mais produit lui-même ses engrais et outils de lutte biologique, créant par là même des emplois et une meilleure rentabilité et résilience pour son exploitation. Il génère des services écosystémiques qu’il vend à la société : il capte du carbone, régénère la biodiversité, produit de l’eau pure et des sols riches qui revalorisent son exploitation et rééquilibrent ses comptes. Comment recréer de l’emploi dans les campagnes et éviter leur désertification ? Comment revaloriser le travail d’agriculteur et tenter de réduire l’explosion du taux de suicide dans cette profession ? Au lieu de dépenser tout son budget dans les phytosanitaires polluants, l’agriculteur de demain investit dans les techniques permaculturelles et le capital humain, la formation de son personnel et le travail, certes mécanisé, mais qui valorise l’intervention humaine. Cette agriculture peut créer deux emplois à l’hectare, soit sept fois plus qu’en agriculture conventionnelle. Il ne s’agit rien d’autre que de sortir de l’ère des hydrocarbures (les engrais sont produits à base de pétrole). Les agriculteurs de demain ne veulent pas l’aumône, ils veulent pouvoir faire leur métier proprement et fièrement. A nous tous, donc, de nous engager pour ne pas rester spectateurs, ne pas juste nous offusquer en attendant la prochaine crise sans rien faire. Pour une agriculture biologique, savoureuse et respectueuse du vivant. Au nom de la Terre, de nos papilles et des générations futures. »

www.changeonslagriculture.org. Pétition déjà signée par Nicolas Hulot, Pierre Rabhi, Pierre Richard, Muriel Robin, Cyril Lignac.

Tapie- Lagarde : « la cour de justice de la république, le déshonneur » (Richard Malka)

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Dans une  tribune  parue dans le JDD, l’avocat Richard Malka revient sur la condamnation – sans peine – de Christine Lagarde dans l’affaire de l’arbitrage de Tapie en 2008.

« Douze parlementaires ont prononcé la condamnation pénale de Christine Lagarde dans le cadre de ses anciennes fonctions ministérielles. Ils n’ont pas tenu compte des réquisitions de relaxe du plus haut magistrat du ministère public, qui regardait cette poursuite comme une aberration juridique. Soit on retenait la complicité, mais il n’y avait pas de charge pour cela ; soit rien. Ainsi, le 19 décembre 2016, la négligence politique est devenue un délit.

Par démagogie, adhésion à l’air du temps, peur du qu’en-dira-t-on et de la chose médiatiquement jugée, ces douze députés et sénateurs viennent de piétiner la séparation des pouvoirs, socle de toute démocratie. Non seulement ils n’ont pas eu le courage de la cohérence – car il eût fallu alors condamner lourdement plutôt que de troquer une déclaration de culpabilité contre une dispense de peine – mais ils ont réussi l’exploit de déshonorer doublement la justice en la soumettant au populisme (pour condamner) et à l’intérêt du FMI (pour dispenser de peine). Si Christine Lagarde est coupable de « négligence », elle ne devrait pas être condamnée pénalement mais subir une sanction politique – or elle a été autorisée à rester à la tête du FMI. Le crime institutionnel qui résulte de cette décision illisible se double d’un compromis médiocre qui n’aura servi à rien – on reproche maintenant aux juges de l’avoir dispensée de peine. Ceux de ces douze parlementaires qui ont voté la condamnation sont les fossoyeurs (inconscients, ce qui est pire) du pouvoir politique. Leur soumission est suicidaire. Qui sera le prochain ministre épinglé par ces Fouquier-Tinville rétribués 3.000 euros chacun pour juger, là où la noblesse de leur tâche aurait pu commander un peu de désintéressement? Ségolène Royal pour les 800 millions d’euros de pertes des portiques autoroutiers? Roselyne Bachelot et ses 400 millions d’euros dépensés en vaccins inutiles? Thierry Breton pour l’évaporation du milliard d’Areva dans l’opération Uramin? François Hollande, pourquoi pas, pour n’avoir pas réduit le chômage? Une fois que le sang a coulé, son odeur aiguise des appétits toujours plus grands. Les magistrats rêvent de condamner les politiques en exercice, qu’ils soient de droite, du centre ou de gauche et en retour, les politiques en fonction rêvent d’assujettir les magistrats. C’est le jeu de l’équilibre des pouvoirs mais en l’occurrence, la partie est finie, en raison du forfait des uns qui ont préféré abdiquer ce qu’ils sont. Le délit de « négligence » sera extensible à l’infini et les talents déserteront l’univers politique pour se tourner vers des horizons moins hostiles. Peut-être faudrait-il aussi juger ces parlementaires, pour avoir fait preuve d’une coupable négligence en rendant une si dangereuse décision. Plus certainement, l’Histoire jugera ces juges. Benjamin Franklin redoutait le peuple, à ses yeux le plus féroce des tyrans hors du lien commun de la loi. Douze parlementaires ont sacrifié la loi au bénéfice de ce qu’ils pensaient être les attentes du peuple. »

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