Pollution : les risques pour la santé
Les pics de pollution ont remis sous les phares de l’actualité les conséquences graves pour la Sante, notamment les particules fines émises en particulier par le diesel. Les risques n’existent cependant pas seulement pendant les pics, ils sont permanents même s’ils sont de moindre intensité. Ces derniers jours en France mais aussi dans plusieurs régions de province une alerte aux particules fines a été lancée, particules fines qui ont déjà fait 20 à 40 000 victimes en Europe. L’agence de surveillance de la qualité de l’air ATMO précise que « cet épisode conjugue une pollution locale avec un épisode de pollution plus global touchant les deux tiers nord de la France. » En cause les émissions polluantes notamment d’oxydes d’azote favorisé par les conditions climatiques actuelles. Principale responsable, l’automobile (et plus généralement la circulation routière). Selon le communiqué, ces particules « sont principalement formées par réaction chimique entre des polluants gazeux (oxydes d’azote, ammoniac…) issus notamment des déplacements routiers et des travaux agricoles. Les personnes souffrant d’asthme, d’une maladie cardiovasculaire, d’une maladie respiratoire comme une broncho pneumopathie chronique, ainsi que les enfants et les personnes âgées sont les plus sensibles aux effets néfastes sur la santé des particules fines. On a établi que l’exposition au PM2,5 pouvait être néfaste à la fois lors d’une exposition sur journée ou sur une exposition se déroulant sur une longue période comme par exemple sur une année. Les particules fines sont classées dans la catégorie des « cancérogènes probables » (Groupe 2A) et des liens sont clairement identifiés entre la pollution atmosphérique et la survenue de problèmes respiratoires et cardiaques. Les particules fines ont été reconnues responsables de cancers du poumon par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2012. Elles sont aussi à l’origine d’autres pathologies pulmonaires, comme l’asthme et la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). En effet, plus elles sont fines, plus les particules en suspension dans l’air sont agressives et rentrent loin dans les bronches, créant une inflammation. Les bronches s’épaississent alors et sécrètent des glaires qui rendent difficile la circulation de l’air et provoquent l’essoufflement. Il existe également des risques cardio-vasculaires (angine de poitrine, infarctus, troubles du rythme cardiaque), qui s’expliquent par le passage des particules très fines à travers la paroi des bronches jusque dans la circulation sanguine. Cela épaissit le sang, qui a alors plus de risques de coaguler. Les personnes les plus à risques sont les enfants, parce qu’ils respirent plus vite, se trouvent plus près du sol et ont des alvéoles pulmonaires encore en développement, et les personnes âgées, qui ont une capacité ventilatoire diminuée. Certaines professions (chauffeurs routiers, employés de péage, mineurs de charbon) sont également surexposées. Les statistiques dont nous disposons actuellement sont des projections basées sur les effets sanitaires connus des particules fines et leur concentration atmosphérique. En revanche, elles ne distinguent pas la mortalité causée par la pollution des véhicules diesel (12% du total des particules émises en 2010, selon le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique) des autres sources de pollution (chauffage au fioul ou au bois, activité industrielle). Le Programme Air pur pour l’Europe évalue ainsi entre 19.000 et 42.000 les décès attribuables aux particules fines, sur la base des données de l’année 2000. Une autre étude baptisée Aphekom estimait que l’on pourrait sauver 2900 vies si l’on abaissait les concentrations en particules fines de 9 grandes villes françaises (soit 12 millions d’habitants) aux niveaux recommandés par l’OMS, inférieurs à ceux pratiqués en Union européenne.
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